Arzew: Des mesures d’apaisement

Arzew

Des mesures d’apaisement

Le Quotidien d’Oran, 29 octobre 2005

Après les deux jours d’émeutes qui ont ravagé en partie la ville d’Arzew, lundi et mardi passés, la cellule d’écoute présidée par le P/APW, en concertation avec le wali d’Oran, a rencontré, dans la soirée du mercredi, des représentants

de tous les quartiers de la ville.

Cette rencontre qui a duré plus de trois heures, a permis d’exposer les problèmes auxquels sont confrontés les habitants et qui semblent, au-delà de la réaction de violence contre une opération de démolition, être les causes du soulèvement qui a embrasé toute la ville. «Cette rencontre, dira le P/APW, a permis l’instauration d’un dialogue constructif et a révélé les nombreux problèmes vécus par la population». Pas moins de vingt et une doléances ont été enregistrées. La cellule d’écoute, apprend-on, avec l’aval du wali, est habilitée à prendre toutes les décisions adéquates, dans le cadre qui lui a été imparti, pour répondre aux doléances des citoyens en proposant des solutions concrètes. Ses décisions doivent être mises à exécution dans les délais les plus brefs. C’est ainsi que pour répondre à un des problèmes les plus cruciaux, à savoir le chômage, il a été décidé de lancer en urgence deux opérations. Primo, la réalisation du programme des cent locaux – «et plus, si c’est nécessaire» – répartis à travers la commune et pour lequel des entreprises seront consultées et engagées dès aujourd’hui. On prévoit un délai de réalisation de quatre mois. Secundo, l’aménagement dans chaque quartier de marchés dits «parisiens» (aire bitumée, achalandages démontables avec toutes les commodités d’accompagnement) avec en parallèle la relance du marché hebdomadaire dont la suppression par mesure de sécurité, il y a deux ans, mécontente tous les ménages obligés de se déplacer à Hassi Mefsoukh (une dizaine de kilomètres) pour s’approvisionner. La commission de suivi composée de deux représentants par quartier et qui a été constituée lors de la rencontre de ce mercredi, sera chargée d’établir les listes des bénéficiaires de ces nouvelles opportunités de création d’emplois. Toujours à propos de chômage, d’emplois et de recrutement, une commission sera chargée de contrôler ce qui se passe dans la région. La liste des disponibilités en main-d’oeuvre et en qualification sera affichée au siège de l’APC et l’ANEM devra y puiser à partir de là. Cette mesure sera généralisée, apprend-on, à toutes les communes. Une antenne de l’ANSEJ sera installée à Arzew pour faciliter les démarches aux porteurs de projets qui veulent lancer des micro-entreprises. Des journées d’études seront programmées sous l’égide de la daïra pour exposer aux jeunes sans emploi les différentes opportunités qu’offrent les agences et les caisses d’aide de l’Etat.

Le problème du transport que rencontrent les habitants d’Arzew, tant sur le plan urbain qu’interurbain, a lui aussi été amplement abordé. Le directeur des Transports qui fait partie de la cellule d’écoute de la wilaya, a affirmé qu’une révision de la situation est en cours et que des mesures vont être prises pour améliorer les conditions de déplacement des usagers. «D’autre part, ajoute-t-il à l’intention des représentants des quartiers, nous allons renforcer quelques lignes, comme celles d’El-Mohgoun et de Cap Carbon, et si certains parmi vous disposent d’un véhicule, ils peuvent, dès samedi, avoir une autorisation d’exploitation».

D’autres problèmes ont été pris en charge et, parfois, réglés au cours de cette rencontre, comme celui de la mosquée de la cité Khelifa Ben Mahmoud par le directeur des Affaires religieuses, ou celui de l’électrification des CNL de la cité Emir Abdelkader par le directeur de l’Energie et des Mines. Une nouvelle rencontre est prévue, aujourd’hui dans la soirée, et à laquelle viendront se joindre d’autres directeurs de l’exécutif de wilaya, dont ceux de l’OPGI, de la DJS, de la DAS et de la PME.

La rencontre de mercredi passé, à laquelle ont participé le chef de daïra, le P/APC et quelques élus, démontre que le contact direct entre les citoyens et les représentants de l’Etat ne peut que contribuer à une meilleure prise en charge des problèmes.

M. Milagh