Guerre, émeutes et intrigues de sérail
Année 2002   

GUERRE, EMEUTES ET INTRIGUES DE SERAIL

(CHRONOLOGIE d'avril à juin 2002)

Salah-Eddine Sidhoum, publiée par Algeria-Watch, mars 2003

Cette chronologie, loin d��tre exhaustive, a �t� r�dig�e sur la base d�informations de la presse nationale et internationale, des agences de presse, des t�moignages de citoyens et de faits v�cus par l�auteur. Elle retrace jour apr�s jour la tragique guerre impos�e � la population par les putschistes du 11 janvier 1992 avec son lot de morts, de bless�s, de souffrances et de destructions. Notre intention n�est pas de dresser une ind�cente comptabilit� macabre mais de simplement montrer � l�opinion publique qu�une v�ritable guerre se d�roule en Alg�rie, guerre que les factieux auraient voulu - par une politique de d�sinformation et de manipulation - mener � huis-clos et cacher au monde.

1997
(jan-juin)
1997
(juil-déc)
1998
(jan-juin)
1998
(juil-déc)
1999
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2000
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2001
(jan-juin)
2001
(juil-déc)

2002

(avril-juin)

Lundi 1 avril 2002 : Poursuite des émeutes à Tigzirt : un mort (Tounsi Djamel, 25 ans) et trois blessés graves.
Deuxième jour de grève générale dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Dans la wilaya de Béjaïa, cette grève est partiellement suivie.
Les brigades de gendarmerie de Boudjima et de Tizi Rached (Tizi-Ouzou) sont évacuées par leurs occupants. La brigade de Boudjima est rasée par de jeunes manifestants à coups de marteaux et de pioches.
Poursuite des émeutes à Boghni (Tizi-Ouzou). Trois blessés sont à déplorer parmi les manifestants. Dans une déclaration rendue publique ce jour, la coordination communale de Boghni dénonce «cette vague inégalée de violence digne d’une armée coloniale ».
A Tadmaït (Tizi-Ouzou), reprise des affrontements à la suite de l’apparition d’un barrage de gendarmes au carrefour de la ville.
74 jeunes manifestants dont 18 mineurs comparaissent devant le tribunal de Béjaïa. Le verdict est attendu pour le 8 avril.
Les citoyens Saadaoui Tewfik et Touati Nacer arrêtés devant leurs domiciles à Béjaïa par la police.
Emeutes à El Kseur suite à une tentative d’interdiction d’un meeting organisé par la coordination. Violents affrontements avec les services de sécurité.
Le quotidien El Watan rapporte l’assassinat d’un capitaine de l’armée par un milicien dans la région d’Oued El Djemaâ (Aïn Defla). Le milicien aurait été à son tour tué par des militaires.
Embuscade meurtrière contre une patrouille militaire au lieudit Oued Safsaf, près de Sidi M’Barek (Saïda) : 20 militaires et un milicien tués. De nombreuses armes subtilisées par le groupe armé (APS 02/04/02. Le Matin 03/04/02).
Un élément présumé d’un groupe armé tué par un groupe de miliciens à Tassift, près d’El Ancer (Jijel). (Liberté 01/04/02).

Mardi 2 avril 2002 : Incendie dans la prison de Chelghoum Laïd (Constantine) : 20 morts et 22 blessés.
Arrestation de plusieurs citoyens au niveau de la ville d’El Kseur (Béjaïa), au lendemain des affrontements qui se sont déroulés entre services de sécurité et manifestants suite à une tentative d’interdiction d’un meeting.
Grève générale dans la ville côtière de Tigzirt (Tizi-Ouzou) suite à la mort la veille du jeune Tounsi Djamel.
Les brigades de gendarmerie de Boghni et de Larbaâ Nath Irathen sont évacuées par leurs occupants. De jeunes manifestants tentent d’incendier les locaux des brigades.
A Mekla (Tizi-Ouzou), très vive tension suite à une expédition punitive menée par les gendarmes selon la presse. Huit citoyens arrêtés selon un communiqué de la coordination du village.
La population de Tizi-Ghenif (Tizi-Ouzou) poursuit la grève générale, réclamant la libération des délégués arrêtés par la police.
Des informations font état de l’arrestation de cinq délégués des ourouchs dans la ville de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou).
Violentes émeutes à Irdjen, près de Larbaâ Nath Irathen (Tizi-Ouzou), qui se poursuivent tard dans la nuit. Elles auraient été provoquées selon la presse, par des expéditions punitives de gendarmes qui auraient tabassé des citoyens et saccagé des magasins. De nombreuses arrestations auraient été opérées.

Mercredi 03 avril 2002 : Affrontements entre manifestants et gendarmes devant la brigade de gendarmerie de Yakouren (Tizi-Ouzou). Des blessés seraient à déplorer.
Echauffourées entre jeunes manifestants et services de sécurité à Akbou (Béjaïa), suite à l’interdiction d’une marche de protestation contre les arrestations de délégués et citoyens. D’autres émeutes éclateront au même motif dans les localités de Souk El Thénine, Amizour et El Kseur.
A Seddouk, El Flaye, Sidi Aïch et Chemini (Béjaïa), les marches populaires ont lieu dans le calme.
Accrochage entre un milicien et un groupe armé au village Bensaïd, près de Mendès (Relizane) : le milicien et un membre du groupe armé tués (Le Matin 5-6/04/02).

Jeudi 04 avril 2002 : Khaled Nezzar, ex-«ministre » de la défense, entendu «à sa demande » par la brigade criminelle de Paris suite à la plainte déposée à son sujet en avril 2001 par trois citoyens algériens, selon le quotidien parisien du soir, Le Monde. .
Violentes émeutes à Aïn Fakroun (Oum Bouaghi). De jeunes citoyens en furie, saccagent le service des urgences de l’hôpital et incendient le tribunal et la mairie. Un véhicule de la gendarmerie et la voiture de service du procureur incendiés. Un jeune citoyen blessé par balle. Une cinquantaine de citoyens arrêtés. Selon la presse, les émeutes auraient été provoquées par la mise en application de l’arrêté mettant fin à la médecine «gratuite » dont auraient fait les frais, un enfant traumatisé et une citoyenne sur le point d’accoucher. Le ministère de la Santé dément ces informations.
La brigade de gendarmerie d’Iferhounène (Tizi-Ouzou), évacuée par ses occupants à l’aube. Les lieux sont rapidement occupés par la police. Rassemblement d’une centaine de citoyens devant la brigade pour manifester leur joie.
Départ des gendarmes de la brigade de Berbacha (Béjaïa) qui est immédiatement investie par la police.
Plusieurs centaines de citoyens participent à une marche de protestation à M’Chedallah (Bouira) pour dénoncer la répression et exiger la libération des détenus. Pas d’incidents malgré la présence d’un important dispositif policier.
Le chanteur engagé Boudjemaâ Agraw, interpellé par la police des frontières au port de Béjaïa, d’où il venait de débarquer, en provenance de Marseille. Il sera libéré en fin de soirée (Liberté 5-6/04/02).

Vendredi 05 avril 2002 : Poursuite des émeutes à Aïn El Fakroun (Oum El Bouaghi). La recette des Impôts et le service des eaux saccagés. Violents affrontements entre jeunes manifestants et brigades anti-émeutes. On dénombrerait selon la presse 5 blessés dont un par balle.
Week-end calme dans les wilayas de Tizi-Ouzou et de Béjaïa.
Explosion d’une bombe dans un champ à Aïn Defla : 2 enfants bergers grièvement blessés. (Le Matin 07/04/02).
La coordination de Béjaïa, réunie en conclave décide d’une grève générale et d’une marche pour le 10 avril.

Samedi 06 avril 2002 : Une bombe désamorcée dans un bus à Staoueli (Alger). (Le Matin 07/04/02).
Explosion d’une bombe à Tala Oumachmache, près de Beni Amrane (Boumerdés) : 2 jeunes citoyens grièvement blessés.
Des centaines d’algériens manifestent à Paris pour dénoncer la répression en Kabylie.
Plusieurs sections syndicales de la wilaya de Béjaïa appellent à une grève générale pour le dimanche 07 avril, pour dénoncer les nombreuses arrestations.
Une marche populaire organisée à Azazga (Tizi-Ouzou) pour réclamer la libération des détenus, dégénère lors de l’intervention des brigades anti-émeutes. Des émeutes éclatent en plusieurs points de la ville. Les rues sont barricadées par les jeunes manifestants.
Les enseignants du village de Mekla (Tizi-Ouzou) en grève, pour exiger la libération de leurs collègues, arrêtés durant la vague de répression des semaines écoulées.
Les élèves de collèges et de lycées d’El Kseur, Amizour et Akfadou (Béjaïa) déclenchent une grève des cours pour protester contre l’arrestation de deux enseignants (Benouaret Khoudir et Oujdi Farès) lors de la vague de répression qui s’est abattue durant la dernière semaine de mars.
Des informations font état de la poursuite des perquisitions et des arrestations dans la ville d’El Kseur, de délégués des ourouchs et de manifestants.
La presse rapporte la condamnation de 9 jeunes manifestants de Freha (Tizi Ouzou) à 6 mois de prison ferme par le tribunal Azazga.
Des citoyens des villages de Souahlia et de Bordj Sebat, près de Aïn M’lila bloquent la route pour manifester leur colère contre la dégradation des conditions de vie.
Emeutes à Aïn Abid (Constantine) Des citoyens, exacerbés par la pénurie d’eau s’attaquent à la mairie et au parc communal. Des véhicules-citernes, le véhicule du maire et le service d’état-civil sont saccagés. Des dizaines de manifestants arrêtés et incarcérés à la prison d’El Khroub.

Dimanche 07 avril 2002 : Le nombre de citoyens arrêtés s’élèverait à 107 pour la wilaya de Tizi-Ouzou, selon la coordination des ourouchs.
Arrestation de 12 délégués de Sidi Aïch (Béjaïa) par la police, ce qui entraîne un embrasement de la ville. Des centaines de manifestants dressent des barricades dans les rues et détruisent ce qui reste comme installations publiques. Violents affrontements avec les brigades anti-émeutes. De nombreux blessés sont à déplorer.
Une marche populaire est durement réprimée à Azazga (Tizi-Ouzou). Affrontements avec les brigades anti-émeutes. Des blessés seraient à déplorer.
La brigade de gendarmerie de Mekla (Tizi-Ouzou) évacuée par ses occupants.
Près de 3000 citoyens manifestent et bloquent la RN à Bordj Sebat, près de Guelma, réclamant le départ du maire. Des édifices publics sont saccagés par un groupe d’émeutiers.
Près de 300 familles de «disparus » manifestent devant le tribunal militaire de Blida pour réclamer la vérité sur le sort de leurs enfants. Pas d’incidents avec les services de sécurité.
Un jeune berger blessé par des hommes armés à Zaâla (Relizane).

Lundi 08 avril 2002 : Le «parlement » réuni en session extraordinaire au….club des Pins, enregistre à l'unanimité un amendement de la Constitution introduisant tamazight comme langue nationale. Le FFS et le RCD boycottent la réunion.
Incarcération à la prison de Béjaïa des 12 citoyens arrêtés la veille à Sidi Aïch.
Poursuite des émeutes à Sidi Aïch (Béjaïa). La ville est entre les mains des émeutiers.
Violents affrontements à Akfadou (Béjaïa) entre manifestants et services de sécurité : quatre blessés.
Affrontements entre émeutiers et services de sécurité devant le tribunal de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou) où se déroulait le procès de 24 jeunes manifestants. Ils dénoncent les procès iniques et la vague de répression.
Une marche de lycéens est réprimée par la police à Tizi-Ouzou. Trois jeunes manifestants arrêtés.
Près de 20 000 manifestants participent à une marche à Tigzirt (Tizi-Ouzou) pour protester contre la répression et réclamer la libération des détenus.
Des manifestants bloquent la RN15 au lieudit Taghanimt, près d’Irdjen (Tizi-Ouzou) pour protester contre la réapparition de gendarmes.
De nombreuses régions de la wilaya de Bouira paralysées par une grève générale à l’appel de la coordination pour protester contre la répression et réclamer la libération des détenus.
Imposantes marches populaires à Haïzer et El Asnam (Bouira) pour protester contre les procès iniques et réclamer la libération des détenus. Pas d’incidents à noter.
A M’Chedallah (Bouira), la marche populaire de protestation contre la répression dégénère lors de l’intervention des brigades anti-émeutes près du marché de la ville, provoquant de violents affrontements et des émeutes dans la ville. Plusieurs rues sont barricadées par les émeutiers.
Opération de ratissage de l’armée dans les maquis de Cheffar (Boumerdés), de Sidi Ali Bounab (Tizi-Ouzou) et Sahel Bouberak (Boumerdés). (Le Matin 10/04/02).

