Qui veut casser le Cnes ?

LA CRISE PERSISTE

Qui veut casser le Cnes ?

Le Soir d’Algérie, 3 décembre 2006

«Un congrès “artificiel” duquel seront exclues toutes les sections qui ont suivi le mouvement de grève du 13 mai 2006 est en préparation », fait savoir la Coordination nationale des sections CNES qui appelle à la réunion du conseil national dont la date sera précisée ultérieurement pour dépasser la crise qui secoue le syndicat CNES depuis le conseil national du 11 mai 2006.
Ilhem B. Tir – Alger (Le Soir) – L’extinction des poursuites judiciaires engagées à l’encontre des trois coordinateurs nationaux du CNES, les assurances du ministre de l’Enseignement supérieur et le projet du statut de l’enseignant et du chercheur en cours n’ont pas contribué à apaiser la tension au niveau des universités. Réunie les jeudi et vendredi derniers à l’Université des sciences et techniques Mohamed-Boudiaf d’Oran, la coordination nationale des sections Cnes a dénoncé la préparation en coulisses d’un congrès qui viserait à rendre le Cnes un syndicat «maison». Cette préparation intervient au moment où la justice a rendues caduques toutes les sanctions prises par le conseil de discipline du 16 mai 2006. Un constat établi par les différentes sections qui, en conséquence, sont appelées à s’organiser et à prendre les dispositions nécessaires pour cette échéance vitale pour le syndicat. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si le syndicat Cnes est à l’avant-garde de la lutte pour la modernisation de la gestion de l’université depuis plus d’une dizaine d’années. Les revendications socioprofessionnelles prônées par le Cnes ont mis à nu les différents dysfonctionnements ainsi que la bureaucratie universitaire d’où la nécessité de la démocratisation de la gestion de l’université. L’université a toujours été victime d’un quadrillage politique dans le but de «briser tout mouvement de contestation des acteurs de la communauté universitaire autour de leurs problèmes socioprofessionnels». Cela s’est illustré par «la gestion et la répartition de la rente sous forme d’heures complémentaires, de stages de formation à l’étranger, de congrès scientifiques et autres avantages». Par ailleurs, la réunion du week-end dernier s’est soldée par une déclaration où la coordination nationale s’est félicitée des différentes décisions du Conseil d’Etat prononcées après les décisions de justice en faveur des coordinateurs nationaux du centre et de l’ouest, Farid Cherbal et Mustapha Mechab. Elle s’est interrogée, cependant, sur les motivations du refus du recteur de l’université de Béjaïa de retirer sa plainte contre sept de leurs collègues et les poursuites judiciaires maintenues contre Khaled Bessila. Après le verdict prononcé le 21 novembre 2006 en faveur de la reprise des activités de la section Cnes de Blida par le Conseil d’Etat, qui a aussi déclaré, le 4 octobre 2006, caduque le prononcé du juge des référés concernant le préavis de grève du 13 mai 2006 de la section syndicale Cnes- USTHB, la coordination nationale constate le maintien des décisions du conseil de discipline du 16 mai 2006 du syndicat Cnes. «Cela démontre que ces décisions iniques ont été prises dans le seul et unique but de casser les sections combatives du syndicat». En effet, dans sa déclaration du 22 septembre 2006, la coordination nationale a fait des propositions pour l’annulation des décisions du conseil de discipline, propositions qui auraient pu permettre au Cnes de préparer son congrès dans l’unité retrouvée. A ce jour, la coordination nationale n’a reçu aucune réponse. Elle constate que le renouvellement de certaines sections s’est fait en violation flagrante du statut du syndicat et de la circulaire organique qui régit les modalités de renouvellement des sections Cnes en fin de mandat.
I. T.