Guerre,
émeutes et intrigues de sérail |
Année
2002 |
GUERRE,
EMEUTES ET INTRIGUES DE SERAIL
(CHRONOLOGIE
de janvier à mars 2002)
Salah-Eddine Sidhoum, publiée par Algeria-Watch,
mars 2003
Cette chronologie,
loin d��tre exhaustive, a �t� r�dig�e sur la base d�informations de la
presse nationale et internationale, des agences de presse, des t�moignages
de citoyens et de faits v�cus par l�auteur. Elle retrace jour apr�s jour
la tragique guerre impos�e � la population par les putschistes du 11 janvier
1992 avec son lot de morts, de bless�s, de souffrances et de destructions.
Notre intention n�est pas de dresser une ind�cente comptabilit� macabre
mais de simplement montrer � l�opinion publique qu�une v�ritable guerre
se d�roule en Alg�rie, guerre que les factieux auraient voulu - par une
politique de d�sinformation et de manipulation - mener � huis-clos et
cacher au monde.
Mardi
01 janvier 2002 : Un milicien ouvre le feu sur ses compagnons dans
leur campement
d'Oued Hellaba, près de Djouab (Médéa) : un mort
et deux blessés (Le Matin 02/01/02).
Mercredi 02 janvier
2002 : Etrange affaire révélée par le quotidien
L'Expression. Un père de famille (Bouzidi) déclare à la
presse que son épouse aurait été kidnappée à
Tizi-Ouzou par des civils armés et transférée sur
Azzefoun. On lui aurait donné, sous la menace, un cabas contenant
une bombe qu'elle aurait déposée durant le Ramadhan et
sous la surveillance de deux hommes armés à la gare
routière
de Tafourah (Alger), bombe qui provoquera la mort d'une étudiante
et une vingtaine de blessés ! Cette famille composée du
père, de la mère et des trois enfants, décide
d'entamer
à partir du 31 décembre dernier, une grève de la
faim devant le Palais du gouvernement pour réclamer toute la
vérité
sur le kidnapping.
Jeudi 03 janvier 2002 : Des milliers de citoyens participent à une marche à
Béjaïa pour réclamer la libération des détenus
arrêtés lors des émeutes du mois écoulé.
Pas d'incidents. La grève générale est largement
suivie dans la wilaya.
Vendredi 04 janvier 2002 : Trois citoyens, éleveurs de bétail, égorgés
et deux autres kidnappés par des inconnus à Djebel Aouidja,
près de Tagdemt (Tiaret). Les cadavres de ces derniers seront
retrouvés
au cours d'un ratissage militaire. (Le Matin 06/01/02)
Samedi 05 janvier
2002 : Des hommes armés en tenue militaire ouvrent le feu sur des policiers
au quartier Bab El Akouas, situé au centre-ville de Médéa.
Une fusillade s'en suit : 7 morts dont un policier, un élément
du groupe armé et 5 citoyens. Deux autres policiers sont blessés.
(APS 06/01/02. Le Matin 07/01/02)
Deux militaires tués à un barrage dressé par des
hommes armés à la sortie de Kadiria (Bouira) (Le Matin 06/01/02).
Hadj Smaïn, militant des droits de l'homme et représentant
de la LADDH à Relizane, est condamné à 2 mois de
prison ferme pour diffamation. Ce militant avait dénoncé
l'existence de charniers dans la région de Relizane et accusé
avec de nombreuses familles de "disparus ", le chef de la milice
locale, un certain Fergane d'être l'auteur de nombreuses arrestations
et disparitions. Au procès, de nombreuses familles accuseront le
chef de la milice d'avoir fait disparaître leurs proches. Des "islamistes
repentis " plaideront en faveur du chef de la milice !!!
Un milicien tué à Dhaya (Sidi Bel Abbés) par un groupe
armé (Le Matin 07/01/02).
Dimanche 06 janvier
2002 : Selon le quotidien Le Matin, cinq fonctionnaires, qualifiés de
"terroristes " auraient été arrêtés
et présentés la semaine dernière au Parquet à
Khenchela.
Lundi 07 janvier 2002
: Des hommes armés ont irruption dans une salle de jeux à
Tiaret et ouvrent le feu sur les occupants : 3 blessés (Le Matin
08/01/02).
Un policier tué dans un bar-restaurant situé sur la route
Mechtras -Les Ouadhias (Tizi-Ouzou) par des hommes armés qui réussiront
à prendre la fuite. (Le Matin 09/01/02).
Samedi 12 janvier
2002 : Découverte de 17 cadavres près de Mérouana (Batna).
Selon le quotidien El Youm (15/01/02), il s’agirait de règlements
de comptes entre groupes armés rivaux.
Emeutes à Naciria (Boumerdés) suite au mitraillage par une
patrouille militaire d’un jeune de la ville (Kari Faouzi). De nombreuses
barricades sont édifiées sur les routes.
Un taxi mitraillé à un barrage dressé par des hommes
armés à El Gaâda, près d’Aflou (Laghouat)
: 5 morts (Le Matin 14/01/02).
Un berger tué et un autre blessé par un groupe armé
à Takhemaret (Tiaret) (Le Matin 14/01/02).
Dimanche 13 janvier
2002 : Les citoyens du village d’El Euch (Bordj Bou Arréridj)
bloquent la route nationale pour protester contre la dégradation
de leurs conditions de vie. Intervention des brigades anti-émeutes
pour débloquer la route. Pas d’incidents.
Scènes d’émeutes à Djanet (Sud). Des citoyens
prennent d’assaut la mairie de la ville et tentent de l’incendier.
Ils réclament le départ du maire accusé de mauvaise
gestion de la cité. De nombreuses arrestations auraient été
opérées selon la presse.
Lundi 14 janvier
2002 : Un berger tué par balles par un groupe armé à
El Kerrouche, près de Frenda (Tiaret). (Le Soir d’Algérie
17/01/02).
Un groupe armé ouvre le feu dans une maison où se déroulait
une veillée funèbre à Remka (Relizane) : 2 morts
et 5 blessés. (L’Expression 16/01/02).
Reprise du mouvement de protestation des citoyens d’El Euch (Bordj
Bou Arréridj).
Mardi 15 janvier
2002 : un jeune lycéen (Hamadache Issam) de 17 ans, blessé
par balle par des hommes armés circulant à bord d’un
véhicule à Taourirt (Bouira). (Liberté 17/01/02).
Des citoyens du village de Tacha, près de Berrahal (Annaba) bloquent
la route nationale 48 pour protester contre la hausse des prix des transports.
Pas d'affrontements avec les services de sécurité.
Mercredi 16 janvier
2002 : Explosion d’une bombe près de la gare routière de
Rouiba : un blessé (auteur de l’attentat) (Liberté
17/01/02).
Une bombe est désamorcée devant un arrêt de bus à
El Biar (Alger). (APS).
Une bombe est désamorcée dans un bus assurant la liaison
Birkhadem-Tixéraïne (Alger). (Le soir d’Algérie
18-19/01/02).
Un élément d’un groupe armé tué à
Beni Douala (Tizi-Ouzou) lors d’un ratissage de l’armée
(Le Matin 20/01/02).
Jeudi 17 janvier 2002
: Des hommes armés s’attaquent à un bar (Tala) de
Tizi Ghenif (Tizi-Ouzou) : 2 morts dont un policier et plusieurs blessés.
(APS 18/01/02).
Deux bergers enlevés et leur troupeau volé par un groupe
armé à Djebel Antar (Béchar) (Le Matin 22/01/02).
Vendredi 18 janvier
2002 : Des hommes armés attaquent le domicile d’un milicien à
Ouled Salem (Médéa) : un mort et un blessé (Le Matin
20/01/02).
Un policier tué et un automobiliste blessé à un barrage
dressé par des hommes armés au pont de Kentidja, près
de Boghni (Tizi-Ouzou) (Le Matin 20/01/02).
Samedi 19 janvier
2002 : Le gazoduc Hassi R’Mel-Dellys saboté à l’explosif
dans la région d’Aomar (Bouira). La région est privée
de gaz durant quelques jours (Le Matin 21/01/02).
Explosion d’une bombe à Gosbat (Batna) : un citoyen blessé
(Le Matin 20/01/02).
Dimanche 20 janvier
2002 : Des hommes armés dressent un barrage à Aït Yahia
Moussa, près de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou), vérifiant
l’identité des automobilistes. Pas de victimes. (Le Matin
22/01/02).
Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille de militaires
et de miliciens à Aïn Gholmane (Bouira) : un milicien grièvement
blessé. (Le Matin 22/01/02).
Importante opération de ratissage de l’armée dans
les maquis de Zbarbar (Bouira). Des hélicoptères bombardent
la région durant toute la matinée. (Le Matin 22/01/02).
Une bombe est désamorcée dans un jardin public de Draâ
Ben Khedda (Tizi-Ouzou) (Le Matin 21/01/02).
Lundi 21 janvier
2002 : Une bombe est désamorcée devant un arrêt de
bus d’étudiants à Ben Aknoun (Alger).
Emeutes de collégiens et de lycéens à Oued El Aneb
(Annaba) pour protester contre la hausse des prix des transports. Plusieurs
arrestations auraient été opérées par les
services de sécurité (Liberté 23/01/02).
Mardi 22 janvier
2002 : une mère et ses 3 filles (famille Guebbour) tuées
par des hommes armés portant des treillis militaires à Ouled
Brahim, près d’Ouzera (Médéa). Le père
de famille, grièvement blessé est transféré
à l’hôpital Mustapha d’Alger.
Un millier de citoyens participent à une marche à Boumerdés
pour réclamer la libération des détenus arrêtés
au cours d'émeutes. Pas d’incidents.
Dans une lettre adressée à Bouteflika, la famille d’Ali
Benhadj, homme politique et prisonnier d'opinion condamné à
12 ans de prison et incarcéré à la prison militaire
de Blida, dénonce les conditions inhumaines de détention
et la grave détérioration de l’état de santé
de son parent.
Mercredi 23 janvier
2002 : 17 citoyens accusés de «soutien à un réseau
terroriste » arrêtés par les services de sécurité
à Oran (Le Matin 25-26/01/02).
Des citoyens de Aïn Kebira (Sétif) bloquent la route du village
pour protester contre les conditions de vie. Pas d’incidents avec
les services de sécurité.
Des mères de «disparus » manifestent devant le palais
du gouvernement à Alger. Pas d’incidents.
Accrochage entre un groupe armé et des policiers au quartier Saint-Hubert
d’Oran : 2 éléments du groupe armé blessés
et arrêtés. (Le Quotidien d’Oran 24/01/02).
Accrochage dans l’après-midi à la place du 1er novembre
à Oran entre un groupe armé et des policiers : un élément
du groupe armé tué, un autre ainsi qu’un policier
blessés. (Le Quotidien d’Oran 24/01/02).
Une fausse alerte à la bombe provoque une panique au lycée
Frantz Fanon de Boumerdés.