Mardi 09 avril 2002 : À Tamlouka et Aïn Reghada (Guelma) les citoyens sortent dans la rue et bloquent les routes pour protester contre la gestion des «élus » locaux accusés de corruption et de hogra. Des édifices publics sont saccagés.
Des informations de presse font état de la poursuite des émeutes à Oued Zenati. Des blessés seraient à déplorer.
La «justice » est actionnée dans plusieurs villes des wilayas de Tizi-Ouzou et de Béjaïa, pour condamner des dizaines de jeunes manifestants à des peines de prison ferme. Cela rappelle les procès d’octobre 88 et les sinistres Cours spéciales de la décennie précédente. La population réplique par de nombreuses grèves et marches de protestation.
Cinq personnes appartenant à une même famille (Boukerrouche) massacrées durant la nuit par un groupe armé à El Hammama, près de Miliana (Aïn Defla). (APS 10/04/02)
Poursuite des bombardements des maquis de Sidi Ali Bounab par l’artillerie. (Le Matin 11/04/02)
Deux jeunes citoyens tués dans un café de la bourgade de Dar Omar, près de Collo (Skikda) par un groupe armé (Liberté 11/04/02).


Mercredi 10 avril 2002 : La wilaya de Béjaïa est paralysée par une grève générale de protestation contre la répression et les arrestations massives de délégués de coordination et de manifestants.
Un impressionnant dispositif des brigades anti-émeutes empêche une marche populaire à Béjaïa, entraînant des échauffourées dans la ville entre manifestants et CNS. Pas de blessés.
A Amizour, un sit-in devant le tribunal est violemment dispersé par les brigades anti-émeutes.
Violents affrontements entre manifestants et services de sécurité à Sidi Aïch et à Ighil Ouazoug (Béjaïa).
Selon la presse, de violents affrontements auraient eu lieu à Akfadou (Béjaïa) entre manifestants et gendarmes. Sept blessés, sérieusement atteints seraient à dénombrer ainsi que de nombreuses arrestations.
Grève générale et marche populaire à Aïn El Hammam (Tizi-Ouzou) pour protester contre les arrestations et la vague de répression qui s’est abattue sur la région. Pas d’incidents à noter.
Marche populaire pacifique à Azzefoun (Tizi-Ouzou) pour protester contre l’arrestation de délégués.
Les citoyens de Lemberza, dans la commune d’Oued El Athmania (wilaya de Mila) bloquent durant toute la matinée, la route nationale 5 reliant la capitale à Constantine, pour dénoncer l’absence d’électrification de leur douar. Pas d’incidents à noter. (Le Matin 11/04/02)
Embuscade tendue par un groupe armé à des miliciens à Essaradnia, près de Djelida (Aïn Defla) : 2 morts (APS 10/04/02)
Deux militaires grièvement blessés lors d’un accrochage avec un groupe armé dans les maquis de Sidi Ali Bounab (Tizi-Ouzou). (Le Matin 11/04/02)

Jeudi 11 avril 2002 : Marche pacifique à Beni Douala et Makouda (Tizi-Ouzou) pour dénoncer la répression et les arrestations de citoyens. Pas d’affrontements avec les services de sécurité. Des manifestants détruisent au marteau et à la pioche, la brigade de gendarmerie de Makouda évacuée par ses occupants depuis une semaine.
Marche populaire à Djafraâ (Bordj Bou Arréridj) pour réclamer le départ des gendarmes de la localité. Des centaines de manifestants scandant des slogans contre le pouvoir, se dirigent vers la brigade de gendarmerie. Des affrontements sans gravité auront lieu.
Un milicien tué par un groupe armé à Zaouia (Annaba) (Le Matin 14/04/02).

Vendredi 12 avril 2002 : Une tentative de marche populaire est réprimée par la police à Aïn Benian (Alger). 15 citoyens arrêtés.
Un délégué de la coordination des ourouchs de Tizi-Ouzou, Mustapha Maazouzi, arrêté par la police à Alger. Il sera transféré à Tizi-Ouzou et incarcéré à la prison de la ville.
Un milicien blessé lors d’une embuscade tendue par un groupe armé à Bourchaïd, près d’El Aouana (Jijel).

Samedi 13 avril 2002 : Explosion de deux bombes devant un arrêt de bus à Birkhadem (Alger) : 9 blessés dont un grièvement. (APS 13/04/02).
La presse rapporte la mort de 14 citoyens présumés membres de groupes armés dans une opération de ratissage de l’armée engagée à Sidi Ali Bounab (Tizi-Ouzou) durant la semaine écoulée.
Des centaines de collégiens et lycéens, en grève des cours, organisent une marche à El Kseur (Béjaïa) pour dénoncer l’arrestation de leurs enseignants par la police. Pas d’incidents.
Un chef présumé de groupe armé tué lors d’un ratissage à Aïn Defla (Reuters 13/04/02).
Un jeune citoyen enlevé dans un café à Boulguertoum, près de Collo (Skikda) puis égorgé par des hommes armés. Il venait de terminer son service militaire (El Watan 15/04/02).

Dimanche 14 avril 2002 : 3 militaires grièvement blessés lors de l’explosion d’une bombe dans les maquis de Sidi Ali Bounab (Tizi-Ouzou). (Le Matin 16/04/02).
Tentative de sabotage à l’explosif d’un oléoduc près de Kadiria (Bouira). (Le Matin 16/04/02).
Violents affrontements à El Kseur (Béjaïa) entre jeunes manifestants et brigades anti-émeutes suite à une tentative d’interdiction d’un meeting. Dix blessés seraient à déplorer.
Grève de cours des lycéens et collégiens des villes de Draâ El Mizan et Tizi Ghenif (Tizi-Ouzou). Organisation d'une marche en scandant des slogans contre le pouvoir.
Un commissaire principal de la police se suicide à son domicile à Alger (El Watan 15/04/02).

Lundi 15 avril 2002 : La «justice» continue à condamner de jeunes manifestants un peu partout sur le territoire national. A Bouira, 14 citoyens sont condamnés à des peines allant de huit mois à une année. A Béjaïa, 30 jeunes citoyens sont condamnés à 6 mois de prison ferme. 19 citoyens d’El Kseur, Amizour et Semaoun sont condamnés à des peines allant de 6 mois à une année de prison ferme. Trois lycéens de la même région sont condamnés à 2 années de prison avec sursis.
A Bouira, deux manifestants sont condamnés à une année de prison ferme, quatre autres à 8 mois de prison ferme et quatre à 6 mois de prison avec sursis.
Deux jeunes manifestants d’El Adjiba (Bouira) condamnés à une année de prison ferme et deux autres à 6 mois de prison ferme.
Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, quatre jeunes manifestants sont condamnés à 2 mois de prison ferme et deux autres à 6 mois de prison avec sursis.
Le tribunal d’Oum El Bouaghi condamne 36 citoyens à des peines allant de 6 mois à 2 années de prison ferme, d’une forte amende et d’une privation des droits civiques de cinq ans. Tous ces citoyens avaient été arrêtés lors des émeutes des 4 et 5 avril dernier.
Violents affrontements entre jeunes manifestants et brigades anti-émeutes à El Kseur (Béjaïa) suite à une tentative d’empêcher une marche dans la ville.
Marche d’une centaine de collégiens de l’école Tala Himane, dans la commune d’Aïssa Mimoun jusqu’au tribunal de Tizi-Ouzou, où se déroulait le procès de l’un de leur camarade, Aïmeur Smaïl, arrêté lors des manifestations du 27 mars dernier. Ce collégien sera condamné à 2 mois de prison avec sursis.
Explosion d’une bombe au marché de Boumaâti (El Harrach) : 2 citoyens blessés. (Le Matin 16/04/02).

Mardi 16 avril 2002 : Un impressionnant dispositif répressif empêche l’organisation d’une marche des étudiants de l’université de Tizi-Ouzou pour protester contre la répression en Kabylie. Des affrontements ont lieu entre jeunes manifestants et policiers. Pas de victimes.
Poursuite des émeutes à El Kseur (Béjaïa) avec de violents affrontements entre jeunes manifestants et brigades anti-émeutes. 13 blessés seraient à déplorer dont des membres des brigades anti-émeutes.
Emeutes à Ménea et Hassi Gara (Ghardaïa). De nombreux édifices publics et magasins sont saccagés par les jeunes manifestants. Ce mouvement de révolte serait dû au non-recrutement par la société américaine des pétroles, Bechtel, des jeunes citoyens de la région.
Dans une déclaration publique commune, quatre personnalités politiques (Aït Ahmed, Ali Yahia, Benyellés et Taleb el Ibrahimi) appellent les Algériennes et Algériens à réagir par des actions pacifiques afin de rejeter la mascarade électorale du 30 mai et d’exiger un changement radical de régime.
Opération de ratissage dans les maquis de Sidi Daoud et Baghlia (Boumerdés). Pas d’informations sur d’éventuelles pertes humaines (Le Matin 18/04/02).

Mercredi 17 avril 2002 : Grève générale et marche pacifique à Bouzeguène (Tizi-Ouzou) pour protester contre la répression. Pas d’incidents.
Poursuite des émeutes à El Menea et Hassi Gara (Ghardaïa). La mairie, la poste et la caisse de sécurité sociale saccagées par les jeunes manifestants qui dénoncent les conditions de vie et le chômage.
Une bombe est désamorcée dans un café de Médéa. (Quotidien d’Oran 21/04/02).

Jeudi 18 avril 2002 : 1er anniversaire de l’assassinat du jeune Guermah à la brigade de gendarmerie de Beni Douala (Tizi-Ouzou) et du début de la révolte de la population contre l’injustice et la Hogra. De nombreuses cérémonies de recueillement sont organisées dans les wilayas de Béjaïa et Tizi-Ouzou, en hommage aux victimes de la répression. Pas d’incidents notables.
Explosion d’une bombe à Bab Ezzouar (Alger). Pas de victimes.
Une bombe est désamorcée au marché Boumaâti d’El Harrach (Alger).

Vendredi 19 avril 2002 : Emeutes à Adekkar (Béjaïa). Les rues sont barricadées et de violents affrontements ont lieu entre manifestants et services de sécurité. Violents affrontements entre manifestants et gendarmes devant la brigade de ces derniers.
Un jeune citoyen, enlevé la veille par des hommes armés à Arris (Batna), est retrouvé mort et mutilé (AP 20/04/02).
Sept membres d’une même famille (Chaïbi), dont 4 enfants, massacrés et 4 autres blessés par un groupe armé dans la localité de Sidi Akacha, près de Ténès (Aïn Defla). Le père de famille, appartenant à la milice locale a échappé à la mort. (Quotidien d’Oran 21/04/02).
Explosion d’une bombe près de la grande mosquée d’El Biar (Alger). Pas de victimes.

Samedi 20 avril 2002 : Imposantes marches de dizaines de milliers de citoyens dans les wilayas de Béjaïa, Bouira et Tizi-Ouzou pour célébrer les événements d’avril 80. Pas d’incidents. Une grève générale paralyse les trois wilayas.
Poursuite des affrontements à Adekkar (Béjaïa). On dénombrerait une dizaine de blessés.
Affrontements entre jeunes manifestants et brigades anti-émeutes à El Kseur (Béjaïa).
Explosion d’une bombe dans un lycée de Médéa : 20 blessés (Liberté 21/04/01).
Explosion d’une bombe au passage d’un groupe de miliciens à Gouia (Médéa) : 2 blessés.
Deux paysans assassinés à Bou Ismaïl (Tipaza) par un groupe armé qui réussira à prendre la fuite. (El Khabar 22/04/02).
Une bombe est désamorcée devant le campement de la milice de Haouch El Mekhfi, près de Réghaïa (Le Matin 23/04/02).
Trois personnes tuées à un barrage dressé par des hommes armés à Faïdji, près de Sougueur (Tiaret). (La Tribune 25/04/02).

Dimanche 21 avril 2002 : Poursuite des émeutes à Adekkar et Semaoun (Béjaïa). Violents affrontements entre jeunes manifestants et services de sécurité.
Des informations rapportées par la presse font état de l’arrestation de nombreux lycéens à El Kseur (Béjaïa).
Selon le quotidien d’Oran, le ministère de la Défense Nationale aurait déposé une plainte en diffamation contre l’ex-capitaine Hichem Aboud suite à la publication de son ouvrage «La mafia des généraux ».
Deux jeunes citoyens (Mansouria Oualid et Katbi Adel) tués par balles au lieudit Djenina, près de la station de bus Tafourah d’Alger. Pas d’informations sur les motifs de cet assassinat.

