Le Cnapeste opte pour la grève ouverte

À compter du 30 janvier

Le Cnapeste opte pour la grève ouverte

Le Soir d’Algérie, 22 janvier 2018

Durcissement de ton au Cnapeste. Ses instances ont opté pour une grève ouverte à compter du 30 janvier prochain. Une décision prise par «solidarité» avec les enseignants en grève dans les wilayas de Blida et de Béjaïa.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Le Cnapeste transforme le conflit au niveau local en bras de fer au plan national. Ses instances ont décidé d’opter pour une grève illimitée à compter du 30 janvier prochain.
Messaoud Boudiba, le porte-parole du Cnapeste, expliquait hier que la décision avait été prise à l’unanimité. Les représentants de 39 wilayas ont décidé de se solidariser avec leurs collègues de Béjaïa et de Blida qui sont en grève depuis plusieurs semaines déjà.
Le porte-parole du Cnapeste fait endosser ce pourrissement à la tutelle qui, dit-il, en intervenant au niveau local n’a pas apporté d’apaisement. Au contraire, dit-il, la décision de procéder aux ponctions sur les salaires des enseignants en grève a mis le feu aux poudres et radicalisé le mouvement. Il reproche à la tutelle d’interférer dans la mise en œuvre des procès-verbaux signés entre la Direction de l’éducation de Béjaïa et le Cnapeste, empêchant la mise en œuvre des décisions prises en concertation. Le recours aux remplaçants n’a fait qu’exacerber la situation.
Pour rappel, à Tizi-Ouzou, la grève a été déclenchée suite à un incident survenu au niveau de la Direction de l’éducation. Une jeune enseignante stagiaire y avait été giflée par un agent de police selon le Cnapeste qui désapprouve l’attitude des responsables locaux qui ont tout fait, dit-il, pour étouffer l’affaire. L’élan de solidarité envers l’enseignante a fini par déboucher sur une seule revendication : le départ du chef de bureau et le chef de service du personnel au niveau de la Direction de l’éducation.
La Direction de l’éducation de Tizi-Ouzou a entamé mardi l’envoi de mises en demeure aux grévistes les sommant de rejoindre leurs postes de travail en application du décret exécutif portant modalités de révocation du fonctionnaire pour abandon de poste et stipulant qu’est considéré en situation d’abandon de poste, tout fonctionnaire en activité qui s’absente pendant plus de 15 jours.
A Blida, ajoute Messaoud Boudiba, c’est le courant qui ne passe plus du tout entre la famille de l’éducation et la Directrice de l’éducation. Point de dialogue, dit-il. Pire encore, ajoute-t-il, les responsables locaux poussent au pourrissement. Depuis le début de la grève en novembre dernier, aucune initiative en faveur de l’apaisement n’a été prise. La ministre de l’Education nationale affirmait mardi avoir autorisé les directeurs de l’éducation à recourir aux vacataires et retraités pour remplacer les enseignants.
N. I.