Six citoyens accusés de «soutien à des groupes terroristes
» arrêtés à Khenchela (Le Matin 27/01/02).
Neuf éléments d’un groupe armé tués
lors d’opérations militaires dans les régions d’Oran,
Mascara et Sig (El Khabar 28/01/02)
Jeudi 24 janvier
2002 : Violent accrochage entre un groupe armé et une patrouille
de police près de Tala Bounane (Beni Douala. Tizi-Ouzou). Pas de
pertes humaines. (Le Matin 25-26/01/02).
Un groupe armé s’attaque au domicile d’un milicien
à Meftah (Blida) : 2 morts dont un membre du groupe armé
et plusieurs blessés. (Le Matin 25-26/01/02).
Trois citoyens dont deux syriens tués à un barrage dressé
par des hommes armés au lieu dit «Les deux Bassins »
situé sur la route Larbaâ-Tablat (La Tribune 29/01/02).
Vendredi 25 janvier
2002 : Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille militaire
dans les monts Bouzegza (Bouira) : un militaire tué et deux autres
grièvement blessés (Le Matin 29/01/02).
Un milicien tué par un groupe armé près d’El
Ancer (Jijel) (Le Quotidien d’Oran 27/01/02).
Samedi 26 janvier
2002 : Explosion d’une bombe devant un arrêt de bus pour étudiants
(COUS) à Bir Mourad Raïs (Alger) : 4 blessés. (APS
26/01/02).
Une bombe est désamorcée à la gare centrale d’Alger
(Le Matin 27/01/02).
Dimanche 27 janvier
2002 : Une bombe est désamorcée à l’intérieur
du lycée Benyahia de Koléa (Tipaza) (Le Matin 29/01/02).
Trois citoyens arrêtés à Bou Hanifia (Mascara) pour
«appartenance à un réseau de soutien au GIA »
(Liberté 30/01/02).
Lundi 28 janvier
2002 : Explosion de 3 bombes dans une cité militaire située
au quartier Maâmoura de Laghouat : 1 mort et 19 blessés.
Dégâts matériels importants. (APS et AFP 29/01/02).
Un policier et sa campagne tués à un barrage dressé
par des hommes armés durant la nuit à la forêt de
Bouchaoui (Alger). (Le Matin 30/01/02).
Un citoyen présenté par la presse comme étant un
«chef terroriste » tué au centre-ville de Relizane
par des forces combinées (Liberté 30/01/02).
Violentes échauffourées entre brigades anti-émeutes
et familles de retraités de l’armée menacés
d’expulsion à la cité militaire de Zeralda (Tipaza).
De nombreux blessés seraient à déplorer.
Mardi 29 janvier 2002 :
Poursuite des échauffourées entre familles de retraités
de l’armée et brigades anti-émeutes à la cité
militaire de Zeralda (Tipaza). Des arrestations auraient été
effectuées.
Opération de ratissage dans les maquis de Boutaleb (Sétif)
: 3 éléments d’un groupe armé tués et
2 autres capturés. (Le Matin 1-2/02/02).
Explosion d’une bombe dans les monts Moutas (Tlemcen) : un paysan
tué. (Le Matin 31/01/02).
Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille militaire
sur la route de Goula, près de Zoubeiria (Médéa)
: 2 militaires blessés. (L’Expression 1-2/02/02).
Mercredi 30 janvier
2002 : Violent accrochage entre des miliciens et un groupe armé à
Azzefoun (Tizi-Ouzou) : un milicien grièvement blessé. (Le
Matin 1-2/02/02).
Tentative d’assassinat d’un policier à son domicile
à Mechtras (Tizi-Ouzou). (Le Matin 1-2/02/02).
Embuscade contre une patrouille de police à l’entrée
de Boghni (Tizi-Ouzou). Pas de pertes humaines. (Le Matin 31/01/02).
Jeudi 31 janvier 2002 :
Emeutes à Azazga suite à la provocation de gendarmes contre
des jeunes filles. La brigade de gendarmerie est assiégée
à coups de pierres. La gendarmerie réplique à l’aide
de bombes lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Des blessés
seraient à déplorer. (Le Matin 1-2/02/02).
Dans un meeting tenu à Draâ El Mizan, Ferhat M’Henni,
premier responsable du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie)
réitère son appel pour l’autonomie de cette région.
(Le Matin 1-2/02/02).
Explosion d’une bombe à Batna, près d’un barrage
militaire : pas de victimes. (Le Matin 1-2/02/02).
Selon l’agence Associated Press (AP) rapportant une information
du quotidien Er Raï, 15 membres présumés d’un
groupe armé auraient été tués lors d’une
opération militaire dans la wilaya de M’Sila.
Vendredi 1 février
2002 : une bombe est désamorcée devant le domicile d’un
officier de police au quartier Calvaire d’Hussein-Dey (Alger).
(Le Matin 1-2/02/02).
Samedi 2 février
2002 : 12 citoyens tués et 9 autres blessés à un barrage
dressé par des hommes armés au lieudit Rezarza, près
de Médéa (APS 02/02/02).
Deux citoyens tués à un barrage dressé par des hommes
armés dans la région de Blida (APS 02/02/02).
Deux éléments présumés d’un groupe armé
tués durant ces deux derniers jours au douar Chouala, près
de Zemoura (Relizane) lors d’une opération militaire (Liberté
3/02/02).
Dimanche 3 février
2002 : Echauffourées entre jeunes manifestants et brigades anti-émeutes
près du tribunal de Tizi-Ouzou, suite au report du verdict concernant
dix jeunes détenus arrêtés en décembre 2001.
Des cocktails Molotov sont lancés contre l’établissement
et contre la brigade de gendarmerie. Des blessés seraient à
déplorer suite à la charge des brigades anti-émeutes
et des gendarmes.
Grève générale à Tigzirt (Tizi-Ouzou) suite
à la réapparition des gendarmes dans la ville.
Un milicien tué à Afir, près de Dellys (Boumerdés)
par des hommes armés qui réussiront à prendre la
fuite. (Le Matin 4/02/02).
Trois militaires tués dans une embuscade tendue par un groupe armé
à Tagouraya (Sidi Bel Abbés). (Le Matin 4/02/02).
Un capitaine de l’armée tué dans une embuscade tendue
par un groupe armé à Aïn El Kelb, près de Mechraâ
Sfa (Tiaret) (Le Matin 4/02/02).
Accrochage entre un groupe armé circulant à bord d’une
fourgonnette et des miliciens au PK 13, sur la route reliant Dellys à
Tigzirt. Pas d’informations sur d’éventuelles pertes
humaines (Le Matin 5/02/02).
Deux éléments d’un groupe armé tués
lors d’une opération militaire à Had Eshari (Djelfa).
(Le Matin 5/02/02).
Importante opération de ratissage de l’armée dans
les maquis d’Adekkar (Béjaïa).
Lundi 4 février
2002 : La presse fait état de la réapparition de gendarmes encadrés
de militaires dans différents barrages en Kabylie, provoquant la
colère des jeunes citoyens. Il est à noter que les gendarmes
avaient été mis en quarantaine depuis les événements
d’avril 2001, événements qui avaient provoqué
la mort de près d’une centaine de citoyens.
Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille des services
de sécurité à Haoudh (Tébessa) : 1 mort et
5 blessés. (APS 04/02/02).
9 citoyens tués et 4 autres blessés à un barrage
dressé par des hommes armés portant des tenues militaires
à Sidi Lakhdar (Aïn Defla) (Le Matin 5/02/02).
13 membres de la famille d’un milicien (famille Serdoun) massacrés
par un groupe armé à Sidi Amar (Aïn Defla) (APS 05/02/02).
Embuscade contre un groupe de miliciens à Boukhalfa, près
de Tizi-Ouzou. Explosion de deux bombes à leur passage suivie d’un
mitraillage : 3 morts et un blessé. (Le Matin 05/02/02).
Emeutes aux Ouacifs (Tizi-Ouzou) où des jeunes donnent l’assaut
à la brigade de gendarmerie suite à la réapparition
des gendarmes dans la ville. Des blessés seraient à déplorer.
Mardi 5 février
2002 : Le quotidien Le Matin fait état de l’effacement des panneaux
de signalisation écrits en langue arabe dans certaines régions
de la wilaya de Béjaïa. Il serait également envisagé
de rebaptiser certains établissements publics au nom des victimes
du printemps 2001.
Un milicien qui s’était spécialisé dans le
racket et le vol de cheptel aux bergers et se faisant passer pour un «islamiste
», arrêté au cours de la semaine écoulée
à Fraïhia, près d’Oued El Abtal (Mascara) (Le
Matin 5/02/02).
Deux gendarmes en civil, lynchés par de jeunes citoyens dans la
ville de Tizi-Ouzou. Ils auraient été évacués
vers l’hôpital dans un état jugé grave. Il est
à rappeler que les gendarmes de la région avaient été
mis en quarantaine et interdits de sortie de leurs brigades par la population
depuis les sanglants événements du printemps 2001. (Le Matin
05/02/02).
Explosion de 7 bombes dans un champ de la commune de Chehna (Jijel) :
un mort et deux blessés (Liberté 7/02/02).
Mercredi 6 février
2002 : Une fausse alerte à la bombe provoque la panique chez les élèves
et les enseignants du lycée Thaâlibia d’Hussein-Dey
(Alger). (Le Matin 7/02/02).
Un élément présumé d’un groupe armé
tué lors d’une opération militaire dans les maquis
d’El Kahla, près de Larbaâtache (Boumerdés)
(Le Matin 8-9/02/02).
Jeudi 7 février
2002 : La presse rapporte une vaste opération de ratissage de l’armée
dans les maquis de l’Akfadou (Kabylie) avec participation d’hélicoptères
dans les bombardements.
Quatre jeunes citoyens tués par un groupe armé à
Harbil, un village situé à 17 Km de la ville de Médéa
(Le Matin 8-9/02/02).
Un élément présumé d’un groupe armé
tué lors d’un accrochage avec des militaires à la
sortie nord de Kadiria, près de Lakhdaria (Bouira). (Le Matin 8-9/02/02).
La police empêche un sit-in de délégués des
ourouchs de Kabylie devant la représentation de l’ONU à
Hydra (Alger). Près de 20 citoyens sont interpellés. Ils
seront libérés dans l’après-midi.
Emeutes durant la soirée à Tizi-Ouzou, suite à l’empêchement
par la police du sit-in et de l’arrestation d’une vingtaine
de citoyens devant la représentation de l’ONU à Alger.
Le siège de la Sonelgaz est l’objet d’une tentative
d’incendie à l’aide de cocktails Molotov. Les brigades
anti-émeutes répondent à l‘aide de bombes lacrymogènes.
La brigade de gendarmerie est harcelée par les jeunes manifestants.
Des blessés seraient à déplorer parmi les émeutiers.
Vendredi 8 février
2002 : Violent accrochage durant près de deux heures entre des militaires
et un groupe armé retranché dans un appartement situé
à la rue des frères Kerrar, à Boufarik (Blida) :
3 morts dont Antar Zouabri, chef apparent des sinistres «GIA ».
