Le président du syndicat dénonce : Des gens veulent «casser» le Complexe d’El-Hadjar

Le président du syndicat dénonce : Des gens veulent «casser» le Complexe d’El-Hadjar

par Abdelkrim Zerzouri, Le Quotidien d’Oran, 23 novembre 2014

Avec un rendement de 30%, par rapport à sa capacité de production enregistrée, ces dernières années, un matériel vétuste, une rude concurrence internationale, et un avenir plutôt livré aux paramètres externes, le fleuron de l’Industrie algérienne n’échappe pas, pour autant, aux plans de déstabilisation, voire aux coups de boutoir qui veulent, définitivement, le mettre à genoux.

« Les gens qui veulent casser le complexe sidérurgique sont, plus que jamais, engagés dans leur basse besogne », nous a indiqué, hier, le secrétaire général du syndicat d’entreprise ‘Arcelor Mittal Algérie’, M. Ammouri. Ce dernier, joint par téléphone, nous a expliqué que des milieux qui avaient, par le passé, fait main-basse, sur la filière de l’acier, et qui contrôlaient tous les rouages, à l’intérieur du complexe sidérurgique, n’arrivent pas à avaler leur éjection, hors des centres de décisions ou d’influence, et déversent toute leur rancœur, contre les bonnes volontés qui veulent redresser la situation, en mettant en place une équipe de gestionnaires, compétents et intègres, afin de remettre, sur rail, la production d’acier et, surtout, prémunir l’usine d’El-Hadjar, contre les mauvaises influences externes. « Nous misons sur le facteur humain, la stabilité du front social, pour redémarrer l’outil de production », nous dira le SG du syndicat d’entreprise. Ce dernier rappellera que « malgré l’agitation des fauteurs de troubles, qui ne se fatiguent pas de lancer des attaques incessantes, pour faire vaciller l’équilibre sur le front social, le Complexe sidérurgique d’El Hadjar n’a, jamais, connu pareille stabilité ». Et c’est sur cette stabilité que comptent miser les responsables pour renouer avec le développement des activités, a laissé entendre notre interlocuteur. Ce dernier indiquera que le haut fourneau reprendra du service, dans deux jours, au maximum, tout est fin-prêt pour que le cœur du complexe se remette à battre. « Il n’est plus question que de process, ou d’ultimes réglages techniques, et le haut fourneau rendra du service, avec ses effets d’entraînement bénéfiques, sur toute la chaîne de production », soutiendra-t-il encore. Cela, en attendant, précise notre interlocuteur, la réfection et la modernisation totale de l’outil de production.

Le haut-fourneau, en état de « vétusté avancé », devait être révisé, depuis, au moins, trois ou quatre ans, d’où les problèmes de fonctionnement qu’il connaît, et qui ont provoqué, à la longue, une chute de 70 %, dans la production d’acier, qui avoisinait le million de tonnes par an et qui est tombée à 600.000 tonnes, puis chuter présentement de moitié, jusqu’au niveau des 300.000 tonnes d’acier ! Alors que la demande du marché national atteint les 4 millions de tonnes par an, pour le rond à béton et le fil à machine. Un déficit énorme, laissé aux soins de l’importation pour le combler.

De gros intérêts sont en jeu, et l’on ne peut admettre, facilement, que dans quelque temps, le temps que recommande l’injection de l’investissement public, à hauteur de 1,5 milliard de dollars, dans les caisses du complexe sidérurgique, le filon d'(or) acier sera tari.

Le directeur général du groupe de métallurgie, M. Ahmed Belabbès, a annoncé, récemment, à travers les ondes de la Chaîne3, que le programme de développement et de modernisation de 1,5 milliard de dollars, retenu pour El-Hadjar, prévoit de faire passer la capacité de production du complexe à 2,2 millions de tonnes. M. Belabbès a parlé, aussi, du projet de réhabilitation et d’extension des capacités du Complexe d’El Hadjar, d’ici 2017, indiquant qu’une fois opérationnel, celui-ci devrait commencer à produire 1 million de tonnes de « produits plats » et 1,2 million de tonnes de «produits ronds ». Non sans souligner que la capacité de l’usine devrait être renforcée, par la mise en service du Complexe sidérurgique de Bellara, dans la wilaya de Jijel, dont le lancement des machines, prévu en 2017, permettra de couler 4 millions de tonnes d’acier. M. Belabbès indiquera, encore, que le plan ambitieux, visant le développement de la sidérurgie ; en Algérie, est, intimement, lié à l’exploitation des sites miniers de l’Ouenza et de Boukhadra, en particulier.