Lafarge, Total et Renault, un long chemin avant leur concrétisation

Visite de Jean-Pierre Raffarin en Algérie

Lafarge, Total et Renault, un long chemin avant leur concrétisation

El Watan, 4 février 2012

Les négociations «s’accélèrent» concernant le projet d’implantation d’une usine Renault en Algérie, a jugé l’ancien Premier ministre.

D u 5e round de négociations entre l’envoyé spécial de Nicolas Sarkozy et le ministre algérien de l’Industrie, rien ou presque n’a filtré sur leur teneur. Si la satisfaction, comme de coutume, est de mise des deux côtés, il n’en reste pas moins que le chemin est encore long avant l’aboutissement de ces projets structurels.
«Sur beaucoup de dossiers, nous avons enregistré des avancées qui nous permettent de passer à la conclusion positive», s’est félicité jeudi dernier M. Raffarin, l’envoyé spécial du président Sarkozy en Algérie, dont la visite est la seconde depuis mai 2011. Ce dernier s’exprimait en marge d’une réunion de travail avec Mohamed Benmeradi, le ministre de l’Industrie, en présence de chefs d’entreprise algériens et français.

Les négociations «s’accélèrent» concernant le projet d’implantation d’une usine Renault en Algérie, a jugé l’ancien Premier ministre. «Sur ce dossier, nous enregistrons une accélération et un climat très positif avec des avancées très concrètes sur des points qui faisaient l’objet d’une négociation très difficile et qui sont aujourd’hui levés», a-t-il encore ajouté, en exprimant le souhait de la France que Renault puisse participer à «la structuration d’une filière automobile significative». Interrogé sur la date du lancement du projet, il a invité la presse à s’adresser plutôt aux entreprises concernées par le projet. «Nous avons discuté des aspects techniques et économiques de ce projet. Maintenait, il faut aller dans le détail. Ce n’est plus le travail des politiques, mais des techniciens», a fait savoir, pour sa part, M. Benmeradi, pour qui les négociations ont atteint un «stade très avancé». A ce titre, une délégation algérienne se rendra bientôt en France.
Ceci dit, le ministre algérien a reconnu à demi-mot l’incapacité du tissu industriel national à offrir les intrants nécessaires. Se voulant rassurant, il a précisé que le constructeur français a identifié «lui-même 4 ou 5 sous-traitants nationaux susceptibles d’intégrer le projet dans l’hypothèse où il commencera à produire des véhicules».

Spécialisés dans la fabrication de vitres et de câbles, ces entreprises bénéficieront d’un programme de mise à niveau, d’après le ministre.
Quid du projet de fabrication de camions en Algérie avec l’aide d’un fonds d’investissement d’Abou Dhabi et du groupe allemand Daimler ?
«Nous sommes en train de signer ces jours-ci les contrats relatifs au projet», a répliqué M. Benmeradi, sans donner plus de précisions sur la nature de ces contrats. Pour ce qui est du dossier du groupe Lafarge, l’émissaire français a souligné que «les horizons sont dégagés pour développer une cimenterie en partenariat Lafarge-GICA en Algérie». «Nous entrons dans une phase de négociations de la viabilité du projet», a commenté son vis-à-vis algérien.
Mêmes mots rassurants quant à l’avancement des négociations sur le projet Sonatrach-Total. Interpellé par ailleurs sur les déclarations de son hôte qui souhaitait un assouplissement du dispositif d’investissement étranger en Algérie, le ministre de l’Industrie s’est contenté de dire qu’«il n’y a pas de dispositifs figés et nous travaillons pour leur amélioration».

Hocine Lamriben