Un «repenti » de l’ex-AIS tué par balles à
la cité Boussouf de Constantine par des hommes armés qui
réussiront à prendre la fuite (Le Matin 10/02/02).
Samedi 9 février
2002 : 10e anniversaire de l’instauration de l’état d’urgence
en Algérie, (toujours en vigueur). Dans un communiqué publié
la veille à Londres, Amnesty International dénonce, en cette
occasion, l’impunité généralisée dont
bénéficient les auteurs d’atteintes aux droits de
l’homme en Algérie.
Les autorités militaires confirment officiellement la mort à
Boufarik de Antar Zouabri. Son cadavre est présenté à
la presse au siège de la 1ere région militaire de Blida.
Beaucoup d’observateurs se demandent si sa mort est due à
un simple hasard ou s’il s’agit d’une «fin de
mission » programmée.
Six citoyens tués (dont cinq appartenant à la famille Boulefaât)
et un autre blessé au douar Chaabna, près de Bougara (Blida)
par un groupe armé (APS 10/02/02).
Explosion d’une bombe au passage d’un groupe de miliciens
à Iboudrarène, près de Beni Yenni (Tizi-Ouzou) :
un blessé. (L’Expression 11/02/02).
Le maire-adjoint du village d’Agouni Gueghrane (Ouadhias –
Tizi-Ouzou) tue avec son arme de «service » un citoyen du
village suite à un conflit personnel L’assassin est arrêté
par les services de sécurité. (L’Expression 11/02/02).
Les habitants du bidonville d’Oued Nil (Annaba) bloquent la RN 44
reliant Annaba à Berrahal pour protester contre leurs conditions
de vie désastreuses. Intervention de la gendarmerie. Pas d’incidents
notables.
Un élément présumé d’un groupe armé
tué à Mezrena (Boumerdés) lors d’une opération
militaire (El Khabar 11/02/02).
Dimanche 10 février
2002 : Accrochage entre un groupe armé et des miliciens à Tameziart,
près d’Ahnif (Bouira). Pas de pertes humaines (Le Matin 11/02/02).
Poursuite de l’opération militaire dans l’Akfadou avec
pilonnage des maquis. Pas d’informations sur d’éventuelles
pertes humaines.
Des centaines de citoyens participent à l’enterrement d’un
«repenti » tué le 8 février par des hommes armés
à Constantine. A la fin des funérailles, une marche est
improvisée par les citoyens qui scandent des slogans contre le
pouvoir.
Lundi 11 février
2002 : Un garde forestier enlevé par des hommes armés à
Ouled Boufaha (Jijel) (Le Quotidien d'Oran 13/02/02).
Mardi 12 février
2002 : Trois miliciens tués et un autre blessé à Ziamma
Mansouriah (Jijel) suite à l’explosion d’une bombe
au passage de leur véhicule (Liberté 13/02/02). .
Un militaire et un membre de groupe armé tués et deux militaires
blessés lors d'un accrochage dans la foret de Rabta, près
de Boumerdés (El Watan 14.02/02).
Vaste mouvement de grève avec sit-in devant les brigades de gendarmerie
dans les wilayas de Tizi-Ouzou et de Béjaïa, à l’appel
des coordinations des ourouchs pour protester contre la réapparition
des gendarmes mis en quarantaine par la population depuis le printemps
dernier.
Violents affrontements en divers points de la ville de Tizi-Ouzou et plus
particulièrement devant la brigade de gendarmerie. Les rues sont
bloquées par de nombreuses barricades. Des cocktails Molotov sont
lancés contre la brigade de gendarmerie. Les brigades anti-émeutes
répliquent à l’aide de gaz lacrymogènes et
de balles en caoutchouc. De nombreux blessés sont à déplorer.
Les émeutes se poursuivent jusqu’en fin de soirée.
Violentes émeutes à Freha (Tizi-Ouzou). De jeunes manifestants
tentent de s’attaquer à la cité de la gendarmerie.
L’arrivée de renforts de gendarmes provoque l’embrasement.
Selon le quotidien Le Matin, les gendarmes auraient mis le feu au marché
des fruits et légumes. Un gendarme aurait été écrasé
par un bus de la gendarmerie. Des blessés seraient à déplorer
parmi les manifestants.
A Azazga (Tizi Ouzou), la brigade de gendarmerie est assiégée
par de jeunes manifestants. Les gendarmes ripostent à l’aide
de bombes lacrymogènes.
A Boghni (Tizi Ouzou), le sit-in devant la brigade de gendarmerie tourne
à l’affrontement. De jeunes manifestants assiègent
la daïra (sous-préfecture) et incendient le véhicule
du chef de daïra. Des blessés sont à déplorer
selon la presse.
Des affrontements sont signalés en d’autres endroits de la
wilaya de Tizi-Ouzou (Maâtkas, Tizi Rached, Mekla, les Ouacifs,
les Ouadhias, Larbaâ Nath Irathen…..).
Affrontements entre jeunes manifestants et services de sécurité
dans la ville de Béjaïa.
Emeutes à Souk Thenine et Aokas (Bejaia) à la fin d'un meeting
de protestation contre la réapparition des gendarmes.
A Sidi Aïch (Bejaia), les manifestants assiègent la brigade
de gendarmerie et tentent de défoncer le portail d’entrée
: 3 blessés.
Affrontements à Oued Amizour (Bejaia) entre manifestants et gendarmes.
Dix sept arrestations auraient été opérées
selon la presse.
A Akbou (Bejaia), violents affrontements entre manifestants et gendarmes.
Dans un communiqué, SOS - Disparitions forcées annonce la
disparition de 3 citoyens (Ouali Ahmed et son fils Mohamed ainsi que son
frère Fouad), enlevés à leur domicile à Alger
par des civils armés se réclamant de la sécurité
militaire et venus à bord de trois véhicules banalisés.
Mercredi 13 février
2002 : Poursuite des affrontements dans plusieurs villes et villages de la
wilaya de Béjaïa (Amizour, Akbou, Sidi Aïch, Souk El
Thenine….) entre jeunes manifestants et services de sécurité.
De nombreux citoyens auraient été arrêtés.
Une dizaine de blessés est à déplorer dont deux grièvement
selon la presse. Seize blessés seraient à déplorer
pour la ville d’Akbou dont deux par balles (Djada Amirouche et Guendouzen
Sofiane). La gendarmerie dément avoir utilisé des balles.
Explosion d’une bombe à Bouguentas (Annaba) : un citoyen
grièvement blessé (Le Matin 17/02/02).
Explosion d’une bombe au passage de militaires en opération
de ratissage à Souk Lekhmis (Bouira) : un militaire grièvement
blessé. (Le Matin 15-16/02/02).
Emeutes à Hammam Dhalaâ (M’Sila) où des centaines
de manifestants assiègent la mairie à coup de pierres et
bloquent la route menant vers la capitale, pour protester contre les conditions
de vie précaires.
Un berger tué à Doumia, près de Hattatba (Tipaza)
par trois individus qui voulaient lui subtiliser son troupeau. Ils auraient
été arrêtés par les services de sécurité
(Le Quotidien d'Oran 17/02/02)
Jeudi 14 février
2002 : Une importante opération militaire se serait déroulée
durant la semaine écoulée dans les maquis de Bouzegza (Bouira)
selon la presse privée. Pas de bilan sur des pertes humaines éventuelles.
Poursuite de l’opération de ratissage de l’armée
dans l’Akfadou (Kabylie). Des hélicoptères de combat
auraient participé au pilonnage de la région durant plusieurs
jours. La presse parle d’utilisation «d’armes sophistiquées
». Pas de bilan des pertes.
Opération militaire dans la région de Redjaouna (Tizi-Ouzou).
De nombreuses casemates auraient été détruites lors
des bombardements.
Opération de ratissage dans la région de Remka (Relizane)
selon plusieurs quotidiens privés. Des accrochages auraient lieu
avec des groupes armés d’opposition.
Trois jeunes citoyens tués à El Alia (Skikda) par des hommes
armés qui réussiront à prendre la fuite. (Le Matin
17/02/02).
Poursuite des affrontements entre jeunes manifestants et services de sécurité
à Sidi Aïch et à El Kseur. Les dégâts
matériels seraient, selon des témoins, considérables.
Le bilan de trois jours d’émeutes dans la wilaya de Béjaïa
serait d'une quarantaine de blessés.
Dans une conférence de presse tenue à la maison de la Presse
d’Alger, Allilouche, porte-parole d’une tendance des ourouchs,
favorable au dialogue avec le pouvoir, accuse le RCD d’être
à l’origine des provocations en Kabylie. Cet ancien militant
du RCD porte de très graves accusations contre le premier responsable
de ce parti.
Vendredi 15 février
2002 : Arrestation d’un milicien au douar Guetana (Sidi Bel Abbés)
pour «soutien aux terroristes ». Il aurait avoué avoir
participé avec 12 autres miliciens à ce soutien logistique
(Le Matin 17/02/02).
Explosion d’une mine à Tazoult (Batna) : un berger grièvement
blessé à la jambe (Liberté 18/02/02).
Samedi 16 février
2002 : explosion d’une bombe au passage d’une patrouille militaire
au Djebel Louh, près de Lakhdaria (Bouira) : un mort et 3 blessés
grièvement.
Un groupe armé fait irruption dans une ferme occupée par
des miliciens, près de Si Mustapha (Boumerdés) et déleste
un milicien de son arme. (Le Matin 18/02/02).
Quatre éléments d’un groupe armé tués
lors d’un accrochage avec une unité de l’armée
à Oued Lekhali, près de Guernini (Djelfa). (Le Matin 17/02/02).
Un citoyen, septuagénaire, tué par un groupe armé
à Oued Lakhdar (Tlemcen) (Liberté 18/02/02).
Dimanche 17 février
2002 : Un élément d’un groupe armé tué par
les services de sécurité à la cité des 1600
logements d’El Khroub (Constantine) (Le Matin 18/02/02).
A Sidi Aïch (Béjaïa), les affrontements entre manifestants
et services de sécurité auraient fait 5 blessés.
Explosion d’une bombe dans une ferme abandonnée à
Khnifer, près d’El Hassasna : un berger tué. (Le Matin
20/02/02).
M. Chaker Salem, professeur en linguistique est interpellé à
l’aéroport d’Alger par la police alors qu’il
s’apprêtait à regagner Paris où il réside,
selon un communiqué du mouvement pour l’autonomie de la Kabylie
(MAK). Il est à noter que cet enseignant, auteur d’ouvrages
et d’articles sur la langue tamazight, est un fervent partisan de
l’autonomie de la Kabylie.
Lundi 18 février
2002 : De jeunes manifestants assiègent la brigade de gendarmerie d’El
Kseur (Béjaïa) à coups de pierres et de cocktails Molotov.
Une trentaine de blessés serait à déplorer de part
et d’autre. Cette manifestation a été provoquée
par la non libération des détenus de cette localité,
incarcérés à la prison de Béjaïa. Ils
seront finalement libérés le lendemain.
