Le collectif des journaux Erraï, Le Journal de l’Ouest et Détective

Le collectif des journaux Erraï, Le Journal de l’Ouest et Détective

Communiqué de presse N°1

Oran le 12 septembre 2003

Hier, jeudi 11 septembre, 32 journalistes des titres édités par le groupe de presse Erraï El-Aam ont fait l’objet d’une interpellation dans les locaux de la direction de la sûreté de wilaya d’Oran. Invités à rentrer dans les locaux du commissariat au moment où ils observaient un sit-in de soutien au PDG de l’entreprise et pour dénoncer la campagne de harcèlement et d’intimidations qui les cible depuis des mois, ils furent tous interpellés au motif d’attroupement non autorisé et soumis à des interrogatoires présentés comme simple examen de situation.

Le chef de sûreté de wilaya qui avait ordonné ces arrestations a poussé son zèle jusqu’à menacer les cadres de l’entreprise en leur promettant de fabriquer contre eux des dossiers pouvant les conduire en prison.

Ce responsable dont le comportement a été dénoncé par les titres Erraï et Le Journal de l’Ouest a poussé ses menaces jusqu’à ordonner des réquisitions pour des prises de sang de certains éléments du collectif au motif que leur haleine sentait l’alcool. Même les membres de la famille du PDG ont été malmenés, insultés et menacés dans un des bureaux du commissariat central.

Le personnel a été maintenu en détention de 16h30 jusqu’aux environs de 21h00. Durant ces longues heures, les questions des policiers avaient pour sujet, la ligne éditoriale du journal, les raisons des contacts établis avec certaines ONG, certains articles relatifs à la situation sécuritaire et politique du pays. Le chef de sûreté de wilaya a poussé son culot jusqu’à dire que le journal a perdu la guerre et que les données ont changé depuis les événements du 11 septembre, comme si le journal faisait l’apologie du terrorisme et des groupes armés. Ce discours dénote de l’acharnement des services de la police contre le groupe de presse Erraï El-Aam, un acharnement qui s’est exacerbé depuis que ses journaux ont ouvert leurs colonnes aux citoyens victimes de hogra et de l’arbitraire.

Le chef de sûreté de wilaya qui s’était juré de punir le PDG de l’entreprise a tenu sa promesse puisque M. Benaoum a été arrêté et conduit dans les locaux de la police comme un vulgaire malfaiteur. Son arrestation est motivée, selon les déclarations du chef de sûreté de wilaya pour les besoins d’une enquête sur des détournements de biens publics dont se serait rendu responsable le PDG d’Erraï El-Aam. Ces faits remontent à l’année 1979 et ne peuvent nullement être imputables à M. Benaoum puisqu’il n’était pas à cette époque responsable d’une entreprise publique. Son arrestation rentre dans le cadre de la campagne menée contre le journal bien avant sa suspension.

La campagne d’intimidation et de harcèlement contre les journalistes et le personnel de l’entreprise Erraï El-Aam a commencé par l’interpellation, au mois de juillet dernier, en pleine rue, d’une des employées par des individus en tenue civile qui se sont présentés comme des éléments relevant du commissariat d’Es Sénia.

L’interpellation, musclée puisque notre collègue a été malmenée et présentait des ecchymoses au cou et au bras, était motivée par l’identification d’un de nos collaborateurs Ouasti Abdelmalek. Nous avions publié un article pour dénoncer ce fait, qui constitue, ni plus ni moins qu’un abus de pouvoir et une négation des principes d’un Etat de droit auquel aspirent tous les Algériens. Elle s’est exacerbée au lendemain d’une série d’articles consacrés aux abus du chef de sûreté de wilaya sur la base de témoignages de citoyens qui ont voulu dénoncer des situations qu’ils ont vécues à leur corps défendant au contact d’éléments relevant de l’autorité de ce responsable de la sûreté de wilaya. Avant toute publication, nous avions pris les différentes mesures pour authentifier la véracité des informations rapportées par les citoyens plaignants. M. Mokrani, le chef de sûreté de wilaya, a versé dans une campagne d’intimidation, de filature, de surveillance et de harcèlement contre les membres de la famille du PDG de l’entreprise et contre le personnel d’Erraï El-Aam. Il a aussi ordonné des enquêtes sournoises et lancé une véritable campagne d’intimidation faite de violation de domicile, de harcèlement et de lettres anonymes adressées à certaines rédactions dans le seul but de nuire à la réputation des employés et des cadres de l’entreprise. La suspension des titres édités par l’entreprise Erraï El-Aam (Erraï, Le Journal de l’Ouest et Détective) a constitué le point d’orgue de la campagne menée contre le personnel.

