Pressions terribles sur les députés FLN

PARCE QUE OSANT DES CRITIQUES DU PROJET DE LOI DE FINANCES 2016

Pressions terribles sur les députés FLN

Le Soir d’Algérie, 25 novembre 2015

Les députés FLN, pour une fois nombreux à mettre à mal un texte de l’exécutif, le projet de loi de finances 2016 en l’occurrence, subiraient de «terribles pressions» à l’effet de les remettre sur le «droit chemin».
Jamais peut-être un projet de loi n’a suscité, au sein de la majorité parlementaire du parti du pouvoir, tant de désapprobations comme celui lié à la loi de finances pour l’année 2016, actuellement en débat à l’APN.
Qu’il est, en effet, exaltant d’assister à des députés du FLN en train de passer au crible un projet de loi comme ils n’ont jamais eu à le faire jusqu’ici, piétinant ainsi, sur les platebandes de leurs camarades de l’opposition qui, à l’occasion n’en reviennent pas et ne croient pas leurs oreilles. Ceci, même s’ils ne se départissent pas pour autant du générique officiel portant renforcement de l’investissement productif et explorer d’autres sources de financement en dehors du budget de l’Etat pour faire face à la chute des prix du pétrole et permettre ainsi au pays de dépasser cette période difficile.
En effet, nombre de parlementaires du vieux front ont signifié leur refus des augmentations des prix des produits énergétiques prévus de par leurs impacts directs sur les autres secteurs notamment les transports et l’industrie, et donc sur le pouvoir d’achat du citoyen. «Personnellement, je voterai contre ces dispositions si jamais elles sont maintenues», soutient Saïd Lakhdar, vice-président de l’APN.
Notre interlocuteur avoue que les députés du front qui font montre d’audace à tout faire pour barrer la route à certaines des dispositions «impopulaires» dudit projet de loi de finances «ne cessent de subir de terribles pressions». De quelle nature et de quels cercles émanent ces pressions ? Le responsable de la mouhafadha de Tizi-Ouzou n’en dira pas un mot, excluant, «à ma connaissance», dira-t-il, «tout revirement de situation le jour du vote». Ceci même s’il lâchera que la question fera l’objet «d’une réunion préalable du groupe parlementaire du parti», ce qui ne laisse aucun doute quant à un mot d’ordre à respecter qui ne saurait être que l’approbation dudit projet de loi.
Pour sa part, le chef du groupe parlementaire du PT dément tout boycott du vote de ce projet de loi. «Nous avons réussi, de pair avec d’autres députés de l’opposition et du FLN à annuler nombre d’articles au niveau de la commission des finances de l’Assemblée, comme nous avons émis maints amendements», dira Djelloul Djoudi. Le membre de la direction du PT affirmera que la position du parti à l’égard de ce projet de loi sera discutée et arrêtée la veille du vote. S’agira-t-il d’appuyer certaines dispositions et rejeter d’autres ? Quelle sera la position du parti à l’égard du projet dans sa globalité ? Certainement que les députés du PT opteront pour un vote au «cas par cas», avec probablement le rejet du projet si les dispositions attentant à la souveraineté économique du pays et faisant la part belle aux nouveaux riches étaient maintenues.
M. K.