Lundi 22 avril 2002 : Le quotidien Le Matin rapporte que des gendarmes mèneraient une véritable chasse aux jeunes citoyens de Guenzet, Draâ Kebila et Lemroudj (Sétif) ce qui aurait entraîné un véritable exode de ces derniers. La fédération du FFS de Sétif dénonce les provocations, les arrestations et les humiliations subies par la jeunesse de ces villages.
Des milliers de citoyens organisent une marche à Amizour (Béjaïa) pour commémorer le 1er anniversaire de l’arrestation arbitraire de trois collégiens par les gendarmes, arrestation qui avait fait basculer toute la région dans la révolte.
Sit-in de citoyens devant le tribunal de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou) pour réclamer la libération des cinq délégués de la coordination locale. Pas d’incidents.
Des citoyens de Aïn Benian, arrêtés lors de la marche du 12 avril dernier, sont jugés ce jour au tribunal de Chéraga (Alger). Deux d’entre eux (Hamid Ferhi et Mohand Benayad), membres du MDS (parti communiste) condamnés à huit mois de prison avec sursis. Deux autres sont condamnés à quatre mois avec sursis. Sept autres ont été acquittés.
Manifestation de collégiens et de lycéens dans les rues de Larbaâ Nath Irathen (Tizi-Ouzou) pour réclamer la libération de leur camarade Djebbar Khaled, arrêté par les services de sécurité.
Des collégiens s’attaquent à la brigade de gendarmerie d’Ath Laâziz (Bouira). Six d’entre eux sont arrêtés.
Trois cadavres de bergers, enlevés la veille, découverts dans la forêt de Zeroualia, près de Si Abdelghani (Tiaret).

Mardi 23 avril 2002 : 94 citoyens incarcérés à la prison de Béjaïa dont des délégués des Ourouchs entament une grève de la faim illimitée pour protester contre leur arrestation arbitraire et les procès iniques.
Violents affrontements entre jeunes manifestants et gendarmes à Tassaft (Tizi-Ouzou). Un citoyen blessé.
L’opération de ratissage menée depuis plusieurs jours dans les maquis de Sidi Ali Bounab aurait fait 12 morts dont 3 militaires. (Le Matin 23/04/02).
Manifestation de plusieurs centaines de femmes à Chemini (Béjaïa) pour dénoncer la vague de répression qui touche les citoyens de la région. Pas d’incidents avec les services de sécurité.
Explosion d’une bombe à l’entrée d’un tunnel menant vers la gare ferroviaire des Halles de Belouizdad (Alger) : un blessé. (APS 23/04/02).
Explosion d’une bombe près du stade communal de Bougara (Blida) : 3 blessés (Le matin 25/04/02).
Explosion d’une bombe à la cité des fonctionnaires de la sûreté nationale à El Achour (Alger). Pas de victimes (El Khabar 25/04/02).

Mercredi 24 avril 2002 : Seize personnes appartenant à deux familles nomades (Dekia et Rabhi) massacrées par un groupe armé au lieudit Dhaïet Nabla, (Tiaret). Parmi les victimes figureraient neuf enfants et quatre femmes.
Deux éléments présumés de groupes armés d’opposition tués lors d’un ratissage militaire à Sahel Bouberak (Boumerdés) (Le Matin 25/04/02).
Yassa Samir, un jeune citoyen d’Irdjen (Tizi-Ouzou) kidnappé par trois individus armés et cagoulés, venus à bord d’un véhicule banalisé (El Watan 26-27/04/02).
Des hommes armés tirent sur un bus de voyageurs à Sidi Akacha, près de Ténès (Chlef). Pas de victimes (El Watan 26-27/04/02).
Cinq militaires tués et trois autres blessés lors d’un ratissage dans les maquis de Sidi Ali Bounab (Le Matin 29/04/02).

Jeudi 25 avril 2002 : près de 2000 femmes organisent une marche pacifique à Béjaïa pour protester contre la vague d’arrestations qui s’est abattue depuis un mois contre les citoyens et les délégués de la région. Pas d’incidents notables.
Les citoyens du village d’Irdjen (Tizi-Ouzou) bloquent la route nationale n° 15 pour protester contre le kidnapping, la veille, d’un jeune citoyen de la commune. La population accuserait certains services de sécurité d’être responsables de cet enlèvement. (El Watan 26-27/04/02). Le jeune Yessa Samir, 19 ans, enlevé mercredi dernier par trois hommes armés et cagoulés à bord d’un véhicule banalisé à Irdjen, relâché au centre-ville de Tizi-Ouzou durant la nuit par ses ravisseurs. Un vaste mouvement s’était organisé après son kidnapping pour réclamer sa libération. Ses amis pensent que ses ravisseurs appartiennent aux services de sécurité.
Des hommes armés tirent sur un groupe de jeunes à Mechraâ-Sfa (Tiaret) : 4 morts et 3 blessés. (El Watan 26-27/04/02).
Un milicien et ancien policier tué à un barrage dressé par un groupe armé à Batna (Liberté 26-27/04/02).
Un citoyen tué par un groupe armé près de Meftah (Blida). (AFP 27/04/02)
Un élément présumé d’un groupe armé tué à Tamalous (Skikda) lors d ‘une opération militaire. Un autre aurait été tué à Maadid (M’sila) (AFP 27/04/02).

Vendredi 26 avril 2002 : Un groupe armé tire sur un véhicule conduit par des ….hommes armés à un barrage dressé à Djemaât Ouled Cheikh (Tissemsilt) : 1 mort et 1 blessé. (Le Matin 28/04/02).
Un policier tué à la cité Faïzi de Bordj El Kiffan (Alger) par des hommes armés qui réussiront à fuir après lui avoir subtilisé son arme (Le Matin 29/04/02).
Embuscade contre une patrouille militaire à Rafsa (Sétif) : 3 morts. (AFP 28/04/02).
Un policier tué près de son domicile à Blida par des hommes armés qui réussiront à prendre la fuite (AFP 28/04/02).
Accrochage entre un groupe armé et des militaires en opération de ratissage dans les maquis de Sidi Ali Bounab (Tizi-Ouzou) : 6 membres du groupe armé et un militaire tués. Deux autres militaires enlevés par le groupe armé. (Le Matin 29/04/02).
Deux citoyens dont un milicien, tués à un barrage dressé par un groupe armé à Ouasnia (Aïn Defla) (Jeune Indépendant 28/04/02)

Samedi 27 avril 2002 : Explosion d’une bombe au passage d’un groupe de miliciens à Boutaleb (Sétif) : 7 blessés dont 2 grièvement atteints (Le Matin 28/04/02).
Des citoyens de la localité de Bir Haddada (Sétif) bloquent la route nationale pour manifester leur mécontentement contre la dégradation des conditions de vie. Le siège du RND est saccagé et deux véhicules de la mairie brûlés. Pas d’affrontements avec les services de sécurité. Une cinquantaine de citoyens aurait été appréhendée.
24 détenus à la prison de Tizi-Ouzou entament une grève de la faim pour réclamer le statut de prisonniers politiques. Ils avaient été arrêtés le mois dernier suite à la vaste campagne de répression du mouvement de contestation. Ils arrêteront leur grève quatre jours plus tard.
A Oued Amizour (Béjaïa), des collégiens et lycéens s’en prennent à leurs établissements, pour protester contre l’arrestation de l’un de leurs enseignants, délégué de la ville. Les dégâts matériels sont importants.
Dans plusieurs villes et villages de la wilaya de Béjaïa, les collégiens et lycéens observent des grèves des cours et organisent des marches dans les rues pour protester contre l’arrestation arbitraire de leurs enseignants et camarades.
Cinq délégués de la Coordination de la wilaya de Bouira, incarcérés depuis le 25 mars dernier, entament une grève de la faim pour protester contre leur détention arbitraire.
Nombreuses marches pacifiques et cérémonies de recueillement dans plusieurs villes et villages des wilayas de Béjaïa et de Tizi-Ouzou, en hommage aux victimes de la répression du printemps 2001. Pas d’incidents notables.
Violentes émeutes à In Salah (Tamanrasset). Près de 2000 jeunes manifestants saccagent la mairie, la caisse de sécurité sociale, la banque et la poste pour protester contre les conditions de vie et le chômage. Selon la presse, les services de sécurité ne seraient pas intervenus.

Dimanche 28 avril 2002 : Imposante marche populaire à Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou) pour commémorer le 1er anniversaire de l’assassinat par les gendarmes de 6 jeunes citoyens de la ville. Pas d’incidents notables.
Marches populaires pacifiques à Sidi Aïch et Adekkar (Béjaïa) pour commémorer le 1er anniversaire de l’assassinat par des gendarmes de jeunes citoyens de la région.
Un jeune manifestant condamné par le tribunal d’Azazga (Tizi-Ouzou) à une année de prison avec sursis.
17 citoyens arrêtés dans la région de Saïda pour «soutien à groupes armés » selon le quotidien Le Jeune Indépendant.

Lundi 29 avril 2002 : Le sous-lieutenant Habib Souaïdia, auteur d’un livre-témoignage La sale guerre et réfugié en France est condamné à 20 années de prison par contumace par le tribunal d’exception d’Alger, suite à une interview accordée le 15 avril 2001 à l’hebdomadaire Courrier International, où il affirmait être prêt à prendre les armes contre les généraux d’Alger responsables de la tragédie algérienne.
Des centaines de femmes organisent une marche pacifique dans les rues de Sidi Aïch (Béjaïa) pour réclamer la libération des détenus politiques, arrêtés durant la vague de répression des semaines écoulées. Pas d’incidents.
Un jeune manifestant (Gueham Mohamed) d’Ath Laâziz (Bouira) condamné par le tribunal de Bouira à 4 mois de prison ferme. Des centaines de manifestants organisent un sit-in devant le tribunal pour protester contre la condamnation inique de ce jeune collégien.
Le tribunal d’Aïn Oulmane (Sétif) condamne onze jeunes manifestants arrêtés au cours des émeutes du 27 avril dernier à Bir Haddada, à une année de prison ferme et deux autres à six mois de prison ferme.

Mardi 30 avril 2002 : 23 détenus de la prison de Serkadji (Alger) périssent suite à un incendie dans la salle 10. Deux autres sont grièvement blessés. Avant cet incendie, un jeune détenu de 19 ans aurait tenté de se suicider selon la version officielle. Il s’agit du 2e incendie en un mois, après celui de la prison de Chelghoum Laïd (Constantine) qui avait fait 20 morts. Les détenus de la prison se révoltent et montent sur les toits de la prison pour dénoncer les conditions inhumaines de détention. De nombreuses familles de détenus se rassemblent devant la prison. Très vive agitation dans la rue où se rassemblent également de jeunes citoyens de la Casbah révoltés par la situation déplorable de Serkadji. Pas d’incidents avec les brigades anti-émeutes.
44 jeunes citoyens, dont 10 mineurs, arrêtés lors des émeutes d’Aïn Salah (Tamanrasset) présentés au Parquet (Le Matin 02/05/02).

Mercredi 1 mai 2002 : Onze personnes appartenant aux familles Salim et Bekkar massacrées par un groupe armé au quartier Benseghir de Tiaret. (APS 02/05/02).
Vingt personnes appartenant aux familles Rakhrakh, Bengasmia et Djaâdi massacrées par un groupe armé à Ksar Chellala (Tiaret). (APS 02/05/02)
Trois personnes tuées et une autre enlevée par un groupe armé à Sidi Abderrahmane (Chlef) (APS 02/05/02).
Le cadavre d’un citoyen égorgé est retrouvé à Zebabdja, près d’Oued Fodda (Chlef) (Le Quotidien d’Oran 04/05/02).
Suite à la nouvelle tragédie de Serkadji, la ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) dénonce les conditions inhumaines de détention prévalant dans les prisons algériennes et réclame la démission du «ministre » de la «justice » Ahmed Ouyahia.
Affrontements entre jeunes et brigades anti-émeutes dans le quartier des Genêts de Tizi-Ouzou. Des blessés seraient à déplorer selon la presse. Des policiers en civil auraient tenté d’empêcher une exposition photos sur les événements en Kabylie. Dans l’après-midi, la coordination organise un meeting populaire pour appeler à la libération des détenus et au boycott des «élections » législatives.
Les familles de disparus d’Alger, Relizane, Constantine et Oran appellent à un rassemblement le 4 mai devant la maison de la presse du 1er mai (Alger) et devant le siège des wilayas de Constantine, Oran et Relizane afin de manifester leur refus de "tourner la page" et leur volonté de "trouver des réponses" aux questions posées sur le sort des "disparus". Ces mêmes familles refusent la proposition d’indemnisation émise par la commission consultative des droits de l’Homme.

