Arrestation de Soufiane Naami à son arrivée à l’aéroport d’Alger

Arrestation de Soufiane Naami à son arrivée à l’aéroport d’Alger

Observatoire des droits humains en Algérie,

15 avril 2006: Après 10 jours de garde à vue, M. Naami vient d‘être libéré et placé sous contrôle judiciaire. Lieu de garde à vue : Chateauneuf . Il a subi cinq interrogatoires effectués par cinq agents différents. Les interrogatoires portaient essentiellement sur les activités de l’intéressé en France avant son expulsion. Il n’est pas question, selon les enquêteurs, que l’expulsion soit « dénuée de motif légitime », M. Naami doit pointer chaque samedi au parquet d’El-Harrach. Il lui a été notifié qu’il est soumis à une période de probation à durée indéterminée, et qu’il ne peut pas retourner chez sa famille pour le moment. Il y aurait moins de formalités s’il avait déclaré avoir accepté la réconciliation, lui a-t-on dit, précisant que le contrôle judiciaire prendrait le temps nécessaire pour le blanchir et supprimer les fichiers. Aucun mauvais traitement n’a été signalé.

8 avril 2006: Au dernières nouvelles, M. Naami Soufiane se trouverait en détention dans une caserne du DRS à Ben Aknoun. Au moment de son arrestation, les agents du DRS avaient promis à son père sa libération samedi 8 avril à 11 h.

N’ayant pas été libéré à cette date, la famille de M. Naami, notamment son épouse, son père et sa mère s’indignent du fait que cette promesse ne soit pas tenue. Pire, ses geôliers leur on fait entendre que Soufiane est soumis à un interrogatoire impliquant des compléments d’informations recherchés auprès des autorités en France et au Burkina Faso. Il faut donc s’attendre à une longue séquestration sans garantie de respect de ses droits ni de son intégrité physique et morale.

Son épouse regrette que son mari, parti pour une semaine seulement, laissant un enfant gravement malade, soit ainsi accueilli dans sa patrie dont il n’a pas foulé le sol depuis 14 ans. D’où l’effondrement, conclut-elle, de son projet de retour définitif.

7 avril 2006: M. Soufiane Naami a été arrêté à son arrivée à l’aéroport d’Alger le 6 avril à 8h du matin en provenance de Ouagadougou (Burkina Faso).

Soufiane Naami fait partie du groupe des expulsés de Folembray. Depuis le début des années 70, à l’âge de 2 ans, il résidait régulièrement avec sa famille en France. Il a été arrêté le 2 août 1994 et placé en détention à la caserne de Folembray avant d’être expulsé avec dix neuf autres personnes (19 Algériens et 1 Marocain) au Burkina Faso.

Son père, qui ne l’a pas vu depuis douze ans, se trouve actuellement en vacances en Algérie. Il a beaucoup insisté auprès de son fils pour que celui-ci se rende en Algérie et puisse enfin le revoir. Il l’a rassuré qu’il aurait obtenu des garanties de la part des autorités algériennes que son fils ne risquerait rien et qu’il serait le bienvenu. Les mêmes assurances ont été données à Soufiane par l’Ambassadeur d’Algérie au Burkina Faso.

M. Naami n’a jamais fait l’objet d’une condamnation pour terrorisme ni en Algérie ni en France, à part la décision d’expulsion de France en 1994 qui a été arbitrairement exécutée sans que la justice ne s’y prononce.

Répondant à l’appel de son père, il a donc décidé de rentrer en Algérie. Il a pris le vol Ouagadougou – Alger le 6 avril 2006 à 01 heure du matin. Arrivé à Alger vers 08 heure du matin, il a été cueilli dès sa descente de l’avion par des agents de l’Etat qui l’ont emmené avec eux sans aucune explication. Son père qui l’attendait à l’aéroport ne l’a même pas vu et quand il a appris la nouvelle de l’arrestation de son fils, il n’a pu avoir aucun renseignement ni sur les services ayant procédé à l’arrestation ni sur les motifs de celle-ci. On lui a promis néanmoins qu’il allait bientôt être relâché, sans plus…