Censure : une journaliste de la Chaîne III menacée de licenciement

Censure : une journaliste de la Chaîne III menacée de licenciement

El Watan, 15 mai 2015

La journaliste de la Chaîne III Souhila Benali a été sommée, par la direction de la Radio nationale, d’arrêter d’animer l’émission «Café presse politique» sur Radio M du site d’information Maghreb Emergent. La journaliste pourtant anime l’émission du talk politique CPP sans contrepartie salariale.

Plus grave, la direction de la radio a menacé de la licencier manu militari, si elle participait à l’émission diffusée hier en direct sur Radio M qu’elle anime depuis février 2014. Selon Maghreb Emergent, «Souhila Benali s’est conformée aux textes internes de la radio publique. Sa participation bénévole à une émission hebdomadaire sur une webradio, n’est ni un travail rémunéré ni une aide à un média concurrent.

Interpellé à plusieurs reprises en 2014 sur sa présence au CPP, elle a expliqué par courrier sa situation et sa participation a finalement été tolérée, compte tenu de l’absence de textes interdisant explicitement une telle participation». Mais, a rappelé hier El Kadi Ihsane, directeur de Maghreb Emergent, sur Radio M, Souhila Benali a été marginalisée à la Chaîne III, ses sujets, dont trois grands reportages, ont été mis au placard. El Kadi Ihsane a également annoncé que la journaliste continuera d’animer le «Café presse politique» chaque jeudi matin.

Sur les réseaux sociaux, les internautes DZ dénoncent et affichent leur solidarité. Omar Zelig, producteur, réalisateur et présentateur à la radio nationale – et qui anime aussi sur Radio M l’émission «Mim» – aura ce commentaire sur facebook : «Evidemment, ils ne vont pas s’attaquer à ceux qui font la pub qu’ils présentent dans leurs émissions, ceux qui ont des boîtes de com’, les anciens collaborateurs de Khalifa TV qui ensuite collaborent à Ennahar TV, à ceux qui font les télés du 4e mandat en plus de leur travail à la Chaîne III. Non, il vont prétendre que collaborer bénévolement à un podcast audio, parce qu’on ne nous laisse plus faire notre métier dans le public, c’est bosser pour la concurrence.»
Adlène Meddi