Alger : Le sit-in des parents des exclus du bac empêché

Alger : Le sit-in des parents des exclus du bac empêché

par A. E. A., Le Quotidien d’Oran, 12 août 2013

Les parents des élèves exclus du baccalauréat pour cause de «tricherie», accompagnés pour certains de leurs enfants, qui ont voulu tenir, hier, un rassemblement devant le ministère de l’Education pour protester contre les décisions de la commission ministérielle chargée d’étudier les recours des candidats recalés, ont été empêchés par les forces de l’ordre. «Non seulement on a été empêchés de nous rassembler devant le ministère de l’Education, mais on a été accompagnés sous escorte policière jusqu’à la gare routière, et les policiers ne nous ont lâchés qu’après avoir constaté de visu que nous étions installés dans les bus», indique Mme D. Nadia.

Selon un autre protestataire qui a été du voyage à Alger, M. Maâmar, les choses se sont bien déroulées à leur arrivée devant le ministère de l’Education, les protestataires ayant opté pour ce lieu et non le premier ministère comme prévu eu égard au principe de la hiérarchie. «Au début, nous avons été reçu gentiment et avec beaucoup d’égard par des fonctionnaires», témoigne notre interlocuteur.

Ajoutant dans ce sillage que les parents d’élèves ont été accueillis devant le siège du ministère de l’Education nationale, «où nos hôtes nous ont demandé de patienter le temps d’avertir le ministre ou un de ses représentants, tout en nous conseillant d’en profiter pour désigner une délégation de deux ou trois parents d’élèves qui seront reçus pour une courte entrevue». Ainsi, dira-t-il, «nous avons fait part que notre démarche est des plus pacifiques et que tout ce que nous voulons c’est de remettre une plate-forme de revendications au ministre de préférence ou à un autre responsable». Cependant, quelques minutes après et alors que l’on s’attendait le moins du monde à une pareille tournure de situation, «des véhicules de police ont envahi la place et des éléments des forces de l’ordre en sont sortis en nombre et nous ont encerclé», rapporte-t-il. «Beaucoup d’entre nous ont été surpris et désarçonnés par ce retournement de situation, une femme a cru bon de s’adresser a un des officiers en lui faisant observer le caractère très pacifique du projet de sit-in, mais elle a été bousculée sans ménagement. Et l’officier lui a répondu, si vous voulez retrouver vos enfants, vous n’avez qu’ à déguerpir très vite et les rejoindre à Constantine», affirme de son côté Mme D. Nadia. Et d’ajouter «pour en finir, ils ont tenu à nous ramener à la gare SNTV escortés par un cordon de police jusqu’à la dite station et attendu jusqu’à notre embarquement. Ils voulaient nous faire peur et ils ont réussi, mais ce n’est là que partie remise», soutiendra-t-elle. Les parents d’élèves ont décidé de revenir à la charge aujourd’hui même dans un rassemblement devant la direction de l’éducation de Constantine pour mieux s’organiser pour une autre initiative.