Karim Tabbou (FFS) : « La Kabylie a subi une destruction politique»

Karim Tabbou (FFS) : « La Kabylie a subi une destruction politique»

El Watan, 30 mai 2009

Tout en retraçant la genèse des événements qu’a connue la région depuis notamment 2001, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes, Karim Tabbou, a déclaré, d’emblée, que la « Kabylie a subi une destruction politique » dans la mesure où, a-t-il soutenu, le pouvoir a tenté de faire détester l’activité politique aux citoyens.

En effet, au cours d’une conférence animée, hier, à la maison de jeunes de la commune d’Iferhounène, à 55 km au sud-est du chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou, le numéro 2 du FFS a rappelé que le mouvement des archs, né au lendemain des événements de Kabylie, « avait été dévié de sa mission. D’ailleurs, les enjeux de ce mouvement sont essentiellement liés à mener une campagne dans le but de détruire les partis politiques et surtout le FFS », poursuit-il. Mais, a-t-il fait remarquer, le vieux parti de l’opposition « a su comment déjouer toutes ces campagnes de déstabilisation pour rester aujourd’hui comme le seul parti qui dérange le pouvoir et ses dérivés ». Et pour étayer ses propos, Tabbou estime qu’au moment où les élus des autres formations politiques sont éclaboussés par des affaires de corruption, le FFS n’a pas de maires en prison. Il cite, à titre illustratif, l’ex-président de l’APC d’Illiltène, qui, a-t-il dit, « a tout marchandé et à la fin de son mandat, il se retrouve en prison ». Pour le premier secrétaire national de la formation de Hocine Aït Ahmed, le FFS « n’est pas un embusqué de la politique ». Il n’attend pas, a-t-il laissé entendre, seulement les échéances électorales pour se manifester.

« On ne peut pas être dans l’opposition et en même temps la béquille de Ziari », a ajouté, par ailleurs, l’orateur, allusion faite aux députés du RCD et du PT qui menacent de se retirer de l’Assemblée nationale. « Ils ne font que dans l’escroquerie politique car, on ne peut pas être le vice-président de l’APN et chanter qu’on est dans l’opposition », a martelé l’intervenant qui est allé plus loin dans son réquisitoire. « Les parlementaires sont en train de remplir leurs poches avec l’argent des pauvres. D’ailleurs, le salaire d’un député dépasse l’indemnité mensuelle de 300 aveugles », a-t-il soutenu. Par ailleurs, selon Tabbou, le FFS doit se préparer d’ores et déjà pour les prochaines joutes électorales, notamment les municipales. C’est dans cette optique, estime-t-il, que le parti a entamé son processus de restructuration. « Le parti se réorganise de manière sérieuse et sans aucune pression », a-t-il souligné avant de parler, sur un autre volet, de l’école de formation politique du FFS qui sera décentralisée en raison, a-t-il indiqué, du nombre important d’étudiants inscrits. « Nous avons actuellement plus de 1500 étudiants inscrits au niveau de cette école. C’est pour cette raison qu’on a décidé d’ouvrir des annexes à Tizi Ouzou, Sétif et Oum El Bouaghi pour canaliser tout cet engouement qui se manifeste pour l’école politique du FFS », dira-t-il.

Par Hafid Azzouzi