Le rapport national sur la situation des droits de l’homme en Algérie sera présenté en juin

Le rapport national sur la situation des droits de l’homme en Algérie sera présenté en juin : Sans complaisance ni partialité

El Moudjahid, 30-01-2012

Le rapport sur la base duquel la situation des deroits de l’homme en Algérie sera appréciée en voie de finalisation au ministère des AE, a fait savoir M. Bencherif, responsable des droits de l’homme au département des Affaires étrangères.

C’est au mois de juin que l’Algérie présentera, dans le cadre du second cycle de l’Examen périodique universel (EPU), son rapport sur la situation des droits de l’homme. Ce mécanisme «coopératif est, d’un côté, original par son ampleur et son déroulement et, de l’autre, un outil de promotion de l’universalité, de l’interdépendance, de l’indivisibilité et de l’indissociabilité des droits de l’homme», a indiqué hier à la résidence El-Mithaq, Me Farouk Ksentini, à l’ouverture d’un atelier organisé dans cette perspective.
Ainsi, l’Algérie qui «agit en faveur des droits de l’homme» est appelée, rappelle-t-il, à présenter la manière dont les recommandations évoquées dans le rapport final issu de cet examen de 2008 ont été prises en charge. Outre les traditionnels mécanismes existants, l’EPU «apparaît également comme un formidable instrument de diplomatie parallèle, celle des droits de l’homme».
Plus loin, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH) a rappelé, à cet égard, la qualité de sa commission en tant qu’institution nationale des droits de l’homme, «faisant du dialogue, de la compréhension, de la concertation et de l’écoute son credo», et de «l’ouverture sur les réalités et le pluralisme sa méthode».
M. Bencherif, responsable des droits de l’homme au niveau du département des Affaires étrangères, a, de prime abord, mis en relief «le rôle de la société civile qui est à la fois un acteur consultatif des pouvoirs publics et un acteur de terrain». Sur sa lancée, il reconnaît que si des avancées considérables ont été réalisées en Algérie, du chemin reste à parcourir. S’agissant du rapport sur la base duquel l’action de l’Algérie sera appréciée, l’ancien ambassadeur dit qu’il est au niveau du ministère des AE et «sera bientôt terminé». Et d’ajouter : «Cette feuille de route dénote de la présence d’une stratégie. Nous somme dans un pays respectueux.» Explicite, il dit que la diplomatie est au service des réformes démocratiques du pays. Pour sa part, M.Rezzag Bara, conseiller auprès du Président de la République, a expliqué que «si l’on nous demande d’élaborer ce rapport, cela ne veut aucunement dire que l’Algérie est au banc des accusés».
Ce rapport que présentera l’Algérie «fera état des efforts déployés par l’Algérie pour promouvoir les droits de l’homme, sans cacher les lacunes qu’on doit relever en toute objectivité», enchaîne M. Bara.
Abondant dans ce sens, il affirme que «les lignes rouges ne doivent jamais être dépassées», à savoir «la politisation des droits de l’homme pour s’ingérer dans les affaires des autres pays. Ce que, précise-t-il, l’Algérie n’acceptera jamais».
En conclusion, M. Bara fixe trois points essentiels sur lesquels le rapport doit être cerné : la réconciliation et la paix, la levée de l’état d’urgence et les réformes dans leur sens global.
Lui emboîtant le pas, le docteur Kamel Filali, ex-vice président du Comité des droits des enfants et membre de l’Union africaine du droit international, souligne que la présentation du rapport «n’est pas un procès», ce sont des résolutions soumises à l’Algérie. En termes de suggestion, l’orateur propose un registre national des détenus.
Fouad IRNATENE

———————–

Nadia Aït Zaï, avocate et présidente du Ciddef :

“L’Algérie a accepté les recommandations proposées”

«C’était une première expérience pour l’Algérie et pour le mouvement associatif de participer au 1er cycle de l’examen périodique universel de 2008. Nous sommes allées présenter un rapport alternatif, en tant que femmes, et le rapport tournait autour de réserves. Il s’agit de la levée des réserves mises à la convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination. En tant que mouvement associatif, cela nous a permis de voir comment fonctionnait ce mécanisme qu’est l’EPU. Des questions ont été souvent impulsées par le rôle du mouvement associatif pour que l’Algérie dise où elle en est dans l’application des droits de l’homme. Des recommandations ont été faites à l’Etat algérien, et ce dernier les a acceptées.»
F. I.