Violences, pédagogie, statut : Le tableau noir du CLA

Violences, pédagogie, statut : Le tableau noir du CLA

par Mokhtaria Bensaâd, Le Quotidien d’Oran, 13 janvier 2014

Une évaluation du premier trimestre de l’année scolaire faite par le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) fait ressortir, selon ce syndicat, « un bilan des plus catastrophique sur le plan pédagogique avec une montée du phénomène de la violence ». Réunie ce week-end, le Conseil national du CLA a présenté un état des lieux dans les établissements scolaires et débattu de la situation socioprofessionnelle dans le secteur de l’Education. Un mouvement de protestation n’est pas écarté pour la fin janvier ou début février, nous a déclarés hier le porte-parole du CLA, M.Idir Achour, contacté par téléphone, si les revendications ne sont pas prises en considération. Pour le CLA, « force est de constater que suite aux deux rencontres avec la tutelle, aucune avancée dans la satisfaction des revendications n’a été enregistrée. La tutelle se désengage de la plupart des revendications et avance comme argument que celles-ci sont du ressort du gouvernement. Le CLA, une fois de plus, met la tutelle devant ses responsabilités ».

A l’issue de cette réunion du Conseil national, le CLA a rendu publique une déclaration comportant plusieurs points restés en suspens suite aux multiples rencontres du ministère de l’Education avec les différents syndicats du secteur. Le nouveau statut particulier adopté récemment reste la pilule la plus difficile à avaler pour le CLA qui continue à rejeter la nouvelle mouture du statut du fait, nous a expliqué M.Idir Achour, que « ce statut ne règle pas tous les problèmes des travailleurs du secteur d’où la nécessité d’un statut général de la Fonction publique ». Pour cela, le CLA « exhorte l’ensemble des syndicats du secteur à dépasser leurs divergences et à mettre en avant les intérêts communs des travailleurs de l’Education par la révision du statut particulier pour l’amélioration du pouvoir d’achat et pour une retraite après 25 ans de service ». De même que le CLA organisera une consultation nationale cette semaine sur le type d’action à entamer.

Pour revenir à l’état des lieux dans les établissements scolaires, le CLA considère dans sa déclaration que « la fin du premier trimestre s’est soldée par un bilan des plus catastrophique sur le plan pédagogique : des résultats qui ne reflètent pas le niveau réel de l’élève suite à l’application du nouveau bulletin. Ainsi, 28% des élèves de 1AS et 32% des élèves de 2AS ont obtenu la moyenne, alors qu’une étude comparative avec l’ancien bulletin a donné 24% pour les 1AS et 29% pour les 2AS ». Sur le phénomène de la violence, le CLA fait part d’une montée de la violence et, comme signe révélateur, cité le nombre de cas enregistrés. 200 cas de violence physique ont été signalés ainsi que des milliers de cas violence verbale. A cet effet, le CLA compte organiser deux journées d’étude, la première au mois de février concernant le système d’évaluation et la deuxième, au mois de mars, concernant la violence en milieu scolaire.

Revenant à la situation socioprofessionnelle des enseignants, le CLA souligne que « des centaines de recrutés en 2012 et actuellement stagiaires n’ont pas perçu leur salaire, sans oublier les retards sur les échelons, sur le paiement des heures supplémentaires et sur la prime de rendement ». Dans sa déclaration, le CLA dénonce « une fois de plus, l’opacité, le huis-clos et l’exclusion des syndicats autonomes comme partenaires sociaux.

Tout en restant moblisé, le CLA s’interroge sur les mobiles du repport qui prend en otage des milliers de travailleurs. Au moment ou l’Etat retarde la tripartite, l’augmentation des prix ne cesse de se ressentir». Il considère de ce fait que «seule une action unitaire de tous les syndicats de la Fonction publique peut faire pression pour le changement de la valeur du point indiciaire, l’abrogation de l’article 87 bis, l’augmentation du pouvoir d’achat et la révision du statut général de la Fonction publique ».