FLN : la cassure

LES REDRESSEURS AURONT LEURS PROGRAMMES ET LEURS CANDIDATS AUX ÉLECTIONS

FLN : la cassure

Le Soir d’Algérie, 24 mai 2011

Les semaines, voire les jours à venir s’annoncent durs et pleins de tourmente pour la direction actuelle du Front de libération nationale (FLN), à sa tête le secrétaire général Abdelaziz Belkhadem. Le Mouvement de redressement et de l’authenticité coordonné présentement par Salah Goudjil a décidé d’accentuer la dissidence interne en installant des structures parallèles aux structures actuelles du parti, en somme les kasmate et les mouhafadhate. Mieux encore, il présentera ses propres listes aux prochaines échéances électorales.
Sofiane Aït Iflis – Alger (Le Soir) – Que la crise qui secoue le FLN s’aggrave de la sorte ne constitue nullement une surprise, tant est que Belkhadem est non seulement demeuré insensible aux doléances des «redresseurs» mais a surtout, accuse Salah Goudjil, clos toutes les portes du dialogue. Forts, disent-ils, d’une large adhésion de la base militante à leur mouvement, les redresseurs retiennent donc de prolonger les actions de protestation spectaculaires, comme celle du 21 mai dernier devant le siège national du parti dans le quartier huppé de Hydra, par un travail organique tendant à la récupération du parti, sigle et structure. Ce travail, au demeurant déjà entamé, consiste, a expliqué Salah Goudjil lors d’une conférence de presse animée hier à Draria, en l’installation des Kasmate et Mouhafadhate parallèles «aux structures mises en place dans l’anarchie et la clandestinité par la direction du parti». Les structures du parti dans deux wilayas, en l’occurrence Tébessa et Annaba, sont entièrement passées aux mains des redresseurs, devait préciser Mohamed Seghir Kara, avant d’indiquer que dans d’autres wilayas, près d’une dizaine, la structuration est sur le point d’être achevée. Une fois les structures parallèles aux structures installées par la direction actuelle du parti finalisées, les redresseurs projettent d’organiser une conférence nationale des cadres du parti, laquelle élaborera et adoptera une plate-forme politique. Autrement dit, cette conférence adoptera le programme politique du FLN version redresseurs. La date de cette conférence n’a toujours pas été arrêtée. Elle est tributaire du travail de structuration à accomplir préalablement, puisque ce sont les structures nouvellement élues qui pourvoiront la conférence en participant. L’objectif étant de récupérer le parti, les redresseurs, cette conférence nationale tenue, enchaîneront par le lancement de la procédure d’invalidation du 9e congrès. Salah Goudjil, le coordinateur général du mouvement, évoque le recours à la justice. «On prépare déjà le dossier. Nous sommes confiants, puisqu’il y a eu déjà l’antécédent de 2003 lorsque la justice a eu à statuer sur pareil dossier», confie Goudjil qui, à l’occasion, invite les hésitants d’entre les cadres et dirigeants du FLN à se déterminer. «L’heure n’est plus à l’attentisme», tranche-t-il. Sans être explicite, la recommandation s’adresse aux deux ministres Khaldi et Khoudri qui semblent avoir marqué un pas dans leur engagement à redresser le FLN. Les redresseurs appellent d’ailleurs les membres du comité central, les députés et sénateurs du parti à rejoindre le mouvement. Ils appellent aussi les membres du comité central qui ne participeront pas à la session des 4 et 5 juin prochain à se réunir en vue d’exprimer une position. Cela étant, les redresseurs voudraient bien prendre part aux consultations menées par Abdelkader Bensalah. Seulement, ils ne savent toujours pas s’ils seront conviés.
S. A. I.

GOUDJIL À PROPOS DE BENFLIS :
«Les personnes ne nous intéressent pas»

A la question de savoir si le mouvement qu’il coordonne était prêt à se retrouver dans une action commune avec Ali Benflis, Salah Goudjil a répondu que «les personnes ne nous intéressent pas. Il ne faut pas lier le parti aux personnes».
S. A. I.