20.000 migrants clandestins en Algérie

Le phénomène risque de perdurer selon le gouvernement

20.000 migrants clandestins en Algérie

par Z. Mehdaoui, Le Quotidien d’Oran, 4 avril 2015

Quelque 20.000 migrants clandestins vivent dans notre pays. Le phénomène de l’immigration clandestine risque de perdurer encore, estime le gouvernement algérien.

Il faut savoir qu’ils sont des milliers à «errer» dans les rues, à travers de nombreuses villes algériennes. Ces migrants clandestins qui ont fui la guerre, l’instabilité politique ou simplement la misère dans leurs pays d’origine, sont très souvent accompagnés par leurs familles, notamment des femmes et des enfants en bas âge, qui survivent très souvent uniquement grâce à la générosité des Algériens qui leur donnent de temps à autre des pièces de monnaie. «Le phénomène de migration clandestine vers l’Algérie pourrait perdurer en raison de l’insécurité qui prévaut dans les pays du Sahel», a en outre fait savoir le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, précisant en ce sens que 20.000 migrants ont gagné le pays jusqu’à présent.

Dans une réponse lue en son nom par le ministre des Relations avec le Parlement, Khelil Mahi, lors d’une séance consacrée jeudi dernier aux questions orales à l’APN, le Premier ministre a fait savoir que les autorités publiques poursuivront le rapatriement des migrants clandestins, qui séjournent encore sur le territoire national et cela en fonction de l’amélioration de la situation sécuritaire dans leur pays en coordination avec la représentation diplomatique de leur pays et dans le respect de la dignité humaine.

Pour ce qui est des mesures d’urgence mises en œuvre par le gouvernement pour contrer le flux de migrants clandestins vers l’Algérie, M. Sellal précisera que ces ressortissants, issus de pays voisins et de Syrie, ont fui en raison de l’insécurité et des crises qui frappent leurs pays respectifs. Il ajoutera que la recrudescence de ce phénomène était une «source de préoccupation pour l’Algérie, notamment aux plans sécuritaire et sanitaire et sur le plan du travail au noir», précisant que l’Algérie avait traité la situation avec «sagesse et responsabilité pour des motifs humanitaires, dans le respect de la dignité humaine des concernés, victimes des crises qui secouent leurs pays». Le Premier ministre, dans sa réponse aux députés de la première chambre, a tenu à rappeler les différentes étapes de la prise en charge de ces migrants clandestins, citant notamment le gel des mesures de rapatriement des ressortissants maliens et nigériens, en attendant le retour de la paix et de la sécurité dans leurs pays respectifs.

Sur un autre chapitre, Sellal rassure que les autorités publiques compétentes ont assuré le suivi médical des concernés et n’ont enregistré aucune atteinte ni affection contagieuse ou transmissible. «Avec l’amélioration de la situation sécuritaire au Niger, l’Algérie, en commun accord avec les autorités de ce pays, a pris les mesures nécessaires pour rapatrier ses ressortissants qui séjournaient illégalement sur son sol», a encore tenu à préciser le Premier ministre, qui note que 3.000 migrants clandestins nigériens ont été rapatriés dans un passé récent.

56 centres régionaux ont été mis en place pour accueillir les ressortissants nigériens, avant leur transfert vers le centre principal de Tamanrasset à l’effet de leur rapatriement, selon toujours la réponse de Sellal, lue par M. Khelil Mahi.