Marché de la publicité: «Certains journaux sont servis royalement»

NACER MEHAL VEUT RÉVISER LE MARCHÉ DE LA PUBLICITÉ

«Certains journaux sont servis royalement»

L’Expression, 28 Octobre 2010

Le ministre de la Communication veut faire bouger son secteur

Une nouvelle loi sur la publicité sera élaborée juste après la finalisation des textes du nouveau Code de l’information.

«Une grande anarchie règne dans le secteur de la publicité», a reconnu hier, le ministre de la Communication, Nacer Mehal, lors de son passage à l’émission Tahaoulat de la Radio nationale Chaîne1.
Dans le marché de la publicité publique, explique-t-il «quelques journaux sont servis royalement au détriment des autres titres autrement mieux placés en matière de tirage. Ces dépassements sont commis en violation de la réglementation définissant et fixant la répartition de la publicité sur les organes de la presse écrite des secteurs public et privé». Le secteur de la publicité «souffre surtout de l’absence totale d’une institution pouvant contrôler le marché publicitaire», dixit le ministre. Par conséquent, poursuit-il, «il est primordial de mettre le holà à ce genre de pratiques».
Pour ce faire, le ministre compte réviser à terme la loi sur la publicité. Ce chantier sera lancé, selon l’ex-directeur général de l’Agence nationale Presse Service, «juste après la finalisation des textes du nouveau Code de l’information».
Dans ce contexte, l’invité de la Radio nationale indiquera que «l’actuel code en cours datant de l’année 1990 est dépassé par le temps et les événements».
D’autant plus que, selon le ministre, «des pans entiers, tels la presse électronique, la publicité et les devoirs et droits des journalistes, y sont omis. Cela sans parler du nombre considérable d’agences de communication qui évoluent dans une totale anarchie».
Néanmoins, «le nouveau code qui devra être élaboré en concertation avec l’ensemble des professionnels du secteur, n’est présentement qu’au stade de projet», a-t-il souligné.
Sur un autre plan, le ministre a indiqué que «la dotation d’un milliard de dollars dont a bénéficié le système sera utilisé pour élargir le réseau national de communication à tous les niveaux se rapportant à la télévision, la radio et la presse écrite».
Dans ce sens, le ministre a tenu à préciser: «Je ne suis pas un ministre du journal télévisé. Je suis ministre de tout le secteur, animé d’une grande volonté et ouvert sur l’ensemble des synergies qui convergent vers le bien de la collectivité et l’intérêt national» cela en réponse à ses détracteurs qui l’ont qualifié de «rédacteur en chef du Journal télévisé de l’Entv».
S’agissant de la carte de presse qui donnerait autorité au journaliste dans l’exercice de son métier, celle-ci «sera à l’ordre de jour, une fois que les décrets exécutifs du nouveau Code de l’information seront mis en oeuvre», a fait savoir M.Mehal.
«La transition vers la diffusion de qualité passe par la numérisation du secteur», estime le ministre.
Ainsi, le projet de la télévision numérique terrestre (TNT) en cours de réalisation permettra, selon le ministre, en premier lieu «d’assurer la couverture de tout le nord du pays en matière de diffusion et réception de qualité. La deuxième étape programmée à partir de l’année 2011, sera consacrée à la couverture de la région des Hauts-Plateaux pour passer ensuite au Grand Sud».
Le responsable de la communication a également annoncé que la télévision nationale connaîtra prochainement un nouvel habillage «pas seulement dans la forme mais surtout au niveau du contenu».
De même, «les derniers changements opérés à la télévision visent à faire de ce média un outil professionnel au service de la communauté nationale», a indiqué le premier responsable du secteur qui a fait état d’une nouvelle programmation ouverte sur la société. «Notre objectif est de parler nous-mêmes de nos pulsions et de nos espoirs», a poursuivi M.Mehal, afin de «produire des émissions sur les problèmes des Algériens par les Algériens eux-mêmes». Evoquant les problèmes socioprofessionnels des journalistes, M.Mehal a considéré qu’«un journaliste pauvre n’est pas journaliste».

Mohamed BOUFATAH