Rapport du Département d’état sur le terrorisme

Rapport du Département d’état sur le terrorisme

«Plus de transparence» en Algérie

El Watan, 21 juin 2015

Une tentative d’apporter plus de transparence ? Le Département d’Etat américain perçoit la publication de décrets traitant ouvertement des affaires du DRS comme ce qui pourrait être «considéré comme une tentative d’apporter plus de transparence dans le fonctionnement des institutions».

Dans l’édition 2014 de son rapport annuel sur le terrorisme, l’institution en charge des Affaires étrangères des Etats-Unis rappelle que le gouvernement algérien a poursuivi ses efforts, entamés depuis une décennie, afin d’accroître la force de ses services militaires et sécuritaires, ainsi que leur professionnalisation et leur modernisation.

Et les différents changements apportés à la structure du DRS ont retenu l’attention du département de John Kerry. «Après sa restructuration en septembre 2013, un décret présidentiel, publié en juin 2014, a réattribué au DRS, le service de renseignement algérien, une partie des prérogatives de la police judiciaire. Il a ainsi été créé un nouveau service d’investigation judiciaire, placé sous la juridiction jumelée du DRS et du procureur général près la cour d’appel de la division criminelle», peut-on lire dans le rapport.

Dans ce même document, il est énuméré les différents acteurs sécuritaires et militaires qui prennent part à la lutte antiterrorisme de l’Algérie, «qui demeure un partenaire-clé dans les efforts globaux de lutte antiterrorisme». «Le gouvernement a poursuivi ses campagnes agressives afin d’éliminer les activités terroristes et a continué ses contrôles pour les contrecarrer dans la capitale et les autres centres urbains», dit-on, tout en rappelant les différents groupes opérant sur le territoire national et à ses frontières.

Algérie-Maroc,l’obstacle régional

Et c’est d’ailleurs aux zones frontalières que se sont intensifiés les efforts des services de sécurité, avec un déploiement de troupes, et un redoublement de contrôles et de surveillance. En parallèle, les autorités «ont augmenté leurs efforts diplomatiques pour lutter contre le terrorisme dans la région», souligne le Département d’Etat. Il est aussi listé les nombreuses initiatives et autres résolutions onusiennes auxquelles l’Algérie fait partie intégrante, et ce, en sus des nombreux programmes de formation auxquels les officiels algériens ont pu participer.

Toutefois, et sur le plan de la coopération régionale, même si l’Algérie et le Maroc ont tous deux participé, entre autres, au partenariat trans-Sahara pour le contre-terrorisme, «le niveau de le coopération bilatérale en termes de contre-terrorisme n’a cependant pas été amélioré en 2014», semble déplorer le Département d’Etat, qui précise que le désaccord politique entre les deux voisins, autour du Sahara occidental, demeure un obstacle à une coopération régionale effective.

Pour ce qui est de la lutte contre la radicalisation et contre la violence extrémiste, le rapport note que l’Algérie insiste sur l’importance du droit de regard des autorités sur l’éducation religieuse, y compris la formation des imams, le contenu des prêches, ainsi que l’accréditation des imams selon la façon dont ils promeuvent la tolérance et la sensibilisation des leaders religieux aux risques de l’exploitation de la religion à des fins politiques. «Les imams sont d’ailleurs nommés, formés et payés par le gouvernement», précise-t-on.

Le code pénal prévoit ainsi des sanctions, dont des peines de prison et des amendes, pour quiconque prêcherait dans une mosquée sans être imam désigné officiellement. De même, le Département d’Etat ne manque pas de citer les nombreuses sorties médiatiques des officiels algériens à ce sujet, et tout particulièrement celles du ministre des Affaires religieuses, qui a, à maintes reprises, mis en garde les Algériens contre les différents courants extrémistes ou autres fatwas émises en dehors du cadre légal algérien.

Ghania Lassal