Jeudi 2 mai 2002 : Sept personnes tuées à un barrage dressé par un groupe armé sur la route de Bou Hanifia (Mascara) (Akhar Saâ 3-4/05/02).
De jeunes citoyens de la commune de Chaffia (El Tarf) sortent dans la rue pour manifester leur colère contre le chômage et les conditions de vie dans leur commune. La route menant vers Bouhadjar est bloquée durant plusieurs heures par des barricades. Pas d’incidents avec les services de sécurité. (Le Matin 05/05/02).
Tentative d’incendies dans les prisons de Ras El Oued (Bordj Bou Arréridj) et de Sétif. Pas de victimes (Le Matin 09/05/02).

Vendredi 3 mai 2002 : Deux militaires et deux éléments d’un groupe armé tués et un officier grièvement blessé lors d’un ratissage dans les maquis de Sidi Ali Bounab (Tizi-Ouzou) (Le Matin 05/05/02).
Accrochage entre un groupe armé et des militaires à Mechraâ Sfa (Tiaret). Pas de pertes humaines. (Le Matin 05/05/02).
Violents affrontements entre manifestants et gendarmes à Semaoun (Béjaïa).

Samedi 4 mai 2002 : Incendie à la prison d’El Harrach (Alger). Officiellement, il y aurait 25 blessés. Cet incendie survient curieusement, quatre jours après l’incendie meurtrier de Serkadji qui avait fait 23 morts et un mois après celui de Chelghoum Laïd (Constantine) qui avait fait 20 morts.
Poursuite des affrontements entre manifestants et gendarmes à Semaoun (Béjaïa). La presse rapporte l’arrestation de deux jeunes citoyens qui auraient été tabassés puis relâchés par la suite, totalement dévêtus. Cinq gendarmes auraient été également blessés.
Emeutes à El Kseur (Béjaïa) pour réclamer la libération des délégués incarcérés à la prison de Béjaïa.
Rassemblement des familles de disparus devant la maison de la presse du 1er mai à Alger. Pas d’incidents avec les services de sécurité.

Dimanche 5 mai 2002 : Des détenus révoltés par leurs conditions inhumaines de détention, mettent le feu à leur literie dans la prison de Constantine : 48 blessés.
Début de mutinerie à la prison d’El Khroub (Constantine), vite maîtrisée. Là aussi, les détenus se révoltent contre les conditions de détention et les lenteurs de l’appareil judiciaire.
Tentative de mutinerie à la prison de Béchar. Pas de victimes.
Des détenus tentent d’incendier leurs cellules à la prison de Ras El Oued (Bordj Bou Arréridj). Pas de victimes.
Embuscade meurtrière contre un convoi militaire près de Tala Mimoun, dans la commune de Mizrana (Tizi-Ouzou) : 15 militaires tués et 7 autres enlevés. Les armes des victimes auraient été subtilisées par les assaillants. Une importante opération de ratissage est déclenchée suite à cette embuscade, avec la participation d’hélicoptères de combat. (Le Matin 06/05/02).
Deux militants du mouvement citoyen arrêtés à Tizi-Ouzou.
Manifestation de citoyens devant le tribunal de Tizi-Ouzou pour réclamer la libération des détenus politiques. Pas d’incidents avec les services de sécurité.
Une tentative de marche d’étudiants pour soutenir les détenus politiques est bloquée par les services de sécurité devant l’université de Béjaïa.
A Timezrit, marche des lycéens pour réclamer la libération des détenus politiques.
Marche populaire pacifique à Boghni (Tizi-Ouzou) pour réclamer la libération des détenus et rejeter les «élections » législatives du 30 mai.
Poursuite des émeutes à El Kseur et à Semaoun (Béjaïa).

Lundi 6 mai 2002 : Explosion d’une bombe au passage d’un groupe de miliciens à Tizi N’Bouali, près de Mizrana (Tizi-Ouzou) : un mort et un blessé grièvement. Ce dernier (Amar Attafen) succombera à ses blessures quelques jours plus tard. (Le Matin 07/05/02).
Trois citoyens tués à un barrage dressé par un groupe armé à Timiridjène, près de Ziama Mansouriah (Jijel). (APS 07/05/02). Selon le quotidien d’Oran (08/05/02), il s’agirait d’un policier, d’un militaire et d’un commerçant.
Un membre présumé d’un groupe armé tué lors d’un ratissage militaire à Kikeb, près d’El Ancer (Jijel) (Le Quotidien d’Oran 08/05/02).
Début de mutinerie dans les prisons d’Aïn M’lila (Oum El Bouaghi) et d’El Bouni (Annaba). Dans cette dernière, les détenus mettent le feu à leurs couvertures. Pas de victimes.
Mutinerie à la prison de Aïn M’lila (Oum El Bouaghi), vite maîtrisée par les gardiens. Pas de victimes.
Le tribunal d’El Khroub (Constantine) condamne quatre jeunes manifestants arrêtés lors des émeutes d’Aïn Abid à quatre mois de prison ferme avec amende et dix-sept autres à quatre mois de prison avec sursis. (Le Matin 07/05/02).
Un certain Hakim Ghali, «élu » du RND (parti «majoritaire » à la 1ere chambre d’enregistrement) condamné à une année de prison et une amende de 14 000 DA, pour avoir agressé un «candidat » d’Oran aux «élections» législatives du 30 mai prochain (Le Matin 07/05/02).
Les affrontements entre manifestants et brigades anti-émeutes se poursuivent dans les localités d’El Kseur et de Semaoun (Béjaïa). On déplorerait une trentaine de blessés.
Un adolescent de 15 ans, Traïdia Chawki, élève en 8e année du collège Azouz Amar de Souk Ahras, tué près de son domicile par un civil armé qui serait selon la presse un policier. Des émeutes éclatent dans la ville. De jeunes manifestants s’attaquent à l’annexe universitaire et saccagent plusieurs véhicules.

Mardi 7 mai 2002 : Poursuite des émeutes à Souk Ahras, suite à l'assassinat d’un jeune adolescent, la veille par un policier en civil. Les manifestants tentent d’occuper le technicum de la ville. De nombreuses vitres de l’établissement sont brisées. Le siège de la Sonelgaz et de nombreux panneaux de signalisation sont saccagés.
Poursuite de la mutinerie à la prison d’El Bouni de Annaba. Les prisonniers occupent depuis deux jours les toits de la prison. Les services de sécurité qui bouclent le pénitencier, n’interviennent pas pour déloger les mutins.

Mercredi 8 mai 2002 : Mutinerie à la prison de Sidi Bel Abbés. Un prisonnier aurait provoqué un incendie dans sa cellule. D’autres occuperont les toits en scandant des slogans contre le pouvoir. Un mort et trois blessés sont à déplorer. Importants dégâts matériels. (Le Matin 09/05/02).
Troisième jour de mutinerie à la prison d’El Bouni (Annaba). Les prisonniers qui occupent les toits, scandent des slogans contre le pouvoir et réclament une amélioration des conditions d’incarcération. La presse parle d’une éventuelle intervention des services de sécurité pour déloger les mutins.
Les familles de disparus de la ville de Relizane organisent un sit-in sur le boulevard Mohamed Khemisti, face au tribunal et entament une grève de la faim, pour réclamer la vérité sur le sort de leurs enfants enlevés par les services de sécurité. Pas d’incidents avec les services de sécurité.
Des centaines de citoyens sortent dans la rue à Kherrata (Béjaïa) à l’occasion du 57e anniversaire des événements sanglants du 8 mai 45, pour réclamer une réappropriation par les citoyens des symboles de leur histoire et pour réclamer la libération des détenus politiques. Pas d’incidents avec les services de sécurité.
Des dizaines de jeunes citoyens en chômage se rassemblent devant le siège de la Sonatrach d’In Amenas (Illizi) pour réclamer du travail. Pas d’incidents à noter (Le Matin 09/05/02).
Accrochage entre un groupe armé et une patrouille militaire dans les maquis de Mizrana (Tizi-Ouzou) : 2 éléments du groupe armé tués et un militaire grièvement blessé. (Le Matin 10-11/05/02).
Deux éléments présumés d’un groupe armé dont un certain Lyés Zerabib, tués dans une opération militaire à Benmerzougua, près de Boudouaou (Boumerdés). (Le Matin 10-11/05/02).
Six personnes tuées et huit autres blessées à un barrage dressé par des hommes armés sur la route de Birtouta (Blida) (AP 11/05/02)

Jeudi 09 mai 2002 : La wilaya de Tizi-Ouzou interdit un meeting aux quatre signataires (Aït Ahmed, Taleb, Ali Yahia et Benyelles) de l’appel du 16 avril pour un « changement radical de régime » et qui devait se tenir au stade communal Oukil Ramdane.
Echauffourées entre services de sécurité et manifestants à Tizi-Ouzou suite à une tentative de marche pacifique pour dénoncer la répression et la tenue des «élections » législatives pour le 30 mai. Plusieurs blessés sont à déplorer. La police procède à de nombreuses arrestations.
Violents affrontements à Naciria entre manifestants revenant de Tizi-Ouzou et services de sécurité. Des blessés seraient à déplorer.
Mutinerie à la prison de Béchar. Des détenus incendient leurs cellules pour protester contre leurs conditions inhumaines d’incarcération : 54 blessés. (APS 09/05/02).
Mouvement de protestation pacifique à la prison de Relizane. Les détenus réclament une amélioration des conditions de détention et une réduction de leurs peines (AFP 10/05/02).
Explosion d’une bombe au marché de Cherchell (Tipaza) : 1 mort et 2 blessés (APS 09/05/02).
Deux policiers tués au niveau de la gare des transports urbains de Médéa par des hommes armés qui réussiront à délester les victimes de leurs armes et à prendre la fuite (Le Matin 10-11/05/02).
Cinq membres présumés d’un groupe armé tués lors d’un ratissage dans les maquis de Mizrana (Tizi-Ouzou) (AP 11/05/02).
Un milicien de Ouled Derradj (M’sila) tue son épouse avant de se donner la mort (Le Quotidien d’Oran 12/05/02).
Début de la campagne «électorale » pour les législatives dans l’indifférence totale. Des sigles et des «partis » n’existant que sur le papier sont ressuscités pour participer à cette kermesse.
Dans un communiqué publié sur son site, le mouvement algérien des officiers libres et après un long silence, fait une longue analyse de la situation en Algérie. Selon ce mouvement, la mort de Zouabri serait en réalité une exécution par son officier traitant du DRS, un certain commandant Touat dit Djamel, lui signifiant une fin de mission. Le MAOL parle d’une lutte des clans sans merci au niveau de la haute hiérarchie, plus particulièrement entre Médiène, Smaïn et Belkheir, appelle à l’arrestation des généraux «janviéristes » et à la constitution d’un Conseil National de transition.

Samedi 11 mai 2002 : Reprise des affrontements entre manifestants et services de sécurité à Naciria (Boumerdés).
Echauffourées entre jeunes manifestants et services de sécurité à Amizour (Béjaïa) suite à l’arrivée de renforts de police dans la ville. On signalerait des blessés parmi les manifestants.
Quatre éléments présumés d’un groupe armé tués lors d’une embuscade tendue par des militaires à Irraguene (Jijel) (La Tribune 13/05/02).
Opération de ratissage dans le djebel Zorg (Oum El Bouaghi). Des casemates auraient été détruites. (Le Matin 16/05/02).

Dimanche 12 mai 2002 : Affrontements devant le tribunal de Béjaïa où se tenait un sit-in populaire pour dénoncer l’incarcération arbitraire de nombreux délégués et citoyens de la région. Trois délégués et le chanteur engagé Boudjemaâ Agraw arrêtés par la police.
Manifestation à Tizi-Ouzou pour protester contre la répression et pour réclamer la libération des détenus politiques. Pas d’incidents.
Quatre militaires et un civil (médecin) enlevés à un barrage dressé par un groupe armé en tenue de policiers près du Pont-Noir de Boghni (Tizi-Ouzou) (Le Matin 14/05/02). Les quatre militaires seront retrouvés le lendemain, égorgés près du lieu de l’enlèvement (Le Matin 15/05/02).

Lundi 13 mai 2002 : Deux policiers tués au carrefour de Dely Ibrahim (Alger) par des hommes armés roulant à bord d’un véhicule.
Trois éléments présumés d’un groupe armé tués suite aux bombardements de la région de Mizrana (Tizi-Ouzou) par l’armée (Le Matin 14/05/02).

Mardi 14 mai 2002 : Trois policiers tués à Baraki (Alger) par des hommes armés qui arriveront à prendre la fuite (La Tribune 15/05/02).
Fusillade dans un café de Khemis Miliana (Aïn Defla). Un jeune citoyen armé tué par des policiers. (Le Matin 15/05/02).
Un membre de la milice de Frenda, retrouvé assassiné dans son campement (El Khabar 16/05/02).
Arrestation du délégué Mohamed Ikhlef, de la commune de Souk El Thenine (Béjaïa) par la police. (Liberté 16/05/02).

