En prévision de la visite de Hollande en Algérie : Laurent Fabius prochainement à Alger

En prévision de la visite de Hollande en Algérie : Laurent Fabius prochainement à Alger

par Yazid Alilat, Le Quotidien d’Oran, 28 juin 2012

La préparation de la visite du chef de l’Etat français en Algérie, François Hollande, se précise. Annoncée juste après son élection au détour d’une conversation téléphonique avec le président Abdelaziz Bouteflika, la visite d’Etat que devra effectuer Hollande en Algérie devrait être préparée lors d’une très prochaine visite à Alger du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

Hier en milieu de journée, le ministère français des Affaires étrangères a annoncé que Laurent Fabius se rendra «à brève échéance» en visite en Algérie. «Le ministre des Affaires étrangères a bien l’intention d’effectuer, à brève échéance, un déplacement en Algérie, à une date qui sera annoncée en liaison avec nos partenaires algériens», a précisé lors d’un point-presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero. Cette visite devrait avoir lieu au milieu du mois de juillet prochain, en tout cas juste après les festivités du 5 Juillet. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a également précisé aux journalistes que les présidents français et algérien ont décidé «de donner une nouvelle impulsion à la relation bilatérale franco-algérienne». «Cette relation est exceptionnelle à bien des égards. Elle est marquée par une histoire commune et par des liens humains très denses. Le moment est particulièrement favorable à cette nouvelle impulsion. La France et l’Algérie sont décidées à avancer de concert pour développer leurs relations bilatérales», a ajouté le porte-parole. Le  » énième » réchauffement des relations algéro-françaises, après l’arrivée des socialistes au pouvoir en France, devrait donner des contours plus clairs aux relations plurielles entre les deux pays, beaucoup plus sur les dossiers en cours que sur ceux « qui fâchent ». Des deux côtés, le climat est certes à l’apaisement, et les experts des deux pays semblent, sur le volet politique, « laisser le temps au temps » pour atterrir sur des relations moins conflictuelles. D’autant que sur le volet économique, les deux pays avancent beaucoup sur d’importants dossiers, particulièrement sur celui de la construction mécanique avec les discussions en cours entre Alger et Paris sur le dossier Renault. La visite de Fabius à Alger devrait en fait baliser le chemin, sinon examiner les grands dossiers de l’agenda politique et économique que les deux présidents doivent discuter lors de la visite en Algérie de François Hollande. C’est que la droite sous l’ère Sarkozy avait réussi à mettre sous le boisseau l’important traité d’amitié algéro-français, discuté pendant de longues années. La gauche, sitôt revenue aux affaires, tenterait en fait de rectifier le tir avec l’Algérie, un partenaire économique qui pèse plus de 200 milliards de dollars de réserves de change en ces moments de grands doutes financiers dans la zone Euro. Juste après son élection, le président français François Hollande avait exprimé à son homologue algérien «son attachement profond aux relations d’amitié franco-algériennes», selon un communiqué de l’ambassade de France à Alger, et a fait part à Bouteflika de sa volonté de développer encore les nombreux liens existant entre la France et l’Algérie et de renforcer le partenariat entre les deux pays dans tous les domaines. Ce partenariat devra renforcer encore la proximité qui unit déjà les peuples français et algérien et contribuer à construire une communauté de destin entre les Etats de l’espace euro-méditerranéen. L’ambassade de France à Alger a annoncé dans la foulée que les deux présidents ont convenu de se rencontrer «dans les meilleurs délais», sans préciser la date et le lieu de cette rencontre. Pour autant, des sources sûres indiquent que cette rencontre entre les deux chefs d’Etat devrait avoir lieu, cet été, à Alger. Au menu de cette rencontre que le chef de la diplomatie Laurent Fabius devrait défricher à Alger : examen du dossier de la libre circulation des personnes, conformément aux traités bilatéraux entre les deux pays signés à la fin des années 60 et 70 et toujours en vigueur, la relance du traité d’amitié algéro-français et la coopération économique.