On croyait que la suspension allait suffire aux concepteurs de la campagne; bien au contraire, le fils du PDG de l’entreprise a été interpellé en compagnie d’amis alors qu’il empruntait la route de la corniche. Les policiers accompagnés d’un commissaire divisionnaire ont procédé à son arrestation dans un district relevant de la compétence de la gendarmerie et à une heure très tardive de la nuit. Présenté à la justice pour différents motifs (rébellion, conduite en é tat d’ivresse et racolage sur la voie publique), malgré les nombreux vices de forme dans la procédure, il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis.

Aujourd’hui, la police est passée à une vitesse supérieure en procédant à l’interpellation de M. Benaoum, loin de toute légalité. La police a usé de pratiques iniques et en foulant aux pieds les lois de la République puisque aucune convocation n’a été adressée au PDG pouvant justifier cette interpellation. De plus M. Benaoum qui avait subi un triple pontage coronarien en 2002 est soumis à un traitement médical contraignant. Les policiers ont refusé de lui remettre les médicaments que son fils a tenté de lui faire parvenir. Il aura fallu l’intervention de l’avocat de l’entreprise pour que Mme Benaoum puisse faire parvenir les médicaments à son mari.

Nous pensons que cette campagne ne va pas s’arrêter à ce niveau; bien au contraire, elle risque de prendre d’autres formes et toucher d’autres membres du personnel de l’entreprise, le chef de sûreté de wilaya a conseillé au personnel de se mettre à la recherche d’un emploi puisque avec l’arrestation de M Benaoum le Journal ne reparaîtront jamais ainsi en ont décidé les forces de l’ombre.

Le collectif des journaux Erraï, Le Journal de l’Ouest et Détective

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Communiqué

Urgent

L’acharnement du chef de la sûreté de wilaya d’Oran contre le PDG du groupe de presse Erraï El-Aam qui é dite les trois journaux Erraï, Le Journal de l’Ouest et Détective (sous le coup d’une suspension depuis le 18 août dernier) n’a pas de limite. Interpellé hier matin alors qu’aucune convocation ne lui avait été adressée, M. Benaoum a été arrêté et mis en cellule comme un vulgaire malfaiteur. Ayant appris la chose, une trentaine de journalistes s’étaient mobilisés pour se retrouver devant le siège de la sûreté de wilaya d’Oran et crier haut et fort à l’injustice et à la hogra dont venait de faire preuve le chef de sûreté de wilaya d’Oran. Celui-ci a également interdit que soient remis au PDG d’Erraï El-Aam ses médicaments, alors que ce traitement est indispensable à M. Benaoum qui, pour rappel, a subi par le passé un pontage coronarien. Il aura fallu l’intervention de son avocat pour que son épouse puisse enfin lui remettre ses médicaments. Pire encore, nous venons d’apprendre aujourd’hui vendredi, que les policiers ont interdit à la famille de M. Benaoum de lui donner son repas qui est fait à base d’un régime spécial conformément aux prescriptions de ses médecins. Nous, collectif des journaux Erraï El-Aam, Le Journal de l’Ouest et Détective sommes alors en droit de nous interroger si nous sommes bien dans un Etat de droit. Au vu de telles pratiques, nous avons surtout le droit d’en douter.

Le collectif d’Erraî, Le journal de l’Ouest et Détective