Les praticiens de santé publique en grève de trois jours

Les praticiens de santé publique en grève de trois jours

Docteur Merabet : «Le taux de suivi est de 75%»

El Watan, 23 avril 2013

Le taux de suivi de la grève des praticiens de santé publique, entamée hier, a atteint 75% à l’échelle nationale.

Les taux les plus élevés ont été enregistrés dans les wilayas du Sud. D’après l’estimation de Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le taux de suivi de ce débrayage de trois jours a atteint 100% à Tamanrasset ; la wilaya de Ouargla vient en deuxième position avec un taux de 94%. «La mobilisation trouve son sens dans le contexte régional», explique le Dr Merabet, qui rappelle que dans le Sud, la contestation est actuellement à tous les niveaux. L’intégration sociale des praticiens exerçant dans ces régions n’est toujours pas réussie. Sur un autre plan, «l’incitation financière n’est pas suffisante», souligne le président du SNPSP, qui fait remarquer que 70% des diplômés de la santé publique sont des femmes.

Ces dernières n’arrivent pas à s’adapter lorsqu’elles sont envoyées dans des régions retirées, bien que «le devoir d’assurer l’accès aux soins à tous les citoyens l’oblige», insiste M. Merabet. Dans les wilayas du Nord, le taux d’adhésion à cette grève varie entre 75 et 80%. Par ailleurs, le recours à une action de protestation, dans le cadre de l’Intersyndicale de la santé, n’est pas écarté par le Dr Merabet : «Nous allons convoquer une réunion dans les 48 heures qui viennent. Nous allons nous concerter avec les autres syndicats de la santé (SNPSSP, Snapsy, syndicats des enseignants des paramédicaux). Nous avons pratiquement les mêmes revendications.» Le SNPSP a, pour rappel, observé un sit-in le 17 avril dernier pour dénoncer l’inertie des autorités publiques quant à la prise en charge des revendications exprimées par les professionnels de santé.

Lors de la dernière rentrée sociale, les représentants de l’Intersyndicale de la santé avaient tenu une conférence de presse où ils se sont montrés très compréhensifs et confiants à l’égard de Abdelaziz Ziari, nommé nouveau ministre de la Santé en septembre 2012. «Nous allons lui accorder (à M. Ziari, ndlr) le temps qu’il faut pour répondre à nos revendications. Mais notre patience a des limites», avait alors mis en garde le Dr Merabet. Huit mois après, la patience des professionnels de la santé semble arrivée à ses limites. La principale revendication du SNPSP demeure le projet d’amendement du statut particulier.
Djedjiga Rahmani