Alger : la manifestation hebdomadaire encore empêchée

Alger : la manifestation hebdomadaire encore empêchée

NouvelObs, 12 mars 2011

Une quarantaine de manifestants anti-régime ont tenté pour la cinquième fois une marche dans Alger mais ont été bloqués par un important dispositif policier.

Vêtus de casques et de boucliers, les forces anti-émeutes ont encerclé la Place du 1er Mai dans le centre-ville et filtré tout passage sous une pluie battante.

Ils ont ainsi empêché l’arrivée du président du parti Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD, 19 députés sur 389) Saïd Sadi qu’ils ont poussé jusque dans les locaux de l’hôpital Mustapha tout proche, avant qu’il n’en reparte à bord de son véhicule, selon des témoins. Des manifestants ont tenté en vain de forcer le cordon pour libérer Saïd Sadi lors d’échauffourées qui n’ont fait aucun blessé, selon les mêmes sources.

« Y en a marre de ce pouvoir »

 » Y en a marre de ce pouvoir », ont crié les manifestants encerclés par quelque 400 policiers sur la place, où la circulation passait néanmoins.

Ils arboraient une photo du président algérien Abdelaziz Bouteflika serrant la main du Premier ministre israélien Ehud Barak en 1999 pour les obsèques du roi Hassan II du Maroc. L’Algérie, qui considère la cause palestinienne comme une cause nationale, ne reconnaît pas l’Etat d’Israël qu’elle a combattu lors de la guerre du Kippour en 1973 aux côtés des Egyptiens.

La CNCD, créée en janvier dans la foulée des émeutes qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés, s’est scindée en deux il y a environ un mois, une faction refusant de manifester, l’autre instituant des manifestations hebdomadaires.

Cette dernière, qui manifestait encore ce samedi pour la cinquième fois, comprend le RCD, le PLD (Parti pour la laïcité et la démocratie, non reconnu) et le MDS (Mouvement démocratique et social, non élu à l’Assemblée nationale). Elle compte également quelques associations, dont deux kabyles.

Nouvelobs.com avec AFP