A Seddouk (Béjaïa), violents affrontements entre manifestants
et services de sécurité près de la brigade de gendarmerie.
Les gendarmes tentent de disperser les émeutiers à l’aide
de grenades lacrymogènes.
Mardi 19 février
2002 : Un citoyen quinquagénaire découvert décapité
à Roumanet, sur les hauteurs de Annaba (El Watan 21/02/02).
Mercredi 20 février
2002 : publication aux Editions Lattés de Paris de la «Mafia des
généraux » un ouvrage rédigé par Hichem
Aboud, ancien officier de l’armée algérienne, exilé
en Europe.
Importante opération de ratissage dans la forêt de Stamboul
(Mascara). Pas d’informations sur d’éventuelles pertes
humaines. (Le Matin 24/02/02).
Découverte du cadavre d’un jeune citoyen enlevé le
17 février dernier par un groupe armé à Kef Lekhel,
près de Constantine (Le Quotidien d’Oran).
Jeudi 21 février
2002 : Le quotidien Le Matin rapporte qu’un «député
» du RND de Relizane, un certain Mokhtar Benaïssa, aurait grièvement
blessé avec son arme de «service », un chauffeur de
bus. Ce dernier aurait accidentellement égratigné avec son
véhicule de transport la voiture du «député
».
Violentes émeutes à la cité Aïn Naâdja
d’Alger après l’assassinat par un militaire de faction
d’un enfant de 14 ans, Oualid Soualah qui faisait paître son
mouton de l’Aïd devant la caserne des forces terrestres. Des
poteaux d’éclairage de la voie publique sont détruits
et deux véhicules de la police incendiés.
Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille de police
à Baghlia, près de Dellys (Boumerdés) : 2 policiers
tués et 4 autres grièvement blessés. (Le Matin 24/02/02).
Un commerçant tué par «erreur » par les services
de sécurité à Benzerga, près de Bordj El Kiffan
(Alger). Il aurait été confondu avec un «terroriste
» ! ! ! ! (Le Quotidien d’Oran 24/02/02).
Un militaire tué à un barrage dressé par des hommes
armés à Aïn Touta (Batna) (Liberté 25/02/02).
Vendredi 22 février
2002 : Jour de l’Aïd El Adha. Reprise des émeutes à
la cité de Aïn Naâdja (Alger) après l’enterrement
de l’enfant tué la veille par un militaire, près d’une
caserne. De jeunes manifestants scandent des slogans contre le pouvoir.
Intervention des brigades anti-émeutes. Des arrestations sont opérées.
Le commandement de la gendarmerie parle «d'acte isolé »
et annonce l’arrestation de l’auteur du crime, le sergent
Mébarkia Salim.
Un élément d’un groupe armé tué à
Ammari (Tissemsilt) lors d’une opération militaire (Le Matin
26/02/02).
Samedi 23 février
2002 : Un citoyen, de 37 ans, «repenti » de l’ex-AIS retrouvé
mort à son domicile au quartier El Hattabia de Constantine. Officiellement,
il serait mort par asphyxie. Ses proches parlent d’assassinat. A
noter qu’il s’agit du 2e «repenti » mort en moins
de deux semaines à Constantine.
Vaste opération de ratissage dans la région d’Oued
Benchohra (Tissemsilt). Pas de bilan des pertes humaines (Le Matin 28/02/02).
Dimanche 24 février
2002 : M. Hadj Smaïn, militant des droits de l’Homme et membre de
la LADDH est condamné en appel à une année de prison
ferme et 30 000 DA de dommages et intérêts pour chaque milicien
«diffamé », pour avoir dénoncé les crimes
de la milice de Relizane et l’existence de charniers dans la région.
Lundi 25 février
2002 : Amnesty International et l’Observatoire pour la protection des
défenseurs des droits de l’Homme dénoncent la condamnation
arbitraire de M. Hadj Smaïn, militant des droits de l’homme,
à une année de prison.
Mardi 26 février
2002 : Accrochage entre une patrouille militaire et un groupe armé à
Thelath, près de Lakhdaria (Bouira) : deux militaires grièvement
blessés. Le quotidien Le Matin (28/02/02) parle de 3 à 5
«terroristes » tués dont les corps auraient été
emportés par leurs compagnons.
Echec d’une tentative d’attentat contre deux policiers à
Taourirt (Bouira). Les assaillants réussiront à prendre
la fuite. (Le Matin 5/03/02).
Mercredi 27 février
2002 : Emeutes à la cité Safsaf de Annaba suite à la saisie
de fruits et légumes de marchands ambulants par les services de
sécurité. Plusieurs blessés seraient à déplorer.
Emeutes à la cité des Orangers de Skikda, suite à
l’attribution d’un terrain à usage collectif. La route
nationale est bloquée par les manifestants.
Explosion de plusieurs bombes au passage de patrouilles militaires lors
d’un ratissage dans la forêt de Thelath, près de Kadiria
(Bouira) : 5 militaires et 6 miliciens grièvement blessés
(Le Matin 3/03/02).
Un citoyen de 22 ans kidnappé devant l’hôpital de Tizi-Ouzou
par des civils circulant à bord de deux véhicules banalisés
dont l’un avait une immatriculation d’Alger, selon un communiqué
des ourouchs de la ville. (Quotidien d’Oran 3/03/02).
Jeudi 28 février
2002 : Selon le quotidien Le Matin, trois militaires auraient été
tués la veille de l’Aïd et leurs armes subtilisées
par un groupe armé dans la région de Tissemsilt.
Explosion d’une bombe, près de Sétif : 2 miliciens
blessés.
Quatre citoyens tués à un barrage dressé par des
hommes armés sur la route Chlef-Tissemsilt.
Un citoyen tué et deux autres blessés par un groupe armé
au douar Zenia, près de Tissemsilt.
Violents affrontements entre jeunes manifestants et gendarmes à
Irdjen (Tizi-Ouzou) suite au siège de la brigade de gendarmerie.
Des échauffourées sont également signalées
à Freha et Tizi Rached.
Violent accrochage à Chettaba, près de Constantine entre
un groupe armé et les services de sécurité : 3 éléments
du groupe armé tués.
Vendredi 1 mars
2002 : Deux véhicules de la société Cosider incendiés
par des hommes armés à un barrage dressé à
la périphérie de la ville de Batna (Le Matin 3/03/02).
Un élément présumé d’un groupe armé
tué près de Sidi Lakhdar (Aïn Defla) lors d’une
opération militaire (Quotidien d’Oran 03/03/02).
Samedi 2 mars 2002 : Un
élément présumé d’un groupe armé
tué à Keddara (Boumerdés) lors d’une opération
militaire. (Le Matin 5/03/02).
Un milicien tué par un groupe armé à Tikezert, près
de Tarek Ibn Ziad (Aïn Defla) (L’Expression 04/03/02).
Dimanche 3 mars 2002 :
Organisation de sit-in en Kabylie près des barrages militaires
pour protester contre la réapparition des gendarmes en ces lieux.
Pas d’incidents notables.
Un sit-in de l’organisation des familles de victimes du terrorisme
(ONVT) devant l’assemblée nationale est violemment dispersé
par la police. Cette association revendique le statut de chahid (martyr)
pour leurs parents, victimes de la tragédie nationale.
Conférence de presse d’Ali Yahia Abdenour et de Mohamed Smaïn
au siège de la ligue de défense des droits de l’homme
suite à la condamnation arbitraire de ce dernier à une année
de prison ferme. Il est à rappeler que les chefs de milice de la
région de Relizane sont accusés par les familles de disparus
de la liquidation physique de 97 citoyens et que Mohamed Smaïn avait
signalé l’existence de charniers pouvant contenir des citoyens
portés «disparus ». Lors du simulacre de procès
intenté par Hadj Ferguène, chef de la milice de Relizane
contre Mohamed Smaïn, des «repentis » du sinistre «
GIA » viendront témoigner en faveur du chef de la milice
en déclarant que c’était leur groupe qui était
à l’origine des enlèvements, des exécutions
sommaires et des charniers ! ! ! ! ! Selon les militants des droits de
l’homme de Relizane, ces «repentis » auraient été
ramenés par la sécurité militaire. Lors de la conférence
de presse, le fils d’un «disparu », Mohamedi Bakhadda
déclarera avoir vu dans la nuit du 5 octobre 1996, le chef de la
milice, Hadj Ferguène venir arrêter son père à
bord d’une Renault 25 rouge et l’emmener ainsi qu’un
autre citoyen, Imam de profession, à Sidi M’Hamed Benaouda
pour les assassiner.
Des familles de «disparus », rassemblées dans l’enceinte
du tribunal militaire de Blida sont violemment dispersées par des
gendarmes.
Opération militaire dans les maquis de Tala Rana (Bouira) qui sont
bombardés par l’artillerie lourde (Le Matin 5/03/02).
Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille militaire
à Djéridat, près de Aïn Bessem (Bouira) : un
militaire blessé. (Le Matin 5/03/02).
Explosion d’une bombe au passage d’un groupe de miliciens
à Kouacem (Tissemsilt) : un milicien tué (Rabah Abdelkader).
(Le Matin 5/03/02).
Deux éléments d’un groupe armé tués
lors d’une opération militaire à Sidi Ali Mellal,
près de Tiaret. (L’Expression 04/03/02).
Quatre membres d’un groupe armé et deux militaires tués
lors d’un accrochage à Aïn Tarek (Relizane) (AP 4/03/02).
Lundi 4 mars 2002 : Un
campement de la milice attaqué et incendié à Oum
Toub (Skikda). Une quantité importante d’armes aurait été
subtilisée. Pas de pertes humaines. (L’Authentique 6/03/02).
Selon le quotidien La Tribune, un groupe de huit malfrats, se faisant
passer pour des maquisards islamistes, aurait été démantelé
à Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou). Ils se seraient spécialisés
dans les faux barrages et le racket des automobilistes. Des tenues militaires
et de fausses barbes auraient été retrouvées chez
ces malfaiteurs.
Affrontements entre jeunes manifestants et gendarmes à Mechtras
(Tizi-Ouzou), suite à la sortie du chef de brigade mis en quarantaine
depuis les tragiques événements du printemps écoulé.
Le véhicule de ce gendarme aurait été fortement endommagé
(Le Soir d’Algérie 6/03/02).
Mardi 5 mars 2002 : Trois
miliciens tués lors d’une embuscade tendue par un groupe
armé à Si Mustapha (Boumerdés) (Le Matin 06/03/02).
Mercredi 6 mars 2002 :
Explosion d’une bombe au passage d’une patrouille militaire
au lieudit El Houd, près de Morsott (Tébessa) : un militaire
tué. (Le Matin 8-9/03/02).
Jeudi 7 mars 2002 : Un
groupe armé mitraille deux fourgons à un barrage dressé
à la sortie d’El Affroun (Blida) à quelques centaines
de mètres d’une brigade de gendarmerie : 6 morts et 4 blessés
(Le Matin 8-9/03/02).
