Les familles de disparu(e)s malmenees devant le Ministère de la Justice

Les familles de disparu(e)s malmenees devant le Ministère de la Justice

Le mépris continue mais ne nous arrêtera pas !

SOS disparu(e)s, 24 novembre 2008

Une centaine de familles de disparu(e)s des wilayas d’Alger, de Blida, de Tipaza et de Boumerdes, ont répondu à l’appel et sont venues hier, dimanche 23 novembre, manifester leur colère devant le Ministère de la justice.

Dès 9 h du matin, les proches de disparu(e)s se dirigent vers le Ministère, brandissant leurs photos et arborant le drapeau de Sos Disparu(e)s. Ils y sont reçus par un parterre de policiers en tenue et en civil ainsi que des policiers de la brigade anti-émeute. Tout le périmètre menant au Ministère est bouclé par des voitures et des fourgons de police. Hacène Ferhati, proche de disparu et membre fondateur de l’association, tente d’accéder à la place devant le Ministère, déterminé à porter l’accusé de réception de la demande d’audience, envoyée au Ministre de la justice il y a quelques mois, et un certain nombre de plaintes des familles restées sans réponse. Il est alors interpelé avec force par un groupe de policiers, dont un commissaire, qui le menacent et le somment de quitter les lieux, invoquant l’interdiction du rassemblement. Il est empoigné et trainé jusqu’au boulevard Malika Gaïd, suivi de Mme Fatima Yous, Présidente de SOS, qui tient à surveiller la scène de peur de voir M. Ferhati emmené au commissariat et disparaître.

Profitant de cet incident, les représentants des autorités ont rapidement dispersé les manifestants, contraints eux aussi de se replier sur le boulevard Malika Gaïd. Là, bien qu’encerclées par la police, les familles de disparu(e)s sont restées groupées et ont commencé à scander leurs slogans et à crier leurs revendications. Le rassemblement s’est ainsi tenu jusqu’à midi dans un climat tendu.

Voilà comment les autorités algériennes continuent de refuser le dialogue avec les familles de disparu(e)s. Pourquoi un tel dénigrement ? Il faut que cela cesse après 10 ans de lutte des familles pour accéder à leurs droits !

« Le mépris actuel dont nous sommes l’objet renforce notre volonté de voir aboutir notre quête de reconnaissance et de Vérité. Les demandes dans ce sens s’accentueront et les rassemblements continueront jusqu’à ce que notre cause soit entendue et prise en compte ! Nous ne demandons qu’à pouvoir exprimer notre constat sur la façon dont a été, jusqu’ici, pris en charge le dossier des disparu(e)s ; qu’à exposer nos attentes pour le futur, dans un dialogue pacifique et constructif, comme cela devrait être le cas dans une réelle démocratie »

Alger, le 24 Novembre 2008

P / SOS Disparu(e)s

Fatima Yous, Présidente.