Alger-Washington : pour une nouvelle stratégie antiterroriste
Karen Hughes sollicite l’expérience algérienne
Alger-Washington : pour une nouvelle stratégie antiterroriste
Par : Souhila Hammadi, Liberté, 25 février 2007
Mme Hughes a déclaré que l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme revêt “une grande importance” pour l’administration actuelle de la Maison-Blanche
La sous-secrétaire d’État américaine pour la diplomatie publique, Mme Karen Hughes en visite de quelques jours en Algérie, a débattu, lors d’un tête-à-tête officiel, avec le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, de questions portant sur l’actualité internationale, particulièrement celles relatives à la guerre en Irak et au processus de paix entre Israël et la Palestine.
Les deux diplomates ont évidemment discuté aussi de la menace terroriste qui pèse sur le monde, mais davantage sur les États-Unis grandement diabolisés par les islamistes.
À l’issue de son entretien avec le ministre algérien, Mme Hughes a déclaré, à ce propos, que l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme revêt “une grande importance” pour l’administration actuelle de la Maison-Blanche. “Les États-Unis ont beaucoup à apprendre de cette expérience”, a-t-elle précisé. Chargée par le président George W. Bush de développer la politique étrangère au département d’État et surtout de “promouvoir les valeurs américaines et d’affronter le soutien idéologique dont jouit le terrorisme à travers le monde”, ou en d’autres termes d’améliorer l’image des États-Unis et par là même mieux prémunir le pays contre les attaques des groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda, notamment dans les pays musulmans, Mme Karen Hughes a affirmé que la création récente d’un département Afrique au Pentagone “nous permettra d’être plus efficaces et d’avoir un travail de proximité avec les peuples africains”.
Elle a ajouté que les pays du nord du continent noir constituent “des régions très importantes, et cette section Afrique nous permet de se rapprocher et d’avoir une meilleure interactivité avec les populations de ces régions”.
C’est dans cet esprit que l’invitée de l’Algérie a procédé, hier, dans la matinée, à la réouverture du coin américain à la Bibliothèque nationale d’El-Hamma. Lors d’un speech de quelques minutes, qu’elle a prononcé juste après avoir parcouru les salles de lecture et celles de conférences de la bâtisse abritant la BN, la sous-secrétaire d’État américaine pour la diplomatie publique a rappelé que l’espace aménagé par l’ambassade des États-Unis à Alger ne comportait, lors de sa première inauguration, il y a deux années, que cinq étagères.
Il est doté, aujourd’hui, de dizaines de livres en anglais, notamment sur l’histoire des USA, d’un grand écran plasma et d’un téléviseur 55 cm pour le visionnage de vidéo et de CD-ROM, d’un ordinateur connecté à Internet et de quelques enregistreurs. L’intérêt de cet espace, pour les Américains, réside dans la diffusion de l’histoire de leur pays, sous ses différentes formes (cultuelle, politique…).
Mme Karen Hughes a d’ailleurs insisté sur l’importance des échanges culturels entre les deux pays.
À ce titre, elle a rappelé que plusieurs étudiants algériens, ainsi que des enseignants et de jeunes cadres dans divers domaines, ont bénéficié de séjours d’études aux USA. Elle a évoqué aussi le partenariat mis en œuvre entre des universités américaines et algériennes pour l’apprentissage de l’anglais et de l’informatique.
Le directeur général de la Bibliothèque nationale Amin Zaoui a émis le vœu de l’aménagement du coin algérien à la bibliothèque du Congrès américain. Mme Karen Hughes a donné l’impression d’accueillir favorablement la proposition, en soutenant que les dirigeants de son pays souhaitent que les Américains soient prolixes dans l’apprentissage des langues étrangères et des cultures d’ailleurs.
Elle a, à son tour, suggéré l’envoi de jeunes Algériens aux USA pour enseigner aux enfants américains la langue arabe.
À noter que Mme Karen Hughes supervise trois bureaux au département d’État américain : le bureau des affaires pédagogiques et culturelles, celui des affaires publiques et enfin celui des programmes d’information internationale. Elle a été conseillère du président Bush durant les 18 premiers mois de son mandat à la Maison-Blanche. Elle était alors “impliquée dans les questions majeures relevant des affaires internes et de la politique étrangère”.
Souhila H.