Opération de ratissage dans les maquis d’Oued Gheffar et
Oued Amer (Boumerdés).
Emeutes à Béjaïa où se devait se tenir une conférence
d’une tendance des ourouchs favorable au dialogue avec le pouvoir.
Une véritable chasse aux «dialoguistes » est entreprise
dans la ville. L’un d’eux, Cheraft Mohand Chérif, intercepté
dans la rue est violemment agressé. Il sera hospitalisé.
Le FFS annonce une marche populaire à Alger pour le jeudi 14 mars.
Vendredi 8 mars 2002 :
Importante opération de ratissage dans la région d’El
Alia (Skikda) avec participation d’hélicoptères de
combat. (Le Matin 8-9/03/02).
Des manifestants rassemblés devant le théâtre régional
de Béjaïa, empêchent la tenue d’une conférence
que devait tenir une tendance des ourouchs, favorable au dialogue avec
le pouvoir. Des affrontements ont lieu avec les brigades anti-émeutes
qui utilisent des grenades lacrymogènes pour disperser la foule
et évacuer les délégués «dialoguistes
».
Le conclave de la coordination interwilaya des ourouchs, réuni
à Bechloul (Bouira) se prononce pour le rejet des «élections
» législatives.
Samedi 9 mars 2002 : Explosion
d’une bombe au passage de militaires lors d’un ratissage à
Bissi, près d’Azzaba (Skikda) : 7 blessés (El Watan
11/03/02).
Dimanche 10 mars 2002 :
Violents affrontements entre jeunes citoyens et gendarmes à Tizi-Ouzou,
suite à l’interpellation d’un délégué
des ourouchs. La brigade de gendarmerie est assiégée par
les manifestants à coups de pierre et de cocktails Molotov. Plusieurs
blessés seraient à déplorer.
Des éléments de la Coordination des ourouchs de Tizi-Ouzou
occupent la mairie de la ville et confisquent les urnes et les affiches
des prochaines «élections » législatives. (Le
Matin 11/03/02).
Explosion d’une bombe près de l’école de police
de Tébessa. Pas de victimes. (Le Matin 12/03/02).
Lundi 11 mars 2002 : Reprise
des affrontements entre jeunes manifestants et gendarmes à Tizi-Ouzou.
La brigade de gendarmerie est à nouveau assiégée.
Un élément présumé d’un groupe armé
tué à Kef El Agueb, près de Tadmaït (Tizi-Ouzou)
suite à un ratissage de l’armée. (Le Quotidien d’Oran
13/03/02).
Mardi 12 mars 2002 : Dans
un discours tenu au Club des Pins devant une tendance des ourouchs favorable
au «dialogue », Bouteflika annonce la constitutionnalisation
de tamazight comme langue nationale et des poursuites judiciaires contre
les gendarmes responsables de la mort de citoyens durant le printemps
dernier. Ce discours provoque une reprise des émeutes dans plusieurs
villes et villages de Tizi Ouzou et Béjaïa.
Explosion d’une bombe au passage d’un groupe de miliciens
à Sétif : un mort et 3 blessés.
Un milicien et ses quatre fils grièvement blessés par un
groupe armé à Bordj (Mascara) (Jeune Indépendant
14/03/02).
Mercredi 13 mars 2002 :
Des hommes armés dressent un barrage sur la RN 4, entre Oued Djir
et Boumedfaâ (Aïn Defla) et ouvrent le feu sur des automobilistes
: 4 morts. (Le Matin 15-16/03/02).
Un groupe armé dresse une embuscade contre une patrouille militaire
à Draâ Sachem, près de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou)
: 2 blessés.
Poursuite des émeutes à El Kseur (Béjaïa) suite
au discours de Bouteflika. Deux manifestants blessés.
Emeutes dans plusieurs villes et villages de la wilaya de Tizi-Ouzou (Tizi
Rached, Azazga, Mekla, Beni Douala, Makouda). De nombreux blessés
sont à déplorer. Des urnes destinées aux prochaines
«élections » législatives brûlées
par les manifestants.
Jeudi 14 mars 2002 : La
place du 1er mai d’Alger est quadrillée par un important
dispositif policier qui empêche tout regroupement de personnes en
prévision d’une marche (interdite par le ministère
de l’Intérieur) que doit organiser le FFS. Des barrages filtrants
de gendarmerie aux portes d’Alger empêchent les citoyens venus
de Kabylie d’entrer dans la capitale. La police procède à
des interpellations préventives de militants du FFS dont de nombreux
membres du conseil national. La cinquantaine de députés
et de militants qui tente de se rassembler est violemment dispersée
à coups de matraques. Des journalistes sont brutalisés et
le matériel de certains photographes détruit. Dans un communiqué
de presse, les journalistes victimes de cette répression dénoncent
ces brutalités et cette atteinte aux libertés.
Sur la même place, la police charge un rassemblement de familles
de «disparus », De nombreuses personnes âgées
sont violemment tabassées. Des portraits de «disparus »
et autres pancartes sont déchirés.
Emeutes à Akbou (Béjaïa) suite à une tentative
de la police d’empêcher un meeting de la coordination interquartiers.
Les sièges de la Sonelgaz, des impôts et du tribunal sont
incendiés. Une quarantaine de blessés est à déplorer
dont plusieurs policiers.
Violentes émeutes à Azazga (Tizi-Ouzou). Les manifestants
assiègent la brigade de gendarmerie. Les gendarmes répondent
par des grenades lacrymogènes. Selon le quotidien Le Matin (15-16/03/02),
les gendarmes auraient organisé des expéditions punitives
à travers la ville, insultant et tabassant les manifestants.
Poursuite des affrontements dans plusieurs quartiers de la ville de Tizi-Ouzou.
La brigade de gendarmerie est assiégée par les manifestants.
Tentative d’incendie de la Sonelgaz à l’aide de cocktails
Molotov. La ville offre une image de désolation.
Des centaines de jeunes manifestants occupent la place Emir Abdelkader
de Constantine pour dénoncer le verdict scandaleux prononcé
à l’encontre d’un procureur assassin du jeune citoyen
Moncef Mériméche. Ce procureur qui avait abattu, il y a
quelques mois ce jeune citoyen dans un parking avec son arme de «service
» a été «condamné » à 6
mois de prison AVEC SURSIS et à 2000 DA d’amende ! ! ! !
! ! !
Le RCD décide de boycotter les «élections »
législatives.
Vendredi 15 mars 2002 :
Poursuite des émeutes à Akbou (Béjaïa) entre
jeunes manifestants et policiers. Le commissariat de la ville est assiégé.
Poursuite des émeutes à Azazga (Tizi-Ouzou). Les rues sont
barricadées par les manifestants pour empêcher la progression
des gendarmes. La brigade de gendarmerie est encerclée de pneus
enflammés.
De jeunes manifestants se regroupent devant le siège de la Sonelgaz
de Tizi-Ouzou et dressent des barricades. Reprise des affrontements avec
les brigades anti-émeutes.
Embuscade tendue par un groupe armé contre des miliciens à
l’entrée sud de la ville de Lakhdaria (Bouira) : 5 blessés.
Six membres présumés d’un groupe armé tués
à Jijel, suite à une opération de ratissage de l’armée.
(Quotidien d’Oran 17/03/02).
Explosion d’une bombe à El Milia (Jijel) : 6 enfants blessés
(Quotidien d’Oran 17/03/02).
Un militaire tué dans la forêt de Bissi (Skikda) par un groupe
armé (Liberté 16/03/02).
Samedi 16 mars 2002 : 3e
jour d’émeutes à Akbou (Béjaïa). De violents
affrontements ont lieu entre jeunes manifestants et services de sécurité.
Le commissariat de police est assiégé par les émeutiers
et la rue y accédant est barricadée. Le bilan des violences
s’élève à plus de 40 blessés et à
la destruction de nombreux édifices publics (tribunal, Sonelgaz,
ONCV et d’une école).
Poursuite des émeutes à El Kseur (Béjaïa). On
déplore près de 70 blessés dont une vingtaine parmi
les services de sécurité.
Affrontements entre manifestants et services de sécurité
à Mekla (Tizi-Ouzou). Deux jeunes manifestants blessés.
Reprise des émeutes à Tizi-Ouzou. De jeunes manifestants
dressent des barricades en divers quartiers de la ville et affrontent
à l’aide de pierres et de cocktails Molotov, les brigades
anti-émeutes. Arrivée d’importants renforts de brigades
anti-émeutes.
Emeutes à Bouzeguène (Tizi-Ouzou). Des centaines de manifestants
assiègent la brigade de gendarmerie du village. Deux blessés.
Violents affrontements à Maâtkas (Tizi-Ouzou) devant la brigade
de gendarmerie assiégée par les manifestants. La route nationale
menant vers Tizi-Ouzou est fermée à la circulation par les
émeutiers.
Des affrontements sont signalés à Azzefoun (Tizi-Ouzou).
Pas d’informations sur d’éventuelles victimes.
Manifestation pacifique de centaines de jeunes dans les rues de Tizi-Ghenif,
scandant des slogans contre le pouvoir.
Paralysie de la ville de Jijel suite à un appel des commerçants
à la grève. Cette dernière est massivement suivie
et durera trois jours.
Deux citoyens (Laouar Ferhat et Sebagha Mahmoud) tués à
un barrage dressé par des hommes armés au lieudit Aïn
Aïssa, près de Berrouaghia (Médéa). (Le Matin
18/03/02).
Accrochage entre un groupe armé et une patrouille militaire à
Aïn El Hamra, près de Bordj Ménaïel (Boumerdés).
Pas d’informations sur d’éventuelles pertes humaines.
Dimanche 17 mars 2002 :
Le quotidien Echourouk El Yaoumi rapporte l’attaque, durant le week-end
écoulé d’un campement de la milice près de
Aïn El Bared (Sétif) ayant entraîné la mort d’un
milicien et de trois blessés.
Un militaire et un élément présumé d’un
groupe armé tués et un autre militaire blessé lors
d’un accrochage dans les maquis de Bissi (Skikda) (AP 18/03/02).
Un policier tué à un barrage dressé par des hommes
armés à Djerma (Batna) (Le Matin 19/03/02).
Un berger tué par des hommes armés et son troupeau subtilisé
à Karmet Chiha (Médéa) (Le Matin 19/03/02).
Des citoyens de Timizart (Tizi-Ouzou) confisquent les urnes de la mairie
et les brûlent sur la place du marché de Souk El Had. A ce
jour, plus d’une centaine d’urnes ont été brûlées
dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Violents affrontements à Seddouk (Béjaïa) entre manifestants
et gendarmes. La brigade de gendarmerie est attaquée par des manifestants.
Le siège de la Sonelgaz est saccagé. Les urnes de la mairie
sont récupérées et brûlées.
Poursuite des affrontements à El Kseur (Béjaïa). Le
trafic routier est perturbé par les manifestants. De nombreux blessés
sont à déplorer. Selon le quotidien Le Matin (19/03/02),
des CNS auraient organisé durant la nuit une expédition
punitive dans la ville, saccageant de nombreux magasins.
