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Emeutes du logement Le Wali de Ourgla gèle la listeEl Watan, 12 avril 2013 Edifices saccagés et brûlés, voitures incendiées, routes bloquées, fumée de bombes lacrymogènes persistante, pneus en feu et amas de cailloux dans tous les sens. Telle était l’image chaotique de Ouargla, hier, alors que les protestataires d’une liste de logements sociaux affichée mercredi matin ont dévasté la ville et semé la panique au sein de la population. Vingt-sept policiers ont été blessés dans les affrontements. L’un d’entre eux est dans un état grave. Les autorités ont demandé des renforts aux wilayas voisines pour renforcer la sécurité des bâtiments publics. Le wali de Ouargla a décidé hier dans la soirée de geler la liste des bénéficiares et a annoncé la constitution d’une cellule de crise pour contenir la colère de la rue. Il a ordonné une enquête en déclarant que personne n’était au-dessus des lois de la République. Après une grève de trois jours, les écoles ont prolongé le débrayage, les commerces ont baissé rideau dans la matinée et les boulangeries ont décrété une journée sans pain, peu après la fournée de 6h. En 48 heures à peine, Ouargla a renoué avec les violentes émeutes d’antan, où tous les édifices publics et privés sont caillassés et mis à sac par des jeunes en furie qui viennent de partout sans qu’aucun dispositif sécuritaire ne les dissuade. Les casseurs s’en sont pris de nouveau, hier matin, au siège de la daïra. L’extension externe a été incendiée avec des cocktails Molotov. Les casseurs, qui avaient brûlé des pneus usagés et lapidé les bâtisses et des véhicules de passage s’en sont ensuite pris au nouveau siège de la CNEP-Banque, une agence à l’entrée du Ksar dont les travaux ont pris plusieurs décennies et qui vient d’être sérieusement détériorée. L’agence Mobilis, la CNAS et le parc communal ont également été saccagée et incendiée. Des photographes ont été pris à partie par des émeutiers qui leur ont confisqué leur matériel. Les affrontements avec les forces de l’ordre se poursuivent depuis mercredi matin à travers plusieurs quartiers, à Gherbouz, Mekhadma, Saïd Otba et le Ksar. Les jeunes sont en colère et sont particulièrement violents car, selon eux, la liste de bénéficiaires de logements est majoritairement féminine : «Des jeunes filles célibataires, bnat eljamiaa, braouia, des personnes étrangères à la wilaya, alors que les demandes des locaux sont dans les tiroirs de l’administration depuis 1995 pour certains ainsi qu’un favoritisme pour les nouveaux dossiers, histoire de bâcler le travail et mieux servir les copains !» Le chef de daïra de Ouargla a réussi à amplifier la colère en affichant un sentiment de devoir accompli, et saluant le comportement civique des habitants de Rouissat, qui auraient d’ores et déjà présenté des requêtes réglementaires et recommandant aux mécontents «de faire un recours au lieu de tout casser» et d’attendre les nouvelles enquêtes sociales que ce dernier supervisera en personne. Les notables et élus si actifs pour contrecarrer la marche du 14 mars et pour être aux premières loges lors des visites ministérielles, sont invisibles. 696 logements ont été attribués alors que plus de 12 000 demandeurs attendent depuis deux ans cette distribution. C’est dire que cette liste suscitait les convoitises des uns et les désirs de dérapage des autres. Des désirs contrariés lors du rassemblement pacifique du 14 mars. Comment expliquer sinon la persistance du recours au tout-sécuritaire après les promesses et engagements personnels du chef de daïra. Ce dernier avait non seulement promis que les dossiers seraient traités rapidement, mais aussi que cela serait fait dans la transparence et l’impartialité totales de l’administration. Espoirs
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