Mercredi 15 mai 2002 : Explosion d’une bombe dans un marché de Tazmalt (Béjaïa) : 4 morts et 17 blessés (APS 16/05/02).
Accrochage entre des éléments présumés d’un groupe armé et les services de sécurité dans le campus universitaire de Blida : 2 morts parmi le groupe armé et un agent de sécurité blessé (APS 15/05/02).
Arrestation par la police de quatre délégués des Ourouchs à Tizi Gheniff (Tizi-Ouzou). Il s’agit de Belkacem Rabah, Allam Hamid, Chaouche Ali et Smaïl Aziz. (Le Matin 16/05/02). Cette arrestation sera suivie d’une grève générale de la population.
Trois citoyens dont un policier et un ex-militaire, tués à un barrage dressé par un groupe armé sur la route de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou). Il s’agit de Nazlioui Ali (26 ans), Ghoul Mustapha (20 ans) et Kasrioui Ali (22 ans) originaires de Kadiria (Bouira). (Le Matin 18/05/02 et 19/05/02).

Jeudi 16 mai 2002 : Emeutes à Souk El Thenine (Béjaïa) suite à l’arrestation d’un délégué de la coordination de la commune. Violents affrontements entre manifestations et forces de sécurité. De nombreux blessés sont à déplorer dont un dans un état grave. De nombreuses interpellations ont eu lieu.
Un membre présumé d'un groupe armé tué par des gendarmes dans un bus à Hameur El Aïn (Tipaza) (Le Matin 18/05/02).
Une bombe désamorcée au marché hebdomadaire de Médéa (Le Matin 18/05/02).

Vendredi 17 mai 2002 : Une bombe désamorcée au marché hebdomadaire de Chlef (APS 17/05/02).
Embuscade contre une patrouille de militaires et de miliciens à Guennar (Tissemsilt) suivie d’un accrochage : deux éléments du groupe armé et un militaire tués et deux blessés (un militaire et un milicien) (Le Matin 18/05/02).
Le cadavre du maire d’Emjez Edchiche (Skikda) découvert près de Beni Bachir, entre Skikda et El Harrouch (Liberté 19/05/02). .
Deux militaires grièvement blessés lors de l’explosion d’une bombe à leur passage à Mizrana (Tizi-Ouzou) (Le Matin 19/05/02).
Sabotage à l’explosif du gazoduc Hassi R’Mel – Alger au lieudit Krakib, près d’Aomar (Bouira). Les dégâts sont importants. La région sera privée de gaz durant plusieurs jours (Le Matin 19/05/02).

Samedi 18 mai 2002 : Embuscade contre un groupe de miliciens au lieudit Tamellahth, près d’Ahnif (Bouira) : un mort et deux blessés grièvement (Le Matin 19/05/02).
Manifestation de protestation des étudiants à l’arrivée de Bouteflika à l’université de Bouzaréah pour inaugurer une bibliothèque. Il sera reçu aux cris de «généraux assassins » et de «pouvoir assassin ». Des pierres sont jetées contre le cortège officiel. Huit étudiants sont arrêtés par la police. (Le Matin 19/05/02).
Un sit-in organisé devant la daïra des Ouacifs (Tizi-Ouzou) dégénère en affrontements suite à l’intervention des brigades anti-émeutes.
La route nationale Constantine-Jijel est bloquée par des manifestants à Sebari (Mila), près de Grarem, pour protester contre la dégradation des conditions de vie (Le Matin 19/05/02).
Des citoyens manifestent à Aïn Kechra, sur la route reliant Tamalous (Skikda) à El Milia (Jijel) pour protester contre la dégradation des conditions de vie. Des slogans hostiles au pouvoir et à la tenue des «élections » législatives sont scandés.
Début d’une grève illimitée des commerçants de Bouchegouf (Guelma). La route Souk Ahras-Annaba est bloquée par les manifestants. L’arrivée des renforts de brigades anti-émeutes met le feu aux poudres. Les manifestants s’attaquent à la direction des impôts et brisent lampadaires et panneaux de signalisation. Pas de victimes.
Grève générale à Tazmalt (Béjaïa). Deux à trois mille citoyens organisent une marche à Tazmalt (Béjaïa) pour dénoncer l’attentat à la bombe de la semaine écoulée qui avait fait quatre morts et pour exiger une commission d’enquête. A la fin de la marche, de jeunes manifestants bloquent la RN 26 et attaquent à coups de pierres la brigade de gendarmerie.

Dimanche 19 mai 2002 : Un comité des étudiants de l’Université de Bouzaréah annonce l’arrestation d’une vingtaine d’étudiants suite au mouvement de protestation de la veille déclenché lors de la visite de Bouteflika. Un rassemblement et une marche à l’intérieur de l’enceinte universitaire a lieu pour exiger la libération des détenus.
Violents affrontements devant l’université de Béjaïa entre étudiants et services de sécurité suite à l ‘interdiction d’une marche. Une vingtaine de blessés serait à déplorer. D’autres affrontements ont lieu sur la route de Boukhiama.
Les services de sécurité tentent d’interdire un meeting du mouvement citoyen au quartier des Genets de Tizi-Ouzou, entraînant des affrontements avec les jeunes manifestants. Deux blessés seraient à déplorer selon la presse.
Des dizaines de citoyens organisent un sit-in devant le tribunal de Tizi-Ouzou pour réclamer la libération des détenus politiques.
Poursuite des affrontements aux Ouacifs (Tizi-Ouzou). Un camion des brigades anti-émeutes incendié. Dix blessés sont à déplorer.
Poursuite des émeutes à Bouchegouf (Guelma). Des édifices publics sont saccagés. De nombreux émeutiers sont appréhendés par les services de sécurité.
Arrestation de Khelil Abderrahmane, membre de la LADDH et de Sid-Ahmed Mourad par des policiers dans un café situé face à l’université de Bouzaréah (Alger). Selon un communiqué de la ligue de défense des droits de l’homme, ces deux citoyens seraient gardés à vue au commissariat de Bouzaréah et devraient être présentés au parquet pour «incitation à attroupement illégal et atteinte à l’ordre public ».
Un milicien grièvement blessé par l’explosion d’une bombe près de Aïn Torki (Aïn Defla). (Le Matin 21/05/02).
Embuscade contre une patrouille de la police à Aguergour (Tizi-Ouzou) : 2 blessés (Liberté 22/05/02)

Lundi 20 mai 2002 : Embuscade meurtrière contre un groupe de miliciens au lieudit Boukhlaf, près d’El Amra (Aïn Defla) : 4 morts. (Le Matin 21/05/02).
Poursuite des émeutes aux Ouacifs (Tizi-Ouzou) pour le 3e jour consécutif. Fermeture des routes et affrontements entre jeunes manifestants et services de sécurité. (Le Matin 21/05/02).
Affrontements entre jeunes manifestants et brigades anti-émeutes à Bouzeguène (Tizi-Ouzou), suite à une marche pour dénoncer la tenue des «élections » législatives. Deux blessés seraient à déplorer. (Le Matin 21/05/02).
Affrontements à Irdjen (Tizi-Ouzou) entre manifestants et gendarmes suite à la réapparition de ces derniers à un barrage (Le Matin 21/05/02).
Dix neuf étudiants de l’université de Bouzaréah, un militant de la LADDH et un militant du FFS mis sous mandat de dépôt suite aux incidents de samedi lors de la visite de Bouteflika à l'université. (Le Matin 21/05/02).
Un groupe armé mitraille deux véhicules au lieudit Ouled Rass, près de Sobha (Chlef) : 4 morts et 3 blessés. Deux femmes auraient été enlevées (Le Matin 22/05/02).
Un gendarme tué par un homme armé à un barrage dressé à Beni Mered (Blida) alors qu’il s’apprêtait à contrôler son identité dans un bus (Liberté 21/05/02).

Mardi 21 mai 2002 : Explosion d’une bombe au passage d’un groupe de miliciens à El Amra (Aïn Defla) : un blessé (Le Matin 23/05/02).
Arrestation par la police de treize délégués de la wilaya de Tizi-Ouzou à Draâ Ben Khedda, alors qu’ils participaient à une campagne pour le boycott des «élections» législatives. Présentés au Parquet de Tizi-Ouzou, ils seront mis sous mandat de dépôt.
Poursuite des affrontements à Irdjen (Tizi-Ouzou) entre jeunes manifestants et services de sécurité.
Violents affrontements entre étudiants et services de sécurité devant l’université de Béjaïa. Plusieurs blessés seraient à dénombrer. Des arrestations auraient été opérées. (Liberté 22/05/02).
Deux éléments présumés d’un groupe armé tués par des gendarmes à Beni Mered (Blida) (AP 21/05/02).
Un policier tué à Batna par des hommes armés qui réussiront à prendre la fuite. (Liberté 23/05/02).
Un policier tué à Aïn Tagouraït (Tipaza) (El Watan 30/05/02).

Mercredi 22 mai 2002 : Embuscade meurtrière contre un convoi militaire au lieudit Aïssaouia, sur la route Hammam Melouane–Bougara (Blida) : 10 militaires tués et 7 autres enlevés. (Le Matin 23/05/02).
Un militaire tué et deux civils grièvement blessés à un barrage dressé par des hommes armés à Si Mustapha (Boumerdés) (Le Matin 24-25/05/02).
Un gendarme tué et un autre blessé par un homme armé à Hammam Melouane (Blida). (Le Matin 24-25/05/02).
Un camion semi-remorque brûlé par des hommes armés à un barrage dressé à Keddara (Boumerdés). (Le Matin 23/05/02).
Le cadavre d’une femme enlevée durant la semaine écoulée par un groupe armé retrouvé à Dhaya (Aïn Defla). (El Khabar 26/05/02).
Le quotidien Liberté rapporte l’arrestation de neuf personnes (maire, ses deux adjoints, deux employés de la mairie et quatre miliciens) de Oued Djemaâ (Aïn Defla) pour soutien aux groupes armés d’opposition.
Troubles à la cité universitaire Bouraoui d’El Harrach. Les services de sécurité répriment violemment un regroupement d’étudiants organisé pour protester contre l’arrestation de 19 de leurs camarades de l’université de Bouzaréah. Des policiers pourchassent les étudiants réfugiés à l’école d’architecture (EPAU). Près de quinze d’étudiants seront interpellés puis relâchés dans l’après-midi. Dans une déclaration au quotidien Le Matin, le représentant du syndicat des enseignants du supérieur (CNES) dénonce les graves incidents survenus à l’école d’architecture et les violations des franchises universitaires. (Le Matin 23/05/02).
Poursuite de la mobilisation des étudiants de l’université de Bouzaréah pour la libération de leurs camarades incarcérés à la prison d’El Harrach. Un impressionnant dispositif policier encercle l’université où sont retranchés depuis cinq jours quelques centaines d’étudiants.
Grève générale dans la commune de Beni Douala (Tizi-Ouzou) pour protester contre l’arrestation la veille de treize délégués. Tenue d’un sit-in devant le commissariat de la ville. Pas d’incidents. (Le Matin 23/05/02).
Grève générale à Makouda (Tizi-Ouzou) suivie d’affrontements avec les brigades anti-émeutes. (Le Matin 23/05/02).
Troisième jour d’émeutes à Irdjen (Tizi-Ouzou). La RN 15 est bloquée par les émeutiers. De nombreux blessés seraient à déplorer. (Le Matin 23/05/02).
De nombreuses organisations des droits de l’homme (Amnesty, Human rights Watch et l’Observatoire de protection des défenseurs des droits de l’homme) dénoncent l’arrestation arbitraire de Khelil Abderrahmane, membre de la LADDH et de son compagnon Sid-Ahmed Mourad.

Jeudi 23 mai 2002 : Violents affrontements entre manifestants et services de sécurité à Bouhinoun (Tizi-Ouzou) suite à une tentative d’interdiction d’un meeting pour le boycott des «élections» législatives. (Le Matin 24-25/05/02).

Vendredi 24 mai 2002 : Des centaines de citoyens des bidonvilles d’El Eulma (Sétif) manifestent dans la rue et bloquent les routes pour protester contre la dégradation de leurs conditions de vie. De nombreux panneaux de signalisation sont saccagés. Affrontements avec les services de sécurité. Neuf policiers blessés et douze manifestants arrêtés. (Le Matin 24-25/05/02 et 27/05/02).
Des citoyens de Mila bloquent la route pour protester contre la présence d’une décharge publique et la pénurie d’eau. Pas d’incidents. (Le Matin 24-25/05/02).
La mairie d’Akerrou, près d’Azzefoun (Tizi-Ouzou) partiellement détruite par un incendie de cause indéterminée. (Le Matin 26/05/02).
Deux miliciens tués dans une embuscade tendue par un groupe armé dans la région de Tlemcen (AFP 25/05/02).