On signale l’extension des émeutes à Oued Ghir et
Sidi Aïch (Béjaïa).
Poursuite des émeutes à Maâtkas (Tizi-Ouzou) où
des édifices publics sont saccagés ainsi qu’à
Tizi Rached, Freha et Mekla.
Dans un communiqué de presse, la fédération du FFS
de Tizi-Ouzou fait état du saccage du siège de son parti
à Azazga par «les services de répression ».
La presse signale une véritable chasse à l’homme nocturne
menée par des gendarmes dans la ville d’Azazga pour la 3e
nuit consécutive. Un café aurait été incendié
et une boulangerie saccagée.
Violents affrontements à Naciria (Boumerdés) entre manifestants
et brigades anti-émeutes. Des blessés seraient à
déplorer.
Lundi 18 mars 2002 : Le
quotidien Le Matin rapporte l’arrestation de 21 miliciens soupçonnés
de complicité dans l’attaque de leur propre campement d’El
Magtaâ, près d’Oum Toub (Skikda) le 4 mars dernier
par un groupe armé qui avait subtilisé une vingtaine de
fusils.
Explosion d’une bombe dans un jardin de la Grande Poste d’Alger
: 13 blessés dont trois dans un état grave.
Opération de ratissage dans la région d’Aguentour
(Bouira) avec utilisation de l’artillerie lourde (Le Matin 22-23/03/02).
Deuxième jour d’émeutes à Seddouk (Béjaïa).
De nombreux édifices publics sont saccagés et brûlés.
De nombreux blessés sont à déplorer et les dégâts
matériels sont considérables.
A Sidi Aïch (Béjaïa), les manifestants tentent de pénétrer
dans l'enceinte du tribunal. Les services de sécurité arrivent
à repousser les assaillants.
Violentes échauffourées à Timezrit (Béjaïa)
entre manifestants et services de sécurité devant la brigade
de gendarmerie assiégée. Les rues du village sont barricadées
par les jeunes émeutiers à l’aide de pneus enflammés
et de troncs d’arbres.
A Oued Amizour (Bejaia) de jeunes manifestants assiègent la brigade
de gendarmerie qu’ils bombardent à l ‘aide de pierres.
Des renforts de CNS sont dépêchés sur les lieux.
A Chemini (Béjaïa), violents affrontements entre manifestants
et services de sécurité.
A Bouira, les manifestants bloquent la route nationale 25 à l’aide
de pneus enflammés perturbant la circulation vers l’est du
pays.
Poursuite des émeutes à Naciria (Boumerdés).
A Bounouh (Tizi-Ouzou), les manifestants confisquent les urnes qu'ils
brûlent sur la place publique.
Des manifestants assiègent la brigade de gendarmerie de Tizi-Ouzou.
Violents affrontements avec les services de sécurité.
Vive tension à Bouzeguène et Tizi Rached (Tizi-Ouzou). Des
rassemblements de jeunes manifestants sont signalés mais sans affrontements
avec les services de sécurité.
Poursuite des affrontements à Mekla (Tizi-Ouzou) entre manifestants
et gendarmes. D’importants dégâts matériels
sont à déplorer. L’ex-supermarché (Souk el
Fellah) et la kasma du FLN saccagés. Le chemin de wilaya 147 est
fermé par les émeutiers.
A Iferhounène (Tizi-Ouzou), des émeutes éclatent
suite à une expédition punitive de gendarmes selon le quotidien
Le Matin (19/03/02).
Imposante marche de près de 20 000 personnes à Tigzirt (Tizi-Ouzou).
Des échauffourées éclatent lors de la dispersion
de la marche.
Les citoyens du village de Beni Hawa (Chlef) manifestent dans la rue pour
dénoncer la dégradation de leurs conditions de vie. Ils
bloquent la route nationale et ferment les principaux édifices
publics (mairie, daïra, poste). Pas d’incidents à noter.
Mardi 19 mars 2002 : Des
manifestants occupent la mairie de Aïn El Hammam (Tizi-Ouzou) et
confisquent les urnes pour les brûler dans la rue.
A Iferhounène (Tizi-Ouzou), poursuite des émeutes entre
jeunes manifestants et gendarmes. Arrivée de renforts dépêchés
de la ville de Aïn El Hammam.
Poursuite des émeutes à Tizi-Ouzou où ont lieu de
violents affrontements entre manifestants et brigades anti-émeutes.
Echauffourées entre manifestants et services de sécurité
à Maâtkas (Tizi-Ouzou). Pas de blessés.
Marche pacifique de près d’un millier d’écoliers
et de lycéens à Beni Douala (Tizi-Ouzou), réclamant
le départ des gendarmes de leur localité. A la fin de la
marche, de jeunes manifestants assiègent la brigade de gendarmerie.
Pas de blessés.
Grève générale dans la wilaya de Béjaïa
après une semaine d’émeutes ayant fait plus d’une
centaine de blessés.
Violents affrontements dans la ville de Béjaïa entre manifestants
et brigades anti-émeutes. La presse signale l’arrestation
d’une douzaine de manifestants.
Imposante marche populaire dans la ville d’Akbou. Pas d’incidents
notables.
Poursuite des émeutes à El Kseur, Chemini et Timezrit (Béjaïa).
A Tazmalt (Béjaïa), les manifestants incendient la recette
des contributions et assiègent la brigade de gendarmerie.
Quatre citoyens (Djellal Abderrahmane, Nezregue Abdelkader, Belghazi Ramdane
et Kaïeb Ahmed) tués à un barrage dressé par
des hommes armés au douar El M’kachiche, près de Tissemsilt.
(Le Matin 21/03/02).
Un milicien et cinq membres de sa famille massacrés à leur
domicile par un groupe armé à Zeraïkia, près
de Souk El Had (Relizane). L’arme de la victime et son troupeau
de moutons lui auraient été subtilisés par les assaillants.
Un élément présumé d’un groupe armé,
tué à Constantine par les services de sécurité.
(El Khabar 21/03/02).
Mercredi 20 mars 2002 :
Poursuite des émeutes à Chemini (Béjaïa). Des
manifestants récupèrent les urnes à la mairie pour
les incendier sur la place publique. Le siège de la Sonelgaz est
incendié. Dix huit blessés sont à déplorer
dans cette localité. La presse rapporte que des expéditions
punitives nocturnes seraient organisées par les gendarmes, ce qui
exacerberait la tension.
Poursuite des émeutes dans la ville de Tizi-Ouzou et à Maâtkas.
Selon la presse, les émeutes dans la wilaya de Béjaïa
auraient fait plus de 300 blessés depuis une semaine. Bouteflika
s’envole pour le Mexique où il doit assister à une
conférence sur la pauvreté ! ! ! !
Embuscade contre une patrouille militaire à la sortie de Khemis
El Khechna (Boumerdés) : 2 militaires grièvement blessés.
(Le Matin 22-23/03/02).
Accrochage entre un groupe armé et des miliciens au douar El Raïs,
près de Relizane : un milicien et un membre du groupe armé
tués. (Le Quotidien d’Oran 24/03/02).
Jeudi 21 mars 2002 : Dans
une déclaration au quotidien Le Matin, le chargé de presse
du commandement national de la gendarmerie dément les informations
rapportées par la presse concernant des expéditions punitives
de gendarmes contre la population à Azazga. Les auteurs de ces
exactions, ne seraient, toujours selon le chargé de presse que
«des émeutiers qui arrivent de tous les villages avoisinants
».
Emeutes à Tizi-Ouzou, suite à la visite du responsable de
la DGSN dans la ville. De violents affrontements ont lieu entre manifestants
et brigades anti-émeutes.
A Naciria (Boumerdés), reprise des émeutes. Pas de blessés.
Bettar Lyés, 17 ans, originaire de Tiliouacadi, grièvement
blessé par des balles en caoutchouc, lors des émeutes de
Chemini (Béjaïa), succombe à ses blessures à
l’hôpital de Tizi-Ouzou où il a été transféré.
Un autre citoyen de la même localité, Oudène Bouzid,
grièvement blessé (traumatisme crânien) est hospitalisé
au service de réanimation de l’hôpital de Béjaïa.
Embuscade contre une patrouille militaire au djebel Louh, près
de Matmata (Aïn Defla) : 3 morts et un blessé. (Le Matin 22-23/03/02).
Vendredi 22 mars 2002 :
Explosion d’une bombe dans un dépôt de boissons alcoolisées
au lieudit La Rocade, près de l’aéroport de Tébessa
: une personne grièvement blessée. (Le Quotidien d’Oran
24/03/02).
Reprise des affrontements entre manifestants et services de sécurité
à Timezrit (Béjaïa). Les émeutiers tentent d’incendier
le siège de la daïra puis s’attaquent à la brigade
de gendarmerie. Une trentaine de blessés est à déplorer
selon la presse.
Samedi 23 mars 2002 : Dans
un communiqué adressé à la presse, le RCD de Boumerdés
accuse les éléments de la brigade de gendarmerie de Laâzib
(Naciria), d’avoir saccagé la mairie et incendié le
siège de la daïra dans la nuit du 18 au 19 mars. (Le Matin
22-23/03/02).
Poursuite des affrontements à Seddouk (Béjaïa). Des
blessés seraient à déplorer.
Reprise des affrontements entre manifestants et brigades anti-émeutes
dans la ville de Tizi-Ouzou : 2 blessés. Dans un communiqué,
l’association des commerçants de Tizi-Ouzou appelle à
une grève et à une marche pour le 26 mars.
A Iboudrarène (Tizi-Ouzou), les manifestants incendient les urnes
de la mairie.
Emeutes à Saïda, suite à une distribution inique de
logements. La mairie, la poste, le local du FLN, la daïra et le siège
de la SNTA (tabacs et allumettes) sont saccagés par les émeutiers.
On déplore 13 blessés dont 5 policiers. Arrestation d’une
vingtaine de manifestants.
Explosion d’une bombe à la place Tayeb M’Kerkeb, près
du nouveau siège de la mairie de Blida : 7 blessés. (Le
Matin 24/03/02).
Accrochage entre les services de sécurité et un groupe armé
à Aïn Zaouia, près de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou)
: 3 éléments du groupe armé et un policier tués.
(Le Matin 25/03/02).
Un groupe armé s’attaque au domicile d’un citoyen à
Chtaïbo, près de Sidi Chahmi (Oran) : un mort et deux blessés
(Le Matin 25/03/02).
Deux membres présumés d’un groupe armé tués
lors d’un ratissage de l’armée dans la localité
d’El Mokrani (Bouira). (Le Matin 25/03/02).
Le journaliste et ex-directeur de publication de l’hebdomadaire
L’événement, découvert égorgé
à son domicile à Alger. Pas d’informations sur les
circonstances et les auteurs du crime.
