Des partis en proie à des tensions, frondes et démissions
À QUELQUES MOIS DES ÉLECTIONS LOCALES
Des partis en proie à des tensions, frondes et démissions
Le Soir d’Algérie, 10 août 2017
Départs à la pelle au MPA, démissions et sanctions au RND, bagarres au FLN dont une élue à Béjaïa et une autre élue, de surcroît membre du conseil national du FFS à Boumerdès, rejoignent le RCD qui, à son tour, en perd à Tizi-Ouzou, fronde au sein du mouvement Nahda, telle est l’ambiance au sein de bien de partis à quelques mois des élections locales.
Mohamed Kebci – Alger (Le Soir) – Les partis, pour leur écrasante majorité, enregistrent des turbulences, des mouvements de redressement et autres frondes qui atteignent leur apologie à l’approche d’un scrutin.
Et la proximité des élections locales (APC, APW) devant se dérouler en novembre prochain n’échappe pas à cette tradition bien de chez nous. Avec à la clé, la transhumance partisane qui reprend ses droits puisque l’on enregistre la migration de militants d’un parti à un autre.
Il ne se passe pas un jour, en effet, sans que des démissions ne soient enregistrées dans des partis. Et la palme dans ce sport national revient, cette fois-ci, au Mouvement populaire algérien (MPA) dont l’épisode de son ministre «éphémère», Messaoud Benagoun, renvoyé de la tête du ministère du Tourisme et de l’Artisanat 48 heures seulement après son intronisation au poste, et son score vierge à Alger lors des dernières élections législatives, a eu des répercussions sur la sérénité qui régnait jusque-là au sein du parti.
Des démissions à la pelle avec, à leur tête, celles du maire d’Alger-centre, la plus emblématique des communes du pays, du député de Guelma et de nombre de cadres dont des membres du conseil national du MPA. Une saignée que la direction nationale du parti a tenté de contenir et de limiter de son ampleur en organisant la riposte.
Même scénario chez le RCD dont la structure régionale de Tizi-Ouzou enregistre, pour la première fois de son parcours, des turbulences, elle qui est réputée, jusqu’ici, pour sa stabilité. Avec des démissions de certains de ses cadres dont des maires comme ceux de Tizi-Ouzou et Tadmaït.
Sauf que le président de cette instance régionale du parti minimise l’ampleur de ces départs, préférant mettre l’accent et le doigt sur les nombreuses adhésions enregistrées depuis les dernières législatives. «A peine une demi-douzaine de démissions alors que nous enregistrons quotidiennement et depuis les dernières élections législatives des adhésions par centaines aux quatre coins de la wilaya. Il y a même des élus locaux, indépendants notamment, qui renforcent les rangs du parti», affirmait, hier, Malek Hessas qui ajoute que les préparatifs pour les prochaines élections locales se déroulent dans la sérénité la plus totale avec, d’ores et déjà, plus d’une cinquantaine de listes électorales APC ficelées.
Chez le RND, c’est l’heure de «régler les comptes» à ceux parmi les cadres du parti qui avaient fait fausse route et ayant rejoint d’autres chapelles politiques lors des dernières élections législatives. Et cette purge a déjà commencé avec le renvoi de quatre de ses cadres locaux à Ouargla.
Ceci même si la saignée enregistrée la veille des dernières élections législatives risque de se reproduire cette fois-ci avec déjà le secrétaire communal de Sidi-Aich, dans la wilaya de Béjaïa, qui vient de claquer la porte du parti. Dans sa lettre de démission, le concerné soutient que le RND à Béjaïa est géré comme «une administration publique et les adhérents du parti sont considérés comme étant des fonctionnaires ou des commis de l’Etat», exprimant sa «déception» quant au fonctionnement interne du parti.
Quant au doyen des partis, le FLN, c’est tout simplement le recours à la manière forte puisque certaines cérémonies d’installation des commissions électorales au niveau des wilayas ont été émaillées de scènes de violences.
Et avant même que le corps électoral ne soit convoqué pour les prochaines élections locales, ce qui interviendrait vraisemblablement la fin du mois courant, le secrétaire général du parti a d’ores et déjà sifflé la fin des candidatures.
Dans une note de rappel datée de lundi dernier, portant le numéro 12, Djamel Ould-Abbès a rappelé aux membres du comité central, des mouhafadhas et des kasmas, des commissions transitoires, que tout militant désireux de se porter candidat aux prochaines élections locales (APC, APW) est tenu de formaliser son vœu par une demande écrite à l’endroit du secrétariat général du parti avant le 9 du mois courant, soit, hier mercredi. Il n’a pas manqué, au passage, d’avertir que passé cette date, aucune candidature ne sera retenue.
Des candidatures dont Ould-Abbès a tenu, par ailleurs, et dans une précédente directive, à «encadrer» via des «critères». Comme l’engagement en faveur du programme du président de la République, l’ancienneté dans le militantisme, l’intégrité, l’honnêteté, une bonne moralité et la jouissance de popularité dans leurs régions.
Chez Nahda, c’est son secrétaire général qui est contesté par certains des cadres du mouvement. Et c’est le conseil consultatif national du parti qui devra trancher la question du maintien ou du renvoi de Mohamed Dhouibi lors d’une session extraordinaire prévue dans une dizaine de jours.
M. K.