Des chômeurs paralysent le complexe d’El-Hadjar

Annaba

Des chômeurs paralysent le complexe d’El-Hadjar

par Hocine Kedadria, Le Quotidien d’Oran, 5 septembre 2007

Le mouvement des jeunes chômeurs, demandeurs d’emploi, s’est poursuivi durant la journée d’hier, où des centaines de personnes, ont carrément bloqué les deux entrées, Est et Sud du complexe sidérurgique. Plusieurs dizaines de semi-remorques et camions de gros tonnage ont été empêchés d’entrer et de sortir de l’usine. Les bus transportant le personnel de poste de l’après-midi, étaient contraints de stationner sur le bas-côté de la route nationale N° 16, face au barrage humain qui s’est constitué devant les deux grands portails de l’usine. « Notre mouvement ne s’arrêtera pas. Nous allons le ponctuer par une grève générale de la faim. Il faut que la marginalisation cesse» ont crié les jeunes face aux gendarmes venus les sensibiliser pour libérer les accès. A 16h30 les protestataires étaient nombreux devant la porte principale de l’usine.

Les gendarmes ne pouvaient contenir le mouvement. Les jeunes chômeurs ne semblaient croire en des paroles qu’ils disent avoir l’habitude d’entendre. Des Indiens de Mittal faisaient la navette entre les différents accès de l’usine, sans pouvoir y entrer. De nombreuses voitures ont dû rebrousser chemin. La fin du poste du matin a été fortement perturbée du fait de l’absence de la relève. 16h45, un groupe d’une trentaine de jeunes, s’est détaché de la masse, pour aller sur la voie, obliger un bus à s’arrêter pour les emmener, vers un accès de l’usine, au niveau de la cokerie sur la route qui mène vers Hdjar Eddiss. « Ils vont bloquer cette porte pour empêcher tout mouvement de personnel», nous a lancé un jeune qui nous a fait entendre que les 400 personnes présentes en ces lieux disposent toutes d’un bulletin du bureau de l’emploi. «Nous sommes toujours les mêmes à passer des tests au niveau de l’usine mais c’est d’autres qui sont recrutés à notre place. Nous avons forcé le passage pour nous expliquer avec le syndicat, mais personne n’a voulu nous faire face», nous a dit un autre. Au niveau de l’usine c’est la grande agitation. Les responsables ne s’expliquent pas pourquoi, les autorités locales n’interviennent pas. «On ne s’explique pas ce qui se passe trois jours durant et personne n’intervient», se sont interrogés des cadres de la direction des Ressources humaines du complexe. «Nous sommes ici depuis 7h00 du matin sans manger et sans boire. Nous voulons du travail et c’est tout», lance un autre jeune, en colère. Les forces de l’ordre, quand à elles n’ont pas usé de la force ni tenté quoi que ce soit pour évacuer les manifestants.

Ces derniers suivaient calmement le mouvement alors qu’au niveau du poste Sud d’El-Hadjar, les camions et bus formaient de longues files, dans l’attente d’un accès autorisé par les jeunes chômeurs. A l’intérieur de l’usine, la situation est la même, les agents en fin de poste depuis 13h00, n’ont pu quitter l’usine pour rentrer chez eux. Jusqu’en fin d’après-midi les portes demeuraient bloquées.