Samedi 25 mai 2002 : Un policier en faction devant le ministère des transports à Alger-centre grièvement blessé par balles par deux hommes armés qui réussiront à prendre la fuite (APS 25/05/02).
Reprise des affrontements entre jeunes manifestants et services de sécurité à Irdjen (Tizi-Ouzou). La RN 15 est toujours bloquée. Des blessés seraient à déplorer (Le Matin 26/05/02).
A Makouda (Tizi-Ouzou), les citoyens tentent d’occuper le siège de la daïra, ce qui entraîne des affrontements avec les brigades anti-émeutes. Deux blessés seraient à déplorer.
Le siège de la milice de Bouhinoun (Tizi-Ouzou) incendiée durant la nuit par des manifestants (Le Matin 27/05/02).

Dimanche 26 mai 2002 : Violents affrontements entre étudiants et brigades anti-émeutes à l’entrée de l’université de Béjaïa, suite à l’interdiction d’une marche. De nombreux blessés seraient à déplorer.
Emeutes à Maâtkas et à Tizi-Rached (Tizi-Ouzou). Pas d’informations sur d’éventuelles victimes.
Grève générale et marche populaire à Iferhounène (Tizi-Ouzou). Pas d’incidents à noter.
Affrontements entre manifestants et services de sécurité à Naciria (Boumerdés), lorsque de jeunes citoyens tentent de fermer la mairie et la daïra, pour empêcher la tenue des «élections » législatives du 30 mai. (El Watan 30/05/02).
Des citoyens de Grarem (Mila) bloquent la route nationale 27 pour protester contre la mauvaise gestion des «élus » locaux.
Huit délégués des Ourouchs détenus à la prison de Kherrata (Béjaïa) décident d’entamer une grève de la faim pour protester contre leur arrestation arbitraire. (Liberté 26/05/02).
Procès au tribunal de Bir Mourad Raïs des étudiants arrêtés à l’université de Bouzaréah : cinq d’entre eux condamnés à deux années de prison ferme, huit mois de prison ferme pour douze autres. Un étudiant et un jeune commerçant acquittés. Khelil Abderrahmane, membre de la LADDH et son compagnon, Sid-Ahmed Mourad, militant du FFS, condamnés à six mois de prison avec sursis.
Deux hommes armés circulant à bord d’une moto ouvrent le feu sur un sexagénaire du nom de Derbal Rebaï, près de la mosquée Hamza de Tébessa. La victime grièvement blessée est transportée à l’hôpital de la ville. Son état serait critique (Le Matin 27/05/02).
Le siège de la Protection civile de Bordj Ménaïel (Boumerdés) attaqué par un groupe armé. Du matériel de transmission aurait été subtilisé (Le Matin 28/05/02).
Très vive tension dans les villes et villages de Kabylie, à l’approche des «élections » législatives.
Emeutes à El Kseur (Béjaïa). De violents affrontements font 32 blessés (Le Matin 27/05/02).
Selon le quotidien Liberté, une bande de truands qui se faisait passer pour des maquisards islamistes, aurait été démantelée à Tizi-Ouzou. Cette bande s’était spécialisée dans les faux barrages et le racket des automobilistes dans les régions de Bouzeguène, Aïn El Hammam, Freha et Ouaguenoun.

Lundi 27 mai 2002 : Fin de la «campagne électorale » pour les législatives dans une indifférence quasi-totale et sur fond de répression, de violence et d’émeutes.
Les étudiants condamnés la veille suite aux troubles de l’université de Bouzaréah, graciés par Bouteflika (APS 27/05/02).
Affrontements entre citoyens et brigades anti-émeutes à Béjaïa et Tizi-Ouzou suite à l’interdiction de marches organisées par le FFS.
Affrontements à Sidi Aïch (Béjaïa) entre jeunes manifestants et services de sécurité. Des citoyens avaient brûlé une urne contenant les suffrages des éléments de la protection civile. (Le Matin 28/05/02).
Violents affrontements à El Kseur (Béjaïa) suite à une tentative d’interdiction d’un meeting dans la ville par les services de sécurité. De nombreux blessés seraient à déplorer de part et d’autre. (Le Matin 28/05/02).
Echauffourées entre manifestants et gendarmes à Semaoun (Béjaïa). (Le Matin 28/05/02).
A Akbou (Béjaïa), de jeunes manifestants s’emparent des urnes au niveau de la mairie pour les brûler……au cimetière des Martyrs ! ! ! !
A Naciria (Boumerdés), de jeunes citoyens tentent d’incendier les urnes au niveau de la mairie. De violents affrontements s’en suivirent avec les services de sécurité. (Le Matin 28/05/02).
Treize daïras fermées par la population dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Affrontements avec les services de sécurité. (Le Matin 28/05/02).
Affrontements entre jeunes manifestants et services de sécurité à Irdjen (Tizi-Ouzou), suite au passage d’un convoi de CNS. La route nationale 15 est coupée à la circulation par les manifestants. (Le Matin 28/05/02).
A Tizi Rached (Tizi-Ouzou), le chef de daïra (sous-préfet) échappe au lynchage grâce à l’intervention des brigades anti-émeutes. (Le Matin 28/05/02).
Seize organes de presse étrangers publient une déclaration dénonçant l’interdiction faite aux journalistes de se déplacer en Kabylie pour couvrir les «élections » législatives. Le ministre des Affaires étrangères dément.
Ali Benhadj, prisonnier politique détenu depuis onze ans à la prison militaire de Blida, adresse une lettre au procureur du tribunal militaire de Blida pour faire état des conditions de détention et de la détérioration de son état de santé. (Communiqué du CCFIS 08/06/02).

Mardi 28 mai 2002 : Début de la grève générale dans la wilaya de Béjaïa et qui doit durer trois jours. Pratiquement tous les secteurs d’activités sont paralysés. De nombreuses routes nationales sont barricadées par de jeunes citoyens. C’est le cas des villes d’El Kseur, Sidi Aïch, Amizour, Melbou et Tazmalt. De nombreuses mairies de la wilaya assiégées et fermées par les citoyens.
A Melbou (Béjaïa), des échauffourées ont lieu entre jeunes manifestants et services de sécurité.
L’appel à la grève générale est massivement suivi dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Cette grève devrait se poursuivre jusqu’au 30 mai, date des «élections » législatives. De nombreux axes routiers sont bloqués par de jeunes citoyens. (Iboudrarène, Beni Douala, Irdjen, Makouda)
Violents affrontements à Tizi-Ouzou devant le théâtre Kateb Yacine, occupé depuis plusieurs semaines par les services de sécurité. Un étage de la mairie de la ville prend feu. Des scènes d’émeutes et de désolation se déroulent au centre-ville. Deux blessés sont à dénombrer. (Le Matin 28/05/02).
Echauffourées entre manifestants et services de sécurité à Beni Douala (Tizi-Ouzou). Des blessés seraient à signaler. (Le Matin 28/05/02).
Affrontements à Mekla (Tizi-Ouzou) durant l’après-midi.
Violents affrontements entre manifestants et brigades anti-émeutes devant le siège de la daïra de Makouda (Tizi-Ouzou). Les services de sécurité auraient fait usage de leurs armes à feu. Cinq citoyens auraient été grièvement blessés dont deux par balles. Ces mêmes services de sécurité auraient saccagé et pillé plusieurs magasins. (El Watan 30/05/02).
Echauffourées entre jeunes manifestants et services de sécurité à Naciria (Boumerdés). (El Watan 30/05/02).
Lors d'une conférence de presse tenue à Alger par quatre personnalités politiques (Taleb, Benyelles, Ali Yahia et Djeddaï), le général en retraite Benyelles accuse la France officielle d’interférer dans la vie politique algérienne : « La France (officielle) a approché des personnalités politiques et des responsables de partis politiques qui sont contre la tenue du scrutin législatif pour qu’ils revoient leur position et aillent participer au vote » (Le Matin 28/05/02).
Dans la wilaya de Bouira, la presse signale des troubles dans de nombreuses localités. A Beni Mansour, des citoyens bloquent la route reliant les wilayas de Bouira et de Béjaïa. A Saharidj, Takerboust et Ahnif, des manifestants ferment les mairies. (Le Matin 28/05/02).
Embuscade contre un groupe de miliciens circulant à bord d'un véhicule à Toualbia (Jijel) : le chef de la milice et un civil tués. Un autre milicien blessé (APS 29/05/02).

Mercredi 29 mai 2002 : 23 citoyens massacrés à Sandjas (Chlef) par un groupe armé (APS 30/05/02).
Deux éléments présumés d’un groupe armés tués dans une embuscade tendue par des militaires à Djebahia (Bouira) (El Watan 31/05-01/06/02).
Accrochage entre un groupe armé et des policiers à l’entrée sud-est de Batna. Pas de victimes (Liberté 31 mai – 1er juin 02).
D’importants renforts de police sont acheminés vers les wilayas de Béjaïa et de Tizi-Ouzou.
Reprise des émeutes à Makouda (Tizi-Ouzou).
Emeutes à Azazga (Tizi-Ouzou). Les manifestants incendient le domicile du commissaire de police. Des magasins auraient été saccagés par les services de sécurité. (Le Matin 30/05/02).
Poursuite de la grève générale dans la wilaya de Béjaïa.
L’arrivée de bus de civils escortés par des policiers fait basculer les villes de Sidi Aïch et d’Akbou dans l’émeute. Pour certains il s’agirait de renforts de policiers en civils et pour d’autres, d’agents d’administration ramenés d’autres wilayas pour parer à la défection des agents locaux qui refusent d’encadrer les «élections » législatives. A Akbou, de violents accrochages ont lieu devant le commissariat de police où se sont dirigés ces bus. De nombreux blessés seraient à déplorer. Incendie d’une bâtisse en voie de construction.
A Sidi Aïch, les manifestants incendient quatre bus qui transportaient des renforts de police. Les rues sont le siège de barricades. Le tribunal est attaqué à coups de pierres. Deux manifestants auraient été blessés par balles. (El Watan 30/05/02).
A Takerietz (Béjaïa), un convoi de policiers est attaqué par les manifestants. (El Watan 30/05/02).
Emeutes à Tazmalt (Béjaïa) suite à l’arrivée de renforts de police dans la ville.
Quatrième jour d’affrontements entre manifestants et brigades anti-émeutes à Naciria (Boumerdés). (El Watan 30/05/02).
Les localités berbérophones de la wilaya de Bouira observent une grève générale. Les RN 5 et 26 sont bloquées par les manifestants. A Ath Laâziz, intervention d’un détachement militaire pour libérer la route barricadée par les manifestants. Ces derniers saccagent alors la mairie et le siège du RND. (El Watan 30/05/02).
A Bouandas (Sétif) de jeunes manifestants assiègent la mairie. Des affrontements sont signalés entre manifestants et services de sécurité. Une cinquantaine de blessés est à déplorer. (Le Matin 30/05/02).
A Bousselam (Sétif), un CEM où devaient se dérouler les «élections » législatives est saccagé par les manifestants. (Le Matin 30/05/02).
A Souani, près de Maghnia (Tlemcen), de jeunes citoyens révoltés par les conditions de vie, saccagent des véhicules et le siège de la milice locale. Des panneaux de signalisation sont détruits. (El Watan 31 mai – 1er juin 02).
Dans un communiqué daté de ce jour, une nouvelle organisation se nommant OSSKAR (organisation secrète de sauvegarde de la Kabylie et de la République) déclare que «devant les graves dérives survenues en Kabylie à l’occasion des élections en cours, le climat de violence caractérisé par des actes fascistes d’empêchement d’échéances électorales normales et républicaines, les atteintes graves à la liberté, la démocratie et la citoyenneté, les menaces de mort, de lynchage et d’intimidations en tous genres contre des commerçants, des citoyens, des candidats et des partis politiques, l’OSSKAR luttera par tous les moyens pour le rétablissement de la paix et de l’ordre au niveau de la région ainsi que pour la sauvegarde de la liberté et de la démocratie» et dit «condamner fermement et sans appel les fils et familles de harkis identifiés, affiliés à des officines diverses, chargés de l’exécution d’un plan de déstabilisation de la nation et de porter atteintes aux symboles de la révolution». Selon le quotidien Le Jeune Indépendant du 11 juin 2002, cette organisation aurait vu le jour à Assouel (Tizi-Ouzou) et que 150 personnes auraient participé à sa création. Cela rappelle étrangement l’OSSRA (organisation secrète de sauvegarde de la République algérienne) cet escadron de la mort créé par les officines du régime en 1993 pour terroriser les islamistes.

