« L’emprisonnement des journalistes est une pratique dictatoriale »

Les défenseurs des droits de l’homme contre la condamnation du correspondant d’El Khabar

« L’emprisonnement des journalistes est une pratique dictatoriale »

El Khabar, 30 juin 2010

La condamnation du directeur du bureau d’El Khabar à Médéa, M Saleh Souadi, a fait l’objet d’une vive condamnation des organisations de défense des droits de l’homme qui a qualifié l’emprisonnement des journalistes de pratique des dictatures. Le président de ligue algérienne des droits de l’homme(LADDH), Mustapha Bouchachi a en effet déclaré que cette condamnation « est une atteinte grave au droit constitutionnel qui est le droit du citoyen à l’information ». Et d’ajouter dans un entretien téléphonique, que la ligue « considère la liberté des journalistes d’informer , comme un droit garanti par la constitution aussi bien en Algérie qu’au niveau international », précisant que poursuivre un journaliste pour des écrits journalistiques est « une atteinte à la liberté d’opinion, que la ligue condamne ». Le président de la commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l’homme a pour sa part émis de vives protestations quant à la condamnation du journaliste à une peine de prison ferme, déclarant « qu’il est absolument inacceptable qu’un journaliste soit jeté en prison pour un article. Les journalistes n’ont rien à faire en prison », expliquant que la plus lourde condamnation qui puisse être appliqué pour un journaliste est une amende, « les journalistes ne sont emprisonné dans aucun pays à part les dictatures et l’Algérie n’en n’est pas une, mais un pays démocratique ». Le président de la ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADH) Boudjemaa Guechir, trouve quand à lui « inadmissible la condamnation d’un journaliste à six mois de prison ferme pour avoirécrit un article sur les égouts ». Il dénonce de ce faitl’instrumentalisation de la justice pour museler la liberté d’expressionet harceler la presse indépendante.