Dimanche 24 mars 2002 :
Dans un témoignage publié par le quotidien Le Matin, un
jeune citoyen de Freha (Tizi-Ouzou), Amrar Djamel, relate la répression
subie par les citoyens de la localité lors d’une expédition
punitive de la gendarmerie dans la journée du 17 mars. Lui-même
aurait été lacéré à l’aide d’une
baïonnette.
La presse fait état d’un redéploiement de la gendarmerie
dans certaines localités des wilayas de Tizi-Ouzou et de Béjaïa.
Des manifestants occupent la brigade de gendarmerie de la ville de Tizi-Ouzou,
évacuée la nuit par les gendarmes. Le départ des
gendarmes ne semble pas calmer les manifestants. Reprise des affrontements
avec les brigades anti-émeutes.
A Azazga (Tizi-Ouzou), le départ des gendarmes donne lieu à
des manifestations de joie de la population. Le siège de la brigade
de gendarmerie est totalement détruit par un incendie. Violents
affrontements avec les brigades anti-émeutes.
A Larbaâ Nath Irathen (Tizi-Ouzou), des manifestants attaquent la
brigade de gendarmerie, au moment où les gendarmes s’apprêtaient
à évacuer les lieux. De violents affrontements sont signalés.
Les brigades de gendarmerie de Chemini, Ouzellaguen et Seddouk sont évacuées
par leurs occupants et fermées. Scènes de joie et de liesse
de la population.
La brigade de gendarmerie de Chemini (Béjaïa) est totalement
détruite par les manifestants, après son évacuation
par les gendarmes.
Les brigades de gendarmerie d’Azazga, Maâtkas et de Beni Douala
(Tizi-Ouzou) sont évacuées de nuit par leurs occupants.
Les manifestants occupent les locaux.
Poursuite des émeutes, pour le 3e jour consécutif à
Seddouk (Béjaïa). Les affrontements sont très violents
entre manifestants et brigades anti-émeutes. Les émeutiers
tentent de détruire la brigade de gendarmerie, sur le point d’être
évacuée par ses occupants. Un jeune manifestant de 15 ans
(Bellahcène Rachid) grièvement blessé par un tir
de grenade lacrymogène devant le collège Guenini, succombe
à ses blessures. Un autre citoyen Idriss Benatsou, grièvement
blessé par une grenade lacrymogène avant d’être
heurté par un camion de police, est évacué sur l’hôpital
de Tizi-Ouzou. Il décédera le 31 mars à l’hôpital
de Tizi-Ouzou.
Emeutes à Sidi Aïch (Béjaïa), après l’enterrement
du jeune Lyés Bettar. Le commissariat et le tribunal sont assiégés
par les manifestants.
Le tribunal correctionnel de Saïda condamne de jeunes manifestants
à des peines allant de 18 mois de prison ferme à une année
avec sursis. Ces jeunes avaient été arrêtés,
suite aux violentes manifestations consécutives à une répartition
jugée injuste de logements.
Deux officiers de l’armée tués par l’explosion
d’une bombe au passage de leur véhicule sur la route Berrouaghia-Ksar
El Boukhari (Médéa) (Le Matin 25/03/02).
Lundi 25 mars 2002 : Le
quotidien Le Matin rapporte que les gendarmes d’El Kseur (Bejaia),
se seraient livrés à des actes de destruction dans la ville,
au moment de leur départ. Des magasins et des véhicules
auraient été saccagés et des citoyens tabassés.
Le siège de la brigade de gendarmerie aurait été
détruit par ses occupants, avant de quitter les lieux.
A Azazga (Tizi-Ouzou), de jeunes citoyens participent à la démolition
de la brigade de gendarmerie désertée par ses occupants.
La veille, cette bâtisse avait été incendiée
par les manifestants. Pas d’affrontements avec les brigades anti-émeutes.
Calme précaire dans la ville de Tizi-Ouzou durant la journée.
Aux environs de 20 heures, des policiers cagoulés et des brigades
anti-émeutes font irruption au théâtre Kateb Yacine,
siège de la coordination des ourouchs, occupent les lieux et procèdent
à de très nombreuses arrestations. Des curieux aux abords
du théâtre sont également embarqués.
Poursuite des affrontements à Larbaâ Nath Irathen (Tizi-Ouzou).
Des manifestants s’emparent des urnes des communes d’Irdjen,
Aït Aggouacha, Larbaâ Nath Irathen et Aït Oumalou (Tizi-Ouzou)
et les brûlent sur la place publique. Des affrontements s’en
suivent avec les gendarmes : 3 blessés.
Affrontements entre manifestants et services de sécurité
à Irdjen et Mechtras (Tizi-Ouzou). Quatre blessés sont à
déplorer dans ce dernier village.
Le tribunal de Béjaïa condamne cinq jeunes manifestants, arrêtés
le 19 mars dernier lors des émeutes, à une année
de prison ferme.
Des informations font état de l’arrestation au tribunal de
Béjaïa, par des civils armés de quatre délégués
des ourouchs de la wilaya de Béjaïa, Ali Gherbi, Farés
Oujdi, Khoudir Benouaret et Mohamed Bedjou. Vive tension dans la ville.
Des centaines de jeunes citoyens d’El Kseur et d’Amizour déferlent
sur la ville de Béjaïa, en apprenant l’arrestation des
délégués. Des émeutes éclatent en milieu
d’après-midi et se poursuivent tard dans la nuit dans plusieurs
quartiers de Béjaïa. Le siège de la wilaya est assiégé
par les émeutiers. De violents affrontements ont lieu avec les
brigades anti-émeutes. De nombreuses arrestations sont opérées.
A El Kseur, des manifestations éclatent dans la ville, suite aux
informations concernant l’arrestation des délégués.
De jeunes citoyens s’organisent et dressent des barrages durant
toute la nuit. Le comité d’El Kseur se réunit en urgence
pour décider d’une grève générale et
d’une marche populaire pour le mercredi 27 mars.
A Amizour, la police investit le domicile de Khoudir Benouaret, délégué
arrêté la veille à Béjaïa et procède
à une perquisition. De nombreux documents personnels auraient été
saisis. Le citoyen Djemaï Azeddine, militant très actif de
la localité est arrêté à son domicile. Des
émeutes éclatent dans la ville et se poursuivent, tard dans
la nuit.
Violentes émeutes à Guenzet (Sétif). Les manifestants,
assiègent la brigade de gendarmerie, réclamant sa fermeture
et le départ des gendarmes. Des urnes sont récupérées
à la mairie par les manifestants et brûlées. Trois
jeunes manifestants auraient été arrêtés.
Le pouvoir semble opter pour la fermeté, ce qui risque de provoquer
l’embrasement de la région, à quelques semaines du
1er anniversaire du «printemps noir ». L’arrestation
de ces délégués provoque des émeutes à
El Kseur et Amizour d’où sont originaires deux d’entre
eux.
Mardi 26 mars 2002 : Très
vive tension dans la wilaya de Béjaïa, suite à l’arrestation,
la veille, des quatre délégués des ourouchs. Dans
un communiqué, la coordination intercommunale de Béjaïa
annonce une grève générale et une marche pour le
mercredi 27 mars afin de protester contre la «politique de terre
brûlée de la gendarmerie ».
Dans ce climat délétère, le tribunal de Béjaïa
condamne deux jeunes manifestants d’El Kseur à 4 et 6 mois
de prison ferme.
A El Kseur, la police occupe les locaux de la coordination et confisque
un lot de documents et du matériel de communication (fax, ordinateur).
Des délégués encore en liberté, seraient passés
dans la clandestinité selon la presse. Apprenant l’occupation
du local de la coordination, les jeunes de la ville sortent dans la rue
pour affronter les services de sécurité. A l’aube,
le domicile d’Ali Gherbi, délégué arrêté
la veille à Béjaïa, est encerclé par des civils
armés. Une perquisition est opérée et de nombreux
documents personnels d’Ali Gherbi sont saisis. Les émeutes
se poursuivent dans la localité durant toute la journée.
Des informations font état d’autres perquisitions. Dans un
communiqué rendu public dans la journée, le comité
d’El Kseur dénonce «le climat de terreur et d’intimidation,
orchestré par un pouvoir mafieux et assassin ».
A Aokas (Béjaïa), des affrontements violents ont lieu entre
manifestants et gendarmes durant toute la journée. Cinq blessés
sont à déplorer dans l’un gravement. Un camion de
la gendarmerie incendié. La route nationale n° 9 est bloquée
par les émeutiers pour bloquer toute arrivée de renforts.
A Souk El Thenine et Melbou (Béjaïa), les manifestants assiègent
les brigades de gendarmerie, réclamant leur fermeture. Deux blessés
sont signalés à Melbou.
A Seddouk, des milliers de citoyens participent à l’enterrement
du jeune Rachid Bellahcène, tué en début de semaine.
Avant les funérailles de l’enfant, des citoyens procèdent
à la démolition de ce qui reste de la brigade de gendarmerie.
A Tizi-Ouzou, les policiers recherchent Bélaïd Abrika et Farid
Kaced, deux délégués actifs du CADC qui arrivent
à échapper à l’arrestation. Cinq autres délégués
sont arrêtés à leur domicile, à l’aube,
par la police. Au total, plus d’une vingtaine de personnes sont
arrêtées depuis la veille dans un vaste coup de filet visant
à décapiter la tendance dite «radicale » des
ourouchs. Les émeutes éclatent dans plusieurs quartiers
de la ville. Les affrontements avec les brigades anti-émeutes sont
violents. Une jeune fille de 17 ans, Camélia Kadi, est grièvement
blessée au visage par une grenade lacrymogène qui aurait
atterri à son domicile à la cité des Genêts.
La CADC décide d’organiser une grève générale
et une marche populaire le jeudi 28 mars à Tizi-Ouzou, pour dénoncer
la vague de répression et d’arrestations.
Grève générale des commerçants à Tizi-Ouzou.
La marche qu’ils devaient organiser est annulée en raison
des émeutes provoquées par l’arrestation des délégués
et l’occupation du siège de la coordination.
Poursuite des émeutes à Larbaâ Nath Irathen et Mechtras
(Tizi-Ouzou). Plusieurs blessés seraient à déplorer.
Dans une déclaration commune adressée à la presse,
les maires de Larbaâ Nath Irathen et d’Irdjen (Tizi-Ouzou)
dénoncent l’intervention des gendarmes qui auraient défoncé
le portail du centre culturel Ahcène Mezani et tabassé les
occupants dont des filles.
A Freha (Tizi-Ouzou), violents affrontements entre manifestants et services
de sécurité. De nombreuses arrestations sont signalées.
Dans la wilaya de Bouira, de nombreuses arrestations sont opérées
à l’aube dans plusieurs localités. A 4h du matin,
des civils armés se présentent au domicile de Chabane Méziane,
délégué du comité citoyen de Haïzer et
procèdent à son arrestation, sans dire à la famille
qui ils sont et où ils emmènent le délégué.
