Il dénonce des manœuvres de déstabilisation: Les mises en garde du syndicat d’Air Algérie

Il dénonce des manœuvres de déstabilisation: Les mises en garde du syndicat d’Air Algérie

par Moncef Wafi, Le Quotidien d’Oran, 9 mars 2017

Alors qu’on croyait le calme revenu dans la maison Air Algérie, le syndicat national de la compagnie aérienne affilié à l’UGTA, est sorti de son silence à travers un communiqué daté du 6 mars dernier, le moins que l’on puisse dire virulent.

Signé par son secrétaire général, S. Tiaouinine, le document rendu public dénonce «une campagne de dénigrement en règle», gratuite, contre leur entreprise puisque rien ne justifie une telle attaque, «alors qu’il n’y a aucun incident susceptible de susciter la polémique», précise le syndicat. Une offensive orchestrée de l’intérieur et de l’extérieur de la compagnie, «attaques endogènes et exogènes», n’ayant pour seule conséquence, ajoute le communiqué, que «la désaffection des passagers», source d’entrées d’argent du pavillon national. Le syndicat UGTA, entreprise d’Air Algérie, justifie son intervention par le souci de défendre les «intérêts de l’entreprise et de ses employés» s’interrogeant sur la nature de cette cabale et surtout ses détenteurs. «Le but escompté est à chercher ailleurs», souligne le rédacteur du document pour qui il est hors de question que l’entreprise ne constitue «une arène de lancement de campagnes d’ambitions personnelles et extra-professionnelles».

Qui sont ces personnes ? Le syndicat se contentera de souligner les lignes rouges sans préciser l’identité de cet «intérêt individuel». La même source d’informations avertit du caractère aventurier et incertain pour l’avenir d’Air Algérie de «la nomination et le remplacement de cadres gestionnaires», en rappelant que c’est la prérogative de l’employeur. Est-ce un message adressé à la nouvelle direction du pavillon national ? Là aussi, aucune indication ne viendra donner un début de réponse quant aux gens ciblés par le syndicat. Les travailleurs soupçonnent une tentative de privatisation de la compagnie, même s’ils ne le disent pas, comme c’est déjà arrivé par le passé. En effet, aux lendemains du crash du vol AH5017 au Mali, le même syndicat avait dénoncé un acharnement médiatique sans précédent. Dans un communiqué reprenant les mêmes arguments, il a réagi vigoureusement au matraquage dont la seule conséquence n’est autre, dira-t-il, que «la désaffection des passagers, par l’installation d’un climat de psychose». Dans son nouveau communiqué, le syndicat rappelle les «agréments», le «contrôle», les «normes» nationaux et internationaux qui régissent la compagnie et demande un minimum d’honnêteté «de reconnaître le travail exceptionnel» des personnels «compétents et expérimentés», cible de recrutement «de prédilection» des compagnies aériennes du Golfe. Le syndicat défend entre autres, le service maintenance qui travaille «dans les normes et la discrétion».

Rappelons à cet effet que le 11 février dernier, Boudjemaa Talai avait effectué une visite-surprise à la division Maintenance et Réparation d’Air Algérie de l’aéroport Houari Boumediene après les deux pannes qui ont affecté, une semaine plus tôt, des appareils de la compagnie. En inspectant les lieux, le ministre s’est dit «en colère» contre l’anarchie constatée sur place et «choqué» de l’absentéisme des agents et des techniciens de la maintenance. Dans son communiqué de 2014, le syndicat avait déjà abordé cette question et pris la défense de ses adhérents, qualifiant de «manipulateurs» les auteurs des critiques qui «n’hésitent pas à utiliser tous les moyens pour calomnier et diffamer», estimant que ces derniers commettent «l’imprudence de douter et de s’attaquer à la maintenance aéronautique qui a déjà acquis ses lettres de noblesse depuis des décennies».

De son côté, lors de son AG tenue en milieu de semaine, le Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) avait clairement affiché son intention de collaborer avec la nouvelle direction «dans le processus de développement de l’entreprise».