Poursuite ou fin de la grève dans le secteur de l’éducation ?

Poursuite ou fin de la grève dans le secteur de l’éducation ?

La réponse sera connue aujourd’hui

El Watan, 24 novembre 2009

La situation dans le secteur de l’éducation tend vers le pourrissement. Le spectre d’une année blanche n’est pas à écarter si une solution appropriée n’est pas dégagée dans l’immédiat.

Après trois semaines de grève, l’inquiétude s’est véritablement installée plus particulièrement chez les parents d’élèves,, qui exigent l’intervention des responsables en haut lieu pour le règlement définitif de ce problème. Hier encore, le ministre de tutelle a invité les syndicats, qui refusent toujours de surseoir à leur action de protestation, à la table des négociations afin de débattre et d’évaluer leur plateforme de revendications. Les formations syndicales qui ont répondu favorablement à cette invitation veulent tout simplement du palpable, voire un engagement écrit. Ils doivent, à travers ce mouvement de débrayage, arracher des acquis allant dans le sens de l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants. « Les enseignants veulent avoir une vie décente, ils veulent retrouver leur dignité bafouée par un salaire de misère. Ils refusent de suspendre leur mouvement de protestation tant que le ministre n’a pas arrêté un calendrier précis quant à l’application des décisions du gouvernement », ont soutenu les porte-parole des syndicats.

La séance de négociations entre le ministre et les syndicats a duré toute la journée d’hier. Le régime indemnitaire, les œuvres sociales et la mise en place d’une médecine du travail au profit des travailleurs du secteur sont les trois dossiers sur lesquels se sont attardés les syndicalistes. Tous les syndicats ont insisté sur l’élaboration d’un régime indemnitaire digne de l’enseignant. Ils ont formulé des propositions dans ce sens, mais ils ne comprennent pas pourquoi jusqu’à l’heure actuelle, le régime indemnitaire n’a pas été adopté. « Pourquoi les concernés tardent-ils à promulguer le régime indemnitaire ? Est-ce parce que nous avons demandé à ce qu’il y ait des indemnités conséquentes pour que l’on puisse rattraper la perte du pouvoir d’achat ? Pourquoi tant de tergiversations ? », s’est interrogé M. Mériane, du Snapest, qui est persuadé qu’il n’y a pas une volonté de faire sortir au grand jour ce régime indemnitaire.

En outre, les syndicats ont tenté hier, d’amener le ministre à accepter et à confirmer par écrit le principe de l’alignement de la prime de rendement individuelle (PRI) et l’indemnité d’amélioration des performances pédagogiques (IAPP) au nouveau salaire de base estimé à 26 000 DA, comme ils ont demandé la prise en charge médicale des effets du métier à travers la promotion de la médecine du travail et la classification des différentes maladies professionnelles, la refonte globale du mode de gestion des œuvres sociales à travers sa libération du joug syndical et l’annulation de la décision ministérielle n°94/158. En somme, les organisations syndicales ne veulent pas prendre la place de l’UGTA mais veulent une gestion saine et transparente des œuvres sociales et ce, en mettant sur pied une commission indépendante des syndicats. Seulement, ces derniers doivent constituer un conseil d’orientation et de contrôle qui doit être supervisé annuellement par la Cour des comptes. La réunion avec le ministre de tutelle devrait être sanctionnée par un PV. Si les deux parties (syndicats et ministre) arrivent à un consensus, il y aura probablement, après consultation de la base, le gel du mouvement de débrayage. L’on sera fixé sur l’avenir de ce débrayage aujourd’hui, à l’issue des conférences de presse qu’animeront les initiateurs de la grève.

Par Nabila Amir