Alger tente de constituer un front contre l’intervention militaire au Sahel

Le MNLA renonce à l’indépendance de l’Azawad

Alger tente de constituer un front contre l’intervention militaire au Sahel

Achira Mammeri, , TSA, 8 octobre 2012

L’Algérie va-t-elle réussir à retarder une intervention militaire étrangère pour chasser les terroristes qui occupent le nord du Mali depuis plusieurs mois ? Depuis dimanche, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines est en tournée dans les pays du Sahel pour tenter de trouver des alliés et constituer un front favorable à la primauté du dialogue politique sur la solution militaire. Hier, à Nouakchott, il a déclaré que l’Algérie et la Mauritanie étaient d’accord sur « l’importance du dialogue » pour trouver une solution à la crise malienne.
« Les deux pays sont d’accord sur l’importance du dialogue pour dégager des solutions politiques adéquates à la crise au Mali, dans le cadre du respect de l’unité et de l’intégrité de ce pays », a dit M. Messahel à l’issue d’un entretien dimanche soir avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, rapporte l’AFP.

Le ministre algérien a réitéré la détermination de son pays à lutter contre le terrorisme. « Nous sommes pour la lutte contre le terrorisme et le crime organisé par tous les moyens, tout en étant pour le dialogue afin de trouver des solutions aux problèmes du nord » du Mali, occupé depuis plus de six mois par des groupes islamistes armés emmenés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a-t-il ajouté. « Il y a eu convergence de vue totale sur ces points », a affirmé le ministre algérien qui a entamé à Nouakchott une tournée qui doit ensuite le conduire à Bamako et Niamey.

L’Algérie fait partie, avec le Niger, le Mali et la Mauritanie, des pays dits « du champ » qui veulent œuvrer à travers un état-major militaire et de renseignement commun pour assurer la sécurité du Sahel. Le ministre mauritanien des Affaires étrangères,Hamdy Ould Hamady, a pour sa part affirmé que son pays « soutient le dialogue politique entre les différentes parties, entre le gouvernement central et les mouvements qui appuient les revendications des minorités ethniques dans le nord » du Mali.

Bamako a demandé à la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) d’envoyer des troupes pour libérer le nord du Mali, mais les obstacles à cette intervention ne sont pas encore tous levés. Outre le problème lié au financement de cette opération, l’Algérie et la France –partisane de la solution militaire – peinent à se mettre d’accord sur le statut du groupe islamiste touareg Ansar Dine qu’Alger ne considère pas comme un mouvement terroriste.

Le MNLA revendique le droit à l’autodétermination

Lors d’une rencontre, dimanche, 7 octobre, avec le médiateur de la Cédéao pour le Mali, le président Blaise Compaoré, les représentants du MNLA se sont dits prêts à engager le dialogue avec les autorités maliennes. Le MNLA ne parle plus de l’indépendance du territoire mais défend son droit à l’autodétermination. « Nous revendiquons notre droit à l’autodétermination qui ne veut pas dire sécession. C’est le droit à la vie, à la santé, à l’éducation, les droits politiques et le droit à l’expression », a précisé Ibrahim Ag Assaleh, membre du Conseil national de transition de l’Azawad et chef de délégation.

« Nous sommes là aujourd’hui pour informer le monde entier que le MNLA a réussi pendant des mois de travail à tomber d’accord sur une plate-forme politique avec des aspirations très claires et nettes pour pouvoir atteindre le règlemente politique de cette crise qui nous oppose au Mali depuis 52 ans », a-t-il notamment indiqué.