LADDH: Le Ministère de l’intérieur interdit toute manifestation publique pour la LADDH

Déclaration de la LADDH

Le Ministère de l’intérieur interdit toute manifestation publique pour la LADDH

La situation que vit l’Algérie sur le plan des droits de l’Homme, qui subissent une agression tous azimuts et sont en état de légitime défense, reste toujours alarmante.

Les atteintes aux droits et aux libertés se sont brutalement aggravées.

C’est un véritable crépuscule des libertés que l’on semble à bien des égards assister. Comment faire respecter les droits humains qui sont l’un des rares lieux privilégiés de rencontre des Algériens de tous bords, l’ultime valeur à défendre, dans un pays où ils sont bafoués avec une régularité et un machiavélisme peu ordinaire par un pouvoir qui a réalisé l’encadrement policier de la population, la délation généralisée, les répressions des contestataires ? Chaque jour, nous assistons à de nouvelles arrestations, à de nouveaux procès, à de nouvelles condamnations injustifiées, à l’encontre des militants politiques et des droits de l’Homme, des syndicalistes, des journalistes, des jeunes manifestants.

Les droits de l’Homme constituent un dossier d’accusation que peuvent dresser contre le pouvoir, tous ceux qui dans notre pays créent, produisent, étudient.

La LADDH exprime sa profonde émotion, sa consternation, son indignation, élève une protestation solennelle et adresse une mise en garde au pouvoir, devant la discrimination opérée à son encontre par le ministre de l’intérieur qui lui a interdit sans le lui signifier par écrit toute manifestation publique, sous prétexte de non-conformité à la loi.

Elle fait face à la répression en cours par la parole libre qui témoigne, pour empêcher le pouvoir de tout contrôler et de tout régenter. Les militants savent qu’il y aura comme par le passé bien des tempêtes à traverser, bien des tumultes à affronter, bien des chausses trappes à éviter, pour défendre les droits humains dans un pays de non droit.

Jamais la volonté de la LADDH n’a été plus claire, plus déterminée que maintenant pour faire face aux diverses formes d’oppression Etatiques qui s’exercent au détriment du droit et présentent un sérieux danger pour la liberté. L’asservissement de la vie associative est devenue la règle.

L’administration a tenté d’étouffer ou de réduire à l’inefficacité le mouvement associatif autonome, pour le remplacer par des interlocuteurs dociles, des Baudruches flasques et sans contenu.

Une ligue des droits de Homme ne mérite ce nom que si elle est libre, indépendante, souveraine dans ses orientations et ses décisions, car la dépendance exclut la liberté d’action et prône la langue de bois. L’actualité politique nous rappelle que les droits de l’Homme ne se donnent pas, mais se gagnent et se méritent, qu’il faut toujours se battre pour les promouvoir, les consolider, les élargir.

La seule alternative qui nous est laissée est de mobiliser l’opinion nationale et internationale. La répression qui est un cauchemar au quotidien fait naître par réflexe naturel la solidarité.

La LADDH demande aux partis politiques, au mouvement associatif, aux syndicats, à la presse , à la jeunesse, de rompre le silence, pour condamner un pouvoir qui exclut qu’on lui oppose quelque droit que se soit, même son propre droit.

Elle fera connaître au monde entier et particulièrement aux ONG internationales des droits de l’Homme, à la presse internationale, la réalité qui découle de la surdité et de la cécité d’un pouvoir qui accule l’Algérie à redevenir celle de la pensée unique.

Alger le 02-03-05
Maître Ali Yahia Abdennour
Président de la LADDH

LADDH
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