Procès des 87 émeutiers de Sidi Aïssa

Procès des 87 émeutiers de Sidi Aïssa

La peine de mort requise contre 18 inculpés

El Watan, 22 juin 2009

Du 5e jour du procès des émeutiers de Sidi Aïssa (M’sila), le ministère public a relaté les faits, évoquant les dommages causés à l’hôtel et les actes d’agression ayant entraîné mort d’homme – 4 personnes, dont le propriétaire, de l’hôtel, tué par lapidation.

Dans son exposé des faits, le représentant du ministère public en est arrivé à situer les responsabilités des uns et des autres en se référant aux articles du Code pénal. Au terme de son réquisitoire, le ministère public a requis la peine de mort pour les inculpés de meurtre et des peines de perpétuité et de 20 ans de réclusion pour les autres. Dans sa plaidoirie, la défense, assurée par maître Atoui, a axé principalement sur les défaillances de la police qui est restée hors du coup, laissant faire pour se rattraper par la suite en accusant des personnes à tort et à travers sans aucune preuve formelle, se rabattant sur la famille Larbaoui. Rejetant l’idée de la diffusion d’un film vidéo de mauvaise qualité pour l’identification des inculpés, dira Me Atoui, par lequel on a voulu les faire reconnaître vus de dos, la défense est allée jusqu’à pointer du doigt des milieux mafieux qui seraient à l’origine de cette expédition. « La police, dont des éléments montrés par la vidéo assis sur le trottoir, assistant en spectateurs à la mise à feu et au pillage de l’établissement hôtelier, devrait être inculpée dans cette affaire », a dit maître Atoui avant de demander la relaxe pour ses clients.

Maître Bouaita Mustapha, avocat de Beleglaoui Daoudi et Tebani Tahar, inculpés dans l’assassinat de 3 personnes tuées par balle, a versé dans le même sens, accusant le chef de sûreté de la daïra de Sidi Aïssa, le chef de la brigade de gendarmerie de Sidi Aïssa, le chef de sûreté de wilaya de M’sila de ne pas être intervenus au moment où des personnes étaient menacées de mort, entre autres Beleglaoui Daoudi, Tebani et Beleglaoui Laribi qui, 48 heures plus tôt, avaient informé le chef de sûreté de daïra de Sidi Aïssa de l’imminence de l’agression qui se préparait contre l’hôtel Naga. « Mes clients, a-t-il poursuivi, se trouvant en situation de légitime défense ont usé de leurs armes pour défendre les personnes et les biens de l’établissement au moment où les services de police assistaient en spectateur au massacre du propriétaire de l’hôtel, qui se faisait dépecer, traîner hors de l’hôtel et battre jusqu’à ce que mort s’ensuive. » Et Me Bouaita d’ajouter que puisque le secrétaire général assurant l’intérim du wali de M’sila en congé, cela voudrait dire qu’il y avait eu défaillance dans la gestion de cette affaire et que par conséquent il devrait y avoir la réhabilitation de Beleglaoui et Tebani.

Par S. Ghellab