Le groupe des 14 dénonce l’arbitraire

LA RÉUNION PRÉVUE HIER INTERDITE

Le groupe des 14 dénonce l’arbitraire

Le Soir d’Algérie, 2 octobre 2013

Les autorités commencent à montrer de l’agacement face à la multiplication d’initiatives appelant à faire front contre la révision de la Constitution et la représentation de Bouteflika pour un 4e mandat. Faute d’autorisation, le groupe des 14 partis pour la sauvegarde de la mémoire et de la souveraineté n’a pu tenir, hier, une réunion à l’hôtel Essafir à Alger. Les animateurs du groupe dénoncent un arbitraire.

Sofiane Aït Iflis – Alger (Le Soir)
La réunion que devait présider Tahar Benbaïbeche, le président du parti Fadjr El Djadid, a tourné court. A peine les travaux ouverts qu’un responsable de l’hôtel Essafir a pointé pour signifier à l’assistance que la réunion n’est pas autorisée et que, de ce fait, elle doit de suite l’interrompre et vider la salle. Les chefs des partis présents obtempérèrent non sans rechigner. Abderrazak Mokri, président du MSP et auteur d’une proposition politique pour un candidat unique et de consensus pour l’élection présidentielle d’avril prochain, donna de la voix plus que le reste des convives. «Nous avons déposé la demande d’autorisation depuis 6 jours. Nous n’avons toujours pas reçu de réponse», s’est-il épanché, dénonçant «une situation de non-droit.»
Moins calme que d’ordinaire, Mokri ose même une digression à l’encontre du FLN dont d’aucuns se rappellent toujours la célérité avec laquelle l’administration et la justice ont rendu leurs décisions dans l’affaire qui opposait Saïdani au groupe de Belayat. «Comment se fait-il que 6 jours n’ont pas suffi à l’administration pour nous livrer sa réponse, alors que dans le cas d’un parti politique, deux heures ont suffi pour rendre une décision de justice et délivrer une autorisation administrative ?» a-t-il déclaré aux journalistes présents. La réunion du groupe des 14 devait, donc, clore rapidement.
Son épilogue a été une brève séance de lecture d’un communiqué au niveau de la terrasse de l’hôtel. Lu par Tahar Benbaïbèche, le communiqué consigne une interrogation sur «l’intérêt d’une révision de la Constitution en ce moment, dans une conjoncture délicate et à l’approche des élections présidentielles». Le communiqué ajoute que le groupe des 14 ne reconnaîtra pas «une loi fondamentale œuvre d’une commission technique sur instigation d’institutions illégitimes». Le groupe des 14 n’a pas manqué également de commenter l’apparition de Bouteflika en Conseil des ministres. Pour lui, le malaise du Président a dangereusement fragilisé le pays.
S. A. I.