FLN : le mouvement de la contestation rengaine

Ils rendent publique une déclaration pour un baroud d’honneur :

FLN : le mouvement de la contestation rengaine

par Nefla B., Le Jeune Indépendant, 11 avril 2007

Le mouvement de contestation au sein du FLN aura fait finalement long feu. Les frondeurs ont «inhibé» leur colère et se sont contentés d’un baroud d’honneur : une déclaration rendue publique hier, en fin de matinée, où sont consignées les «remontrances» faites au secrétaire général du parti Abdelaziz Belkhadem et à sa direction.

Les frondeurs ont opté, ainsi, pour la discipline partisane, privant par ricochet les formations politiques qui ont tablé sur l’aggravation de la crise pour en tirer les dividendes, d’une éventuelle partie de l’électorat de l’ex-parti unique.

Ces partis seront bien…déçus. Les contestataires ont matérialisé leur colère dans cette correspondance, confirmant ainsi toutes les «réprobations» à l’égard de la direction nationale dans la confection des listes électorales. Plus que ça, les 231 militants, entre députés sortants, membres du conseil national et anciens ministres, déclarent que cet épisode est considéré comme «un échec de la direction nationale dans la concrétisation du slogan du congrès rassembleur –unité, réconciliation et continuité- lors du premier test pