A Tamanrasset, les premiers effets de la guerre au Mali se font sentir

A Tamanrasset, les premiers effets de la guerre au Mali se font sentir

Achira Mammeri, TSA, 28 février 2013

Le président de l’APC de Tamanrasset, Zounga Ahmed Hammad, a procédé, ce jeudi 28 février, à l’installation d’un « conseil consultatif » composé des représentants des quartiers de la capitale de l’Ahaggar. « Le président d’APC a pris cette initiative conformément au dispositif prévu par le nouveau code communal », explique Mahmoud Guemama, notable et député de la wilaya de Tamanrasset.

Selon M. Guemama, la situation sur les frontières sud de l’Algérie nécessite l’implication de tous les citoyens dans la gestion de ces régions très sensibles. « Nous avons apprécié le discours du Premier ministre Abdelmalek Sellal à Illizi », explique ce notable, qui estime que la guerre au Mali constitue une « véritable menace pour l’unité du pays ».

Mahmoud Guemama cite en exemple le conflit qui a surgi dernièrement entre la tribu arabe Al Khalil et les Touareg à Bordj Badji Mokhtar. « Entre les deux tribus, il y a toujours eu des sensibilités. Aujourd’hui et au vu de la conjoncture régionale, il faut tout faire pour empêcher que le conflit déclenché par la France au Mali puisse servir de prétexte pour relancer les hostilités entre les deux tribus », explique-t-il.

Le notable et député FLN avertit que l’Algérie devra à l’avenir compter sur ses enfants pour protéger ses frontières. « Désormais, l’Algérie est seule. On ne peut pas compter sur l’aide des pays voisins, divisés par les conflit internes ».


La guerre au Mali déborde en Algérie

Bordj Badji Mokhtar : tensions entre les tribus touareg et arabes

Hayet Rezki, TSA, 27 février 2013

La guerre au Mali commence à provoquer des tensions entre des tribus touareg et arabes à Bordj Badji Mokhtar, à l’extrême Sud algérien. Selon nos informations, des députés de la wilaya de Tamanrasset cherchent depuis quelques jours, avec l’aide des autorités locales et du Premier ministre Abdelmalek Sellal, à réconcilier les deux parties et éviter une explosion dans cette petite ville située à la frontière avec le Mali.

A l’origine des tensions entre les deux communautés, l’aide apportée par des chefs de tribus arabes de Bordj Badji Mokhtar aux forces françaises engagées dans des opérations militaires au Nord-Mali et précisément dans les villes de Gao et de Tombouctou, où des Touareg ont été tués. « Les membres des tribus arabes aident les forces françaises en leur fournissant des informations sur les déplacements des caravanes dans le nord du Mali », expliquent nos sources.

En représailles, les Touareg ont empêché les membres des tribus arabes d’emprunter certaines routes situées sur leur territoire, provoquant de vives tensions entre les deux communautés. Les députés impliqués dans cette médiation ont averti le gouvernement sur les risques d’affrontements entre les deux tribus.