Jeudi 30 mai 2002 : Les «élections » législatives se déroulent dans l’indifférence totale des citoyens plongés dans leurs problèmes de survie quotidienne et de pénurie d’eau. L’organe télévisuel de propagande est mobilisé pour démontrer le contraire.
Les wilayas de Béjaïa et de Tizi-Ouzou sont paralysées par une grève générale. Des émeutes éclatent dans plusieurs localités.
A Tizi-Ouzou, des affrontements sont signalés dans la matinée entre de jeunes manifestants et les brigades anti-émeutes. Dans plusieurs villes de la wilaya (Draâ El Mizan Draâ Ben Khedda, Azazga, Fréha,….) ont lieu de violents affrontements avec les services de sécurité. Des blessés par balles seraient à déplorer. (Le Matin 31 mai – 1er juin 02)
Arrestation aux Ouacifs (Tizi-Ouzou) de Namane Ahcène, délégué du mouvement citoyen (Le Matin 04/06/02).
A Béjaïa, les affrontements ont lieu très tôt dans la matinée dans plusieurs quartiers de la ville. Des manifestants bloquent les lieux de vote, entraînant l’intervention des services de sécurité. Des véhicules de l’administration sont incendiés. Les rues sont barricadées.
Dans les autres localités de la wilaya (Tazmalt, Akbou, El Kseur, Amizour, Semaoun….) règne un véritable climat insurrectionnel. Les routes sont bloquées par les manifestants. Des affrontements ont lieu avec les services de sécurité. Des blessés sont signalés de part et d’autre.
A El Kseur (Béjaïa), des manifestants essaient de prendre d’assaut le campement des brigades anti-émeutes. On déplorerait 30 blessés parmi les policiers et 3 blessés par balles chez les manifestants (Le Matin 31 mai – 1er juin 02).
Violents affrontements à El Kseur (Béjaïa) : 1 blessé parmi les services de sécurité. (Le Matin 31 mai – 1er juin 02).
A Sidi Aïch (Béjaïa), les manifestants continuent d’assiéger le commissariat de police et le tribunal : 3 manifestants blessés par balles. (Le Matin 31 mai – 1er juin 02)
A Chabet El Ameur (Boumerdés) des urnes sont brûlées par de jeunes manifestants. Des affrontements ont lieu avec les services de sécurité.
A Bouira, le centre de vote situé à l’école Mansouri est attaqué par les émeutiers qui brûlent urnes et documents. Deux bus sont saccagés. La RN 5 est bloquée par de jeunes manifestants.
A Ath Laâziz (Bouira), les manifestants prennent d’assaut la mairie qui est incendiée. Le maire est malmené et brutalisé par les jeunes manifestants.
D’autres localités de la wilaya de Bouira (El Esnam, Ath El Ksar, Bechloul, Laâdjiba, Ighram, Ahnif, M’Chedallah….) sont le siège d’émeutes. Les routes menant vers ces localités sont bloquées.
Violents affrontements à Bouandas, Bousselam et Tala Ifassène (Sétif) entre jeunes manifestants et services de sécurité. A Tizi N’Braham, un adolescent de 15 ans, Sebas Lahcène est tué par balle. (Le Matin 31 mai – 1er juin 02)

Vendredi 31 mai 2002 : Les résultats des «élections » législatives sont annoncés par le «ministre » de l’Intérieur : le FLN obtient la majorité absolue avec 199 sièges. Chute libre du RND et du HMS. Percée d’El Islah et du PT. Le taux de participation officiel est de 46,09%. D'autres sources parlent de moins de 30 % de participation.
Dans la même conférence de presse, le «ministre » de l’Intérieur annonce que les troubles de Kabylie avaient fait le jour des élections un mort parmi les manifestants et 108 blessés parmi les services de sécurité.
Un convoi de bus escorté par des policiers est pris à partie par de jeunes manifestants à Raffour (Bouira). Les policiers tirent sur les jeunes manifestants : 3 blessés (Le Matin 31 mai – 1er juin 02).
De jeunes manifestants s’attaquent à un convoi des brigades anti-émeutes près de la centrale électrique d’El Kseur (Béjaïa). (Le Matin 31 mai – 1er juin 02).
De jeunes manifestants saccagent les domiciles de deux nouveaux «députés » à Fréha et Aïn El Hammam (Tizi-Ouzou). (Le Matin 2/06/02).
Explosion d’une bombe au passage d’un convoi de policiers des brigades anti-émeutes sur la RN2, près de Mazer, entre Tigzirt et Dellys : 3 blessés. (APS 01/06/02).
Ratissage dans la forêt de Mizrana, entre Dellys et Tigzirt. (Liberté 31 mai-1er juin 02).
Des citoyens du quartier Beni Malek de Skikda sortent dans la rue et bloquent tous les accès menant vers le centre-ville pour protester contre la pénurie d’eau. Le quartier était privé de ce précieux liquide depuis plus de 15 jours. (Le Matin 06/06/02).
Dans des lettres adressées à la délégation de l’Union européenne qui doit visiter l’Algérie, Amnesty International, la FIDH et le réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (REMDH) attirent son attention sur les graves atteintes aux droits de la personne humaine qui persistent et sur l’impunité de leurs auteurs.

Samedi 1 juin 2002 : Violentes émeutes à Akbou devant le lycée Hafsa et le commissariat où auraient été hébergés des civils ramenés par bus d’autres wilayas. De nombreux blessés seraient à déplorer de part et d’autre, dont trois par balles parmi les jeunes manifestants. (Le Matin 2/06/02).
Deux membres de la «commission politique communale de surveillance des élections législatives » poignardés devant le siège de la wilaya de Tizi-Ouzou. (APS 01/06/02).

Dimanche 2 juin 2002 : Un bus ayant ramené les fameux civils la veille des «élections» législatives à Akbou est incendié par de jeunes manifestants. (Le Matin 03/06/02)
Les six jeunes citoyens arrêtés lors des émeutes d’El Eulma (Sétif) du 24 mai, condamnés à six mois de prison avec sursis. (Le Matin 03/06/02)
Près de 400 jeunes citoyens de Demnia (Skikda), manifestent leur colère en bloquant la RN 15 et en exigeant la présence des autorités locales. Ils protestent contre l’absence d’électrification et d’eau potable. (El Watan 03/06/02).
Arrestation de sept citoyens dont Bouchelkia Mahmoud, délégué du mouvement citoyen d’El Esnam (Bouira). Ce délégué aurait été blessé par balle lors de son arrestation. Ces arrestations provoquent un regain de tension dans la localité. Un gendarme, revenant de Bechloul est kidnappé par de jeunes manifestants qui réclament la libération des détenus. Pas d’informations sur son sort. (Le Matin 04/06/02).
Deux éléments présumés d’un groupe armé tués lors d’une embuscade tendue par des militaires à Sidi Ali Bounab (Tizi-Ouzou).

Lundi 3 juin 2002 : Le tribunal de Béjaïa condamne 20 citoyens arrêtés lors de la marche du 19 mai à six mois de prison ferme et deux autres à deux ans de prison avec sursis (Le Matin 04/06/02).
Cherfaoui Abdelmadjid, étudiant à l’université de Béjaïa, arrêté le 21 mai lors des manifestations de protestation contre la répression, condamné par le tribunal de Béjaïa à six mois de prison ferme. (Le Matin 04/06/02).
Un milicien tué par balle par des hommes armés à Chabet El Ameur (Boumerdés). (AFP 04/06/02).
Deux militaires grièvement blessés à Beggas, près de Kadiria (Bouira) lors d’une embuscade tendue par un groupe armé. Un autre militaire a été blessé dans la même zone durant la même journée (Le Matin 05/06/02).

Mardi 4 juin 2002 : Explosion d’une bombe à Aït Mesbah, près de Beni Douala (Tizi-Ouzou) : quatre adolescents blessés (Le Matin 05/06/02).
Le véhicule d’un citoyen mitraillé à un barrage dressé par un groupe armé sur la route Beni Douala – Ouadhias (Tizi-Ouzou). Pas de victimes. (Le Matin 06/06/02).
Ratissage dans les maquis d’Assouaf, près de Dellys (Boumerdés). De nombreuses casemates auraient été détruites. (Le Matin 06/06/02).
Violentes émeutes à Abadla (Béchar) suite aux pénuries d’eau. De jeunes manifestants incendient la mairie et des véhicules de l’administration. Des arrestations auraient été opérées par les services de sécurité. (Liberté 05/06/02).

Mercredi 5 juin 2002 : Des citoyens de la localité de Souidania (Alger), bloquent la route pour protester contre l’augmentation des tarifs des transports. Pas d’incidents notables (Le Matin 06/06/02).
Explosion d’une bombe dans un champ à Zaâtra, près de Zemmouri (Boumerdés) : un jeune berger de 15 ans grièvement blessé. (Le Matin 7-8/06/02).
Après une visite de 24 heures en Algérie, une délégation de l’UE conduite par le ministre des affaires étrangères espagnol, déclare au cours d’une conférence de presse que «la situation des droits de l'homme en Algérie s'améliore » et «se félicite de la transparence des élections et de la consolidation du processus démocratique ». (Sic).

Jeudi 6 juin 2002 : Trois éléments présumés d’un groupe armé tués au marché de Souk El Thénine (Tizi-Ouzou). Un citoyen également tué et un policier blessé au cours de la fusillade. (Le Matin 7-8/06/02).

Vendredi 7 juin 2002 : Un sexagénaire (Ouadfel Ali) et son épouse tués à leur domicile à Tabarant, près de Larbaâ (Blida) par un groupe armé. Leur fils, âgé de 33 ans, milicien, blessé au cours de l’attaque. (Le Matin 09/06/02).
Un policier tué à Aïn Defla par des hommes armés qui réussiront à prendre la fuite (APS 08/06/02).
Dahmani Yahia, 70 ans, originaire de Bouira, découvert égorgé sur la route de Aïn El Hammam (Tizi-Ouzou). Son véhicule sera retrouvé à quelques centaines de mètres du lieu du crime (Le Matin 09/06/02).
A Louza, près de Zerouala (Sidi Bel Abbés), un milicien et quatre bergers tués par un groupe armé. (Le Matin 09/06/02).
Explosion d’une bombe au passage d’un groupe de miliciens à Kaïd Belarbi (Sidi Bel Abbés) : un mort et quatre blessés. (AFP 08/06/02).
Importante marche pacifique à Bouira pour réclamer la libération des détenus politiques arrêtés lors de la vague de répression des mois derniers. Pas d’affrontements avec les services de sécurité.

Samedi 8 juin 2002 : Des citoyens de Aïn Bouziane (Skikda) bloquent la route pour protester contre les pénuries d’eau. Pas d’incidents à noter (Le Matin 09/06/02).
Deux miliciens tués à Larbaâ (Blida) par un groupe armé (Reuters 09/06/02).

Dimanche 9 juin 2002 : Explosion d’une bombe au marché Matarés des Eucalyptus (El Harrach – Alger) : 2 blessés.
Des hommes armés font irruption dans les bureaux d’une société libano-française de communication (Cetelcom) et ouvrent le feu sur le personnel : 2 morts (le directeur de nationalité libanaise et sa secrétaire) et deux blessés. (APS 09/06/02 et Le Matin 10/06/02).
Des hommes armés ouvrent le feu sur un policier en faction devant l’imprimerie officielle située place du 1er mai (Alger) le blessant à la jambe (APS 09/06/02).
Trois citoyens tués et un autre blessé à un barrage dressé par des hommes armés à Tachert, sur la route Larbaâ-Tablat. Deux des victimes sont mortes suite à la chute de leur véhicule dans un ravin en essayant de fuir (Le Matin 11/06/02).

Lundi 10 juin 2002 : Le tribunal de Béjaïa condamne sept manifestants arrêtés à la fin du mois de mai, à une année de prison avec sursis, trois autres à six mois de prison ferme et deux autres à successivement deux et quatre mois de prison ferme (Le Matin 11/06/02).
Trois malfrats, se présentant comme des maquisards islamistes et auteurs de nombreux faux barrages, arrêtés par les services de sécurité et présentés au tribunal de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou).

Mardi 11 juin 2002 : Douze citoyens voyageant à bord d’un bus, massacrés et dix autres blessés à un barrage dressé par un groupe armé à Médéa. (APS 12/06/02).
Un militaire tué et six autres blessés lors de l’explosion d’une bombe au passage d’une patrouille militaire à Ouled Cheli, près d’El Milia (Jijel) (AP 12/06/02).
Un membre présumé d’un groupe armé tué à la cité Ramdania de Cherarba (El Harrach) (AFP 12/06/02). .

Mercredi 12 juin 2002 : Un policier blessé par balles à la cité Sorecal de Bouira par deux hommes armés qui réussiront à prendre la fuite (APS 13/06/02).
Un militaire tué lors d’un violent accrochage entre une patrouille militaire et un groupe armé suite à un ratissage dans la région d’El Milia (Jijel). (Akhar Saâ 13/06/02).

Jeudi 13 juin 2002 : Explosion d’une bombe dans un café de Ain Defla : 14 blessés dont trois grièvement (APS 13/06/02).
Six citoyens appartenant à deux familles (Khaldi et Daoudji) massacrés par un groupe armé à la cité dite Télégraphe de Khraïcia, près de Douéra (Alger). (Reuters 14/06/02). Le lieu du massacre était situé près d’une caserne (Château d’eau), d’un campement de miliciens et d’une brigade de gendarmerie. (Témoignage d’un survivant. Le Matin 14-15/06/02).
Six jeunes citoyens massacrés au village Boukhris, près de Douéra (Alger) par un groupe armé qui réussira à prendre la fuite. (Reuters 14/06/02).
Accrochage entre une patrouille militaire en opération de ratissage et un groupe armé dans les maquis de Beni Douala (Tizi-Ouzou) : un membre présumé du groupe armé tué et deux militaires blessés. (Le Matin 14-15/06/02).
Douze membres présumés d’un groupe armé tués et sept militaires blessés, durant la semaine écoulée lors d’une importante opération de ratissage dans les monts de Douarbani Fergane, situés entre les wilayas de Skikda et Jijel. Cette région aurait subi d’intenses bombardements par la marine et l’aviation. (Akhar Saâ 13/06/02).

Vendredi 14 juin 2002 : Un membre présumé d’un groupe armé tué lors d’une opération de ratissage à Chehba Ouled Salem (Tissemsilt). Quatre militaires auraient été blessés au cours de la même l’opération (Le Quotidien d’Oran 16/06/02).

Samedi 15 juin 2002 : Trois membres présumés d’un groupe armé tués et deux militaires blessés lors d’un accrochage à Youb (Saïda) (Le Matin 17/06/02).
La coordination des Ourouchs de Tizi-Ouzou (CADC) rejette les indemnisations accordées par décret présidentiel aux familles de victimes du printemps 2001 tant que la plate-forme d’El Kseur n’est pas satisfaite. (Quotidien d’Oran 16/06/02).

Dimanche 16 juin 2002 : Le tribunal de Bordj Bou Arréridj condamne deux jeunes citoyens à une année de prison ferme et un troisième à six mois de prison ferme. Ces citoyens avaient été arrêtés lors de la marche populaire le 17 octobre 2001 à Bordj Bou Arréridj (Le Matin 17/06/02).
Deux militaires tués et cinq autres blessés dans une embuscade tendue par un groupe armé à Djebel El Korne, près d’Aouana (Jijel). (AP 18/06/02).
Deux membres présumés d’un groupe armé tués lors d’une opération militaire à Beni Snous, près de la frontière algéro-marocaine (AFP 18/06/02).
Emeutes à Bordj Ghedir (Bordj Bou Arréridj). Des centaines de jeunes manifestants incendient les sièges de la daïra, des impôts, de la mairie de l’agence foncière et de la Sonelgaz, pour protester contre les coupures fréquentes d’électricité qui les privent de voir les matchs de la coupe du monde de football, seule distraction pour ces jeunes.

Lundi 17 juin 2002 : Scènes d’émeutes à Boukadir (Chlef) suite à la publication par la mairie de la liste d’attribution de logements. Le siège du MSP de Nahnah (qui dirige la mairie) est incendié par les manifestants qui bloquent également la RN 4 durant la matinée. Les services de sécurité auraient procédé à une trentaine d’arrestations.

Mardi 18 juin 2002 : Des citoyens de plusieurs villages de la commune d’El Euch (Bordj Bou Arréridj) bloquent la route nationale 45 pour protester contre la pollution provoquée par les stations de concassage. Pas d’affrontements avec les services de sécurité.
Violent accrochage entre un groupe armé et des militaires à Slalma, près de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou) : un militaire tué et un autre blessé. (Le Matin 20/06/02).
Un milicien tué et son épouse grièvement blessée à Ouled Benabdelkader (Chlef) par un groupe armé. (La Tribune 20/06/02).
Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille militaire en opération de ratissage dans les monts de Bouyettas, près de Sfisef (Sidi Bel Abbés) : deux militaires tués et trois autres blessés (La Tribune 20/06/02).

Mercredi 19 juin 2002 : Violents affrontements entre citoyens et brigades anti-émeutes à Tizi-Ouzou, lorsque ces derniers ont tenté d’empêcher un meeting de la coordination des Ourouchs. Deux blessés seraient à signaler selon la presse.
Accrochage entre un groupe armé et des miliciens dans une carrière de Si Mustapha (Boumerdés) : Pas de pertes humaines. (Le Matin 21-22/06/02).
Un citoyen de 29 ans, gardien dans un champ agricole, égorgé par des inconnus à Tréat (Annaba) (Le Matin 23/06/02).

Jeudi 20 juin 2002 : Quatre citoyens dont un milicien, tués suite au mitraillage de leur véhicule à un barrage dressé par un groupe armé à Aïn Torki, près de Hammam Righa (Aïn Defla) (Le Matin 21-22/06/02).

Vendredi 21 juin 2002 : Explosion d’une bombe au marché du quartier Bensouna de Chlef : un mort (policier) et 31 blessés. Peu de temps après une deuxième bombe explose dans un autre marché situé près de la place de la concorde : une vendeuse ambulante et un enfant tués. (Le Matin 21-22 et 24/06/02).
Explosion d’une bombe dans un jardin de la station thermale de Hammam Righa (Aïn Defla) : 2 morts et 4 blessés (Le Matin 21-22/06/02).
Un «repenti » grièvement blessé par des hommes armés à Dellys (Boumerdés). (Le Matin 23/06/02).
Des citoyens de la cité de Aïn Naâdja (Alger) révoltés par la pénurie d’eau bloquent les routes durant plusieurs heures.
Emeutes à Irdjen (Tizi-Ouzou) suite à l’agression d’un jeune citoyen par des gendarmes. Pas de blessés (AFP 23/06/02).
Opération de ratissage à Melaâb (Tissemsilt). Découverte de deux cadavres qui appartiendraient à un groupe armé (Le Matin 24/06/02).
Deux fellahs tués par l’explosion d’une bombe dans un champ à Irdjana (Jijel). (Liberté 24/06/02).

Samedi 22 juin 2002 : Trois hommes ouvrent le feu sur de jeunes citoyens qui jouaient sur un terrain vague situé près de la gare routière de Zeralda (Alger) : 7 morts et 2 blessés. (APS 23/06/02).
Deux policiers et un civil tués par un groupe armé près de la gare routière de Relizane. L'un des assaillants tué lors de l’accrochage (L’Expression 23/06/02).
Les habitants de la cité Gai Soleil de Chevalley (Alger) bloquent la route durant deux heures pour protester contre la pénurie d’eau.

Dimanche 23 juin 2002 : Des citoyens occupent la mairie d’Oued Djir (Béjaïa) durant toute la journée pour protester contre la pénurie d’eau. Pas d’incidents avec les services de sécurité.
Emeutes à Djaâfra (Bordj Bou Arréridj) suite au forage d’un puits destiné à un autre village. Les manifestants incendient les sièges de la mairie et de la daïra. Affrontements avec les brigades anti-émeutes.
Des familles de disparus organisent un sit-in devant le palais du gouvernement pour signifier au pouvoir leur rejet du projet d’indemnisation. La police disperse violemment la centaine de personnes et arrête un membre du collectif qui sera relâché quelques instants plus tard (Quotidien d’Oran 24/06/02).
Un colonel du DRS (ex-sécurité militaire) est tué à son domicile à Tizi-Ouzou par arme blanche (El Watan 25/06/02).

Lundi 24 juin 2002 : Les habitants de la commune de Bouati (Guelma) bloquent la RN 80 pour protester contre les pénuries d’eau. Pas d’incidents notables (Le Matin 25/06/02).
Douze citoyens mis sous mandat de dépôt par le tribunal d’Arris (Batna) pour «constitution d'un réseau de soutien aux terroristes » (APS 25/06/02).
Une bombe explose au passage d’un camion d’ouvriers à Baghdous, près de Beni Snous (Tlemcen) : 6 morts. (Le Matin 27/06/02).

Mardi 25 juin 2002 : Grève générale et marches commémoratives à Tizi-Ouzou et Béjaïa à l'occasion du 4e anniversaire de l’assassinat du chanteur Matoub Lounès. Si la grève a été largement suivie, par contre le nombre de participants aux marches a été faible selon de nombreux observateurs. A Tizi-Ouzou, la marche se termine par des affrontements avec les brigades anti-émeutes.
A Bouira, un impressionnant dispositif anti-émeutes empêche la marche populaire à l’occasion du 4e anniversaire de l’assassinat de Matoub. Pas d’incidents.

Mercredi 26 juin 2002 : Sit-in devant le tribunal de Béjaïa pour réclamer la libération des détenus politiques de la région arrêtés lors de la campagne de répression des mois de mars et avril. Sept délégués interpellés par la police (Liberté 27/06/02).
Le FFS dénonce dans un communiqué, la campagne d’intimidation menée par le pouvoir contre ses responsables à travers le territoire national.
L’ambassadeur américain itinérant, chargé de la lutte «antiterroriste » en visite à Alger, décerne un satisfecit au régime d’Alger pour sa «magnifique coopération » à la "lutte antiterroriste" ! ! ! ! (AP 27/06/02).

Jeudi 27 juin 2002 : Deux citoyens tués et un autre blessé dans un bus par des hommes armés à l’entrée de la ville de Bou Ismaïl (Tipaza). (APS 28/06/02).
Des hommes armés et en tenue de combat dressent un barrage sur la route Thénia-Beni Amrane (Boumerdés) et vérifient l’identité des automobilistes. Ils expliquent à ces derniers les raisons de leur combat contre le pouvoir. (Le Matin 28-29/06/02).

Vendredi 28 juin 2002 : Des hommes armés mitraillent un bus à un barrage dressé aux Eucalyptus (Alger) : 15 morts et 5 blessés (APS 29/06/02).
Un élément présumé d’un groupe armé tué à Méchat (El Milia) lors d’une opération de ratissage (Le quotidien d’Oran 30/06/02).
Dans un communiqué publié ce jour, Amnesty International dénonce les obstructions faites par le pouvoir algérien aux enquêtes sur les crimes commis depuis 1992, les intimidations à l’encontre de militants des droits de l’homme et déclare «qu’il est grand temps que les autorités algériennes respectent leurs obligations internationales ».
Les associations «Algérie-Droits de l'Homme pour tous » (ADHT) et «Vérité et Justice pour l’Algérie » basées à Paris appellent à un rassemblement le 1er juillet devant le palais de justice de Paris où doit se dérouler le procès opposant Nezzar au sous-lieutenant Souaïdia.
Dans une interview à Algeria-Interface, Me Farouk Ksentini, président de la commission nationale consultative des droits de l’homme, affirme l’existence d’obstructions de la part des services de sécurité dans la quête de vérité sur les disparus.

Samedi 29 juin 2002 : Affrontements entre services de sécurité et jeunes manifestants à Yakouren (Tizi-Ouzou). Ces derniers réclament le départ des gendarmes de leur localité (Liberté 30/06/02).
A Sobha (Chlef) des manifestants, exploitants de sablières, saccagent la mairie et incendient les véhicules du maire et du secrétaire général. Ils dénoncent l’attribution de la sablière de la région à une seule personne.
Un élément présumé d’un groupe armé tué à Remka (Relizane) suite à une embuscade tendue par des militaires. (Le Matin 01/07/02).
A l’occasion du 10e anniversaire de l’assassinat de Mohamed Boudiaf, le fils de ce dernier annonce son intention de porter plainte devant une juridiction française contre les généraux Belkheir, Nezzar, Médiène et Smain Lamari qu’il rend responsables de l’assassinat de son père. (AP 29/06/02).

Dimanche 30 juin 2002 : A Heddjar Eddis et Oued Ziad, des manifestants bloquent les routes pour protester contre les coupures fréquentes de courant. Pas d’incidents notables avec les services de sécurité. (Le Matin 01/07/02).
Explosion d’une bombe au passage d’un véhicule militaire sur la route reliant Bordj El Emir et Youssoufia (Tissemsilt) : 2 militaires tués et 3 autres blessés (El Khabar 02/07/02).
Affrontements entre jeunes manifestants et services de sécurité à Naciria (Boumerdés) suite à l’arrestation de deux citoyens de la ville.

 

 

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