Salaires : Les employés de l’APN en grève

Salaires : Les employés de l’APN en grève

par M. Aziza, Le Quotidien d’Oran, 30 janvier 2014

Déçus par le désengagement de leur administration, les employés de l’Assemblée nationale populaire (APN) reviennent à la charge et entament depuis hier une grève illimitée pour réclamer une augmentation des salaires et le droit à la promotion et l’avancement des grades.

Réclamant un salaire digne d’un employé à l’Assemblée populaire avec une promotion selon l’expérience, les dizaines de manifestants rassemblées dans le hall de l’APN, ont exprimé leurs frustrations à l’égard de leur administration et du président de l’APN.

Selon les protestataires, le président de l’APN s’est rétracté après avoir accordé des garanties aux travailleurs le 13 janvier dernier pour mettre terme à la grève. «Il s’est dit favorable à la satisfaction de nos revendications mais aujourd’hui, il change de disque pour dire que nos revendications ne seront satisfaites qu’après les élections présidentielles», «chose qu’on refuse absolument ; on veut avoir des garanties écrites avant les élections» , a déclaré un employé proche de la retraite. Les employés de l’APN ont également critiqué leur administration, la jugeant très faible «étant donné qu’elle obéit passablement aux directives émanant de l’administration du Sénat». Selon les travailleurs, c’est le Sénat qui est derrière ce blocage. «Pour couvrir ses erreurs, l’administration du Sénat est déterminée à stopper la progression des fonctionnaires». Une employée nous explique que «les employés de l’APN sont pris en otage, suite aux erreurs commises par le Conseil de la Nation qui aurait augmenté les indemnités des sénateurs depuis janvier et qu’ils devraient les rembourser». Ils ont affirmé clairement que «c’est le président du Sénat qui est derrière ce blocage». Pourtant, poursuivent-ils, «huit vice-présidents du Parlement étaient favorables à l’augmentation des salaires, à l’exception de la vice-présidente du RND».

Ce qui irrite en outre les employés de l’APN, ce sont les grandes disparités entre le salaire des cadres et celui des simples employés. Ils expliquent que les cadres supérieurs et cadres moyens ont des salaires qui varient entre 120. 000 dinars et 250 000 dinars, alors que la cheville ouvrière «encaisse des miettes». «Certains travailleurs ont un salaire de base qui ne dépasse pas les 11.000 dinars sans parler des recrutements qui ne répondent à aucun critère alors que les enfants des employés qui nous ont quittés n’ont pas pu remplacer leurs parents». Et nos interlocuteurs de préciser : «des jeunes pistonnés sont mieux classés que ceux qui ont une vingtaine d’années d’expérience. Le dernier arrivé est le premier servi, sans aucune preuve de compétence». Déterminés, les fonctionnaires de l’APN disent qu’ils sont en grève sans interruption jusqu’aux présidentielles et ce, jusqu’à l’obtention de leurs droits : augmentation des salaires avec un rappel à partir de 2008 «sans aucun marchandage». Ils parlent d’une augmentation de 40 % suite à un cumul de promesse.