Les familles de disparus reviennent à la charge

Les familles de disparus reviennent à la charge

Le Quotidien d’Oran, 8 novembre 2006

Au lendemain de l’intervention sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale de Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CNCPPDH), le collectif des familles de disparus (CFDA) en Algérie et SOS Disparus ont rendu public un communiqué dans lequel il déclarent « souscrire aux déclarations du président de cette commission ».

« Le collectif des familles de disparus et SOS Disparus souscrivent aux déclarations de Me Ksentini sur la chaîne III, exhortant l’Etat algérien à dire la vérité aux familles de disparus et à publier dans les plus brefs délais le rapport final de la charte», lit-on en préambule du communiqué. Tout en se félicitant de la prise de position du président de la CNCPPDH, le collectif des familles de disparus et SOS Disparus rappellent néanmoins que le rapport final du mécanisme ad-hoc qu’il présidait n’a jamais été rendu public. Les rédacteurs du communiqué indiquent par ailleurs que les «autorités algériennes, qui ont l’obligation d’enquêter et de révéler la vérité aux familles, sont toujours incapables de fournir des informations cohérentes sur le sort qui a été réservé à toutes les personnes disparues».

SOS Disparus et le collectif des familles de disparus affirment dans la foulée que ni le mécanisme ad-hoc, ni la charte pour la paix et la réconciliation nationale n’ont levé le voile sur les disparitions forcées en Algérie. «Les autorités algériennes tentent de fermer ce dossier avant même de l’avoir ouvert», poursuit le communiqué. Au-delà des indemnisations et de la réparation morale, le CFDA affirme que les familles de disparus attendent, avant toute chose, la vérité. «Avec la détermination des familles, le CFDA et SOS Disparus mettront tout en oeuvre pour que vérité et justice soient faites dans les meilleurs délais, malgré les obstacles rencontrés», ajoute le communiqué.

Tout en soulignant que les indemnisations représentaient certes une réponse aux problèmes matériels urgents des familles, le CFDA et SOS Disparus affirment que cette mesure ne résoudrait en aucun cas le problème des disparus en Algérie. A ce propos, les rédacteurs du communiqué signalent que certaines familles dénoncent le flou total qui règne autour de ces indemnisations. «Personne ne sait sur quelle base elles sont attribuées et ceci ne fait qu’amplifier l’injustice que subissent toutes ces familles», ajoute encore le document.

En réitérant la poursuite de leur «combat pour la vérité», les familles de disparus affirment qu’elles sont en droit de connaître le sort de leurs proches ainsi que l’endroit où ils se trouvent. «La déclaration universelle des droits de l’homme, le pacte international relatif aux droits civils et politiques, la charte de l’ONU, les conventions de Genève, entre autres, font obligation aux autorités algériennes de leur répondre. C’est pourquoi, le CFDA et SOS Disparus demandent instamment aux autorités algériennes de faire toute la lumière sur le sort de tous les disparu(e)s en Algérie», conclut le communiqué.

Djamel B.