Les émeutes éclatent dans cette localité suite à
cette arrestation. A Taghzout, d’autres civils armés procèdent
dans les mêmes conditions à l’arrestation de Djaffar
Abdedou, délégué également du comité
citoyen. A M’Chedallah, des civils armés investissent le
local de la coordination à la recherche des citoyens Oudia Rachid,
Toumi Mahmoud et Kacima Hakim. Le siège de la coordination est
occupé durant toute la journée par les brigades anti-émeutes.
A Raffour, le délégué Boumadi Oulaïd est arrêté
à l’aube à son domicile. A Taourirt, les policiers
investissent le domicile du délégué Hammi Ahmed,
absent à ce moment et procèdent à une perquisition,
emportant avec eux de nombreux documents. Dans ce même village,
des émeutes éclatent avec de violents affrontements entre
manifestants et gendarmes. Quatre citoyens sont arrêtés dont
un vieillard qui voulait libérer son fils arrêté par
les gendarmes.
De nombreux délégués de la wilaya de Bouira seraient
passés également dans la clandestinité, selon la
presse, pour éviter l’arrestation. La route nationale 5 est
bloquée en de multiples endroits (El Esnam, Bechloul, El Adjiba,
Ahnif et Taourirt) par des centaines de manifestants, pour protester contre
ces arrestations.
A M’Chedallah (Bouira), la police procède à de nombreuses
arrestations. Les détenus sont transférés sur Bouira.
Mercredi 27 mars 2002 :
La ville de Béjaïa est quadrillée très tôt
par un impressionnant dispositif policier pour empêcher la marche
prévue ce jour en signe de protestation contre l’arrestation
des cinq délégués de la coordination. Tous les accès
à la ville sont bloqués par des barrages policiers et de
brigades anti-émeutes. Tous les citoyens non-résidents dans
la ville sont refoulés au niveau de ces barrages. Les citoyens
arrivent, malgré ce dispositif, à se rassembler en divers
endroits de la localité. Violents affrontements avec les services
de sécurité qui tentent d’interdire toute marche.
De nombreux blessés sont à déplorer. On signale également
de nombreuses arrestations. La ville qui offre une image de désolation,
est paralysée par une grève générale.
Selon la presse, les gendarmes se seraient livrés à des
scènes de saccage et de pillage de magasins dans la ville de Souk
El Thénine (Béjaïa) après une journée
d’affrontements avec les jeunes manifestants. De nombreux magasins
auraient subis des dégâts importants. .
Décès du jeune Rihane Mohamed, 18 ans, originaire d’Almabouamane,
près de Timizart (Tizi-Ouzou). Il aurait succombé à
un traumatisme crânien, provoqué par un tabassage la veille
par des gendarmes à Fréha, selon la presse.
D’autres villes de la wilaya de Béjaïa (El Kseur, Akbou,
Sidi Aïch, Aokas, Amizour, Melbou) s’embrasent à leur
tour. De nombreux blessés sont signalés. Les rues sont transformées
en de véritables champs de bataille.
Reprise des affrontements dans la ville de Tizi-Ouzou. Un fourgon est
brûlé par les manifestants près du siège de
la Sonelgaz.
Les mairies d’Iboudrarène, Ath Yenni, Yataffen et Akbil (Tizi-Ouzou)
prises d’assaut par les manifestants. Les urnes et les fichiers
électoraux sont incendiés.
Poursuite de la campagne d’arrestations des délégués
de la Coordination des ourouchs de la wilaya de Bouira. La presse signale
que de nombreux délégués «recherchés»
seraient passés dans la clandestinité.
Un important dispositif policier réprime une marche organisée
à Bouira. De violents affrontements ont lieu avec les manifestants
arrivés de toutes les communes de la wilaya. Une trentaine de blessés
est à déplorer.
Les citoyens de M’Chedallah (Bouira) organisent une marche pour
protester contre les arrestations de la veille.
Selon la presse, la gendarmerie aurait procédé à
des expéditions punitives nocturnes dans la localité d’El
Adjiba (Bouira). Plusieurs citoyens auraient été arrêtés.
Deux cafés auraient été incendiés et de nombreux
commerces saccagés.
Jeudi 28 mars 2002 : Arrestation
par la police de M. Khelifa Amzar et Mabrouk Nasseri, délégués
de la coordination de Béjaïa.
Une grève générale paralyse la ville de Tizi-Ouzou
qui est quadrillée par un imposant dispositif de sécurité
pour empêcher la marche prévue ce jour. Violents affrontements
entre manifestants et policiers en divers endroits de la ville. La ville
offre une image de désolation. De nombreux blessés sont
à déplorer dont un (Hamdi Rabah) grièvement blessé
à la nuque par une grenade lacrymogène. De nombreuses arrestations
sont signalées également.
Huit citoyens arrêtés à Freha (Tizi-Ouzou) par des
policiers en civil.
Echauffourées entre manifestants et gendarmes devant la brigade
de gendarmerie de Tassaft (Tizi-Ouzou). On signale quelques blessés.
A Boudjima (Tizi-Ouzou), échauffourées entre jeunes manifestants
et services de sécurité. Plusieurs blessés seraient
à déplorer.
A Mechtras (Tizi-Ouzou), la population lance un ultimatum de trois jours
aux gendarmes de la localité pour quitter les lieux. Les affrontements
de ces derniers jours auraient fait plus de 30 blessés dont 5 gendarmes.
Emeutes à Larbaâ Nath Irathen (Tizi-Ouzou). Des manifestants
et des gendarmes s’affrontent dans de véritables combats
de rue. On signale de nombreux blessés dont l’un grièvement.
Violents affrontements devant la brigade de gendarmerie d’Abi Youcef,
près de Aïn El Hammam (Tizi-Ouzou) entre manifestants et gendarmes.
Un jeune lycéen de 19 ans, Naït Lamara Mohand Hocine, originaire
du village d’Abouhassant, est tué par balle et une dizaine
d’autres citoyens blessés.
A Aokas (Béjaïa), poursuite des affrontements. De nombreuses
arrestations sont à signaler.
Violentes échauffourées entre manifestants et gendarmes
devant la brigade de gendarmerie de Kherrata (Béjaïa). L’axe
routier Béjaïa-Sétif est bloqué par les manifestants.
Sept citoyens arrêtés.
Affrontements entre manifestants et brigades anti-émeutes à
Naciria (Boumerdés). La RN12 est bloquée par les émeutiers.
Imposante marche pacifique à M’Chedallah (Bouira) pour protester
contre les arrestations opérées dans la ville. Pas d’incidents.
A Chorfa (Bouira), près de 3000 citoyens observent un sit-in devant
la brigade de gendarmerie de la localité pour exiger le départ
des gendarmes et dénoncer les arrestations.
A El Esnam (Bouira), la route nationale n° 5 est bloquée par
les manifestants. Des affrontements sont signalés avec les gendarmes.
Aux Issers et Tadmaït (Boumerdés), on signale de violents
affrontements avec les services de sécurité. Deux jeunes
citoyens grièvement blessés à Tadmaït selon
la presse.
Un élément présumé d’un groupe armé
tué et deux autres blessés à Kouacem (Tissemsilt)
par un groupe de miliciens. . (Le Matin 31/03/02).
Vendredi 29 mars 2002 :
A Tassaft, près de Beni Yenni (Tizi-Ouzou), poursuite des affrontements
avec les gendarmes. Un citoyen, Yousfi Azeddine, 36 ans, marié
et père de 2 enfants, est tué par l’explosion d’une
grenade lacrymogène.
Reprise des émeutes à Tizi-Ouzou. Les heurts sont moins
violents que la veille.
Poursuite des affrontements à Larbaâ Nath Irathen (Tizi-Ouzou),
Explosion de deux bombes dans un marché aux puces de Blida : un
mort et 17 blessés.
Le FFS annonce sa non-participation aux «élections »
législatives du 30 mai prochain.
La CADC (coordination des ourouchs) de Tizi-Ouzou adresse un appel au
secrétaire général de l’ONU pour attirer son
attention sur la répression en Kabylie.
Embuscade contre une patrouille militaire à Ouled Djemaâ
(Aïn Defla) : un officier et un milicien tués. (Le Matin 31/03/02).
Samedi 30 mars 2002 : Déploiement
des services de sécurité dans la ville de Bouira. Des barrages
contrôlent le mouvement des citoyens entre les différentes
communes de la wilaya et la ville de Bouira. De nombreux citoyens, non-résidents
à Bouira sont refoulés. Des témoignages d’habitants
de la ville font état d’une cinquantaine d’arrestations
depuis le début de la répression.
Le collectif d’avocats de Béjaïa fait état de
l’arrestation de 56 citoyens durant le week-end, dont 15 mineurs.
Les 5 délégués des ourouchs de la wilaya de Bouira,
arrêtés mardi dernier, entament leur 5e jour de grève
de la faim, pour protester contre leur arrestation arbitraire et leurs
conditions de détention.
Emeutes à Abi Youcef, près de Aïn El Hammam (Tizi-Ouzou)
après l’enterrement du jeune Naït Lamara Mohand Hocine.
Des grenades lacrymogènes sont tirées dans le cimetière,
au moment même de l’enterrement. La foule en colère,
affronte les services de sécurité durant toute l’après-midi.
Rassemblement de centaines de manifestants devant la brigade de gendarmerie
de Boudjima (Tizi-Ouzou). Pas d’incidents notables.
Reprise des affrontements en divers endroits de la ville de Tizi-Ouzou.
Des blessés seraient à déplorer. La police procède
à des arrestations parmi les manifestants.
Neuf jeunes manifestants condamnés par le tribunal d’Azazga
(Tizi Ouzou) à 6 mois de prison ferme.
Dimanche 31 mars 2002 :
La wilaya de Tizi-Ouzou est paralysée par une grève générale
à l’appel de la CADC pour protester contre la répression
qui s’est abattue depuis une semaine sur les citoyens. Des affrontements
sans gravité ont lieu devant le théâtre Kateb Yacine
de Tizi-Ouzou, occupé par la police.
A Tadmaït, des échauffourées sont signalées
avec les services de sécurité. Des blessés seraient
à dénombrer parmi les manifestants.
Violents affrontements à Boghni (Tizi-Ouzou) entre manifestants
et gendarmes. Arrestation d’une vingtaine de citoyens.
Echauffourées à Makouda (Tizi-Ouzou) entre manifestants
et services de sécurité. La recette des Impôts est
incendiée.
Emeutes à Tigzirt (Tizi-Ouzou). La presse rapporte que des gendarmes
auraient organisé une expédition punitive dans la ville,
saccageant plusieurs magasins.
Les brigades de gendarmerie d’El Kseur (Béjaïa) et Bouzeguène
(Tizi-Ouzou) sont évacuées par leurs occupants et fermées.
La wilaya de Béjaïa répond partiellement à l’appel
à la grève générale. Pas d’incidents
notables dans la région après plus de deux semaines d’émeutes.
Les villages de Beni Ourtilane, Aïn Legradj et Beni Chebana (Sétif)
paralysés par une grève générale pour protester
contre la répression.
Des informations de presse font état de l’arrestation de
19 citoyens à Guenzet (Sétif) suite aux émeutes de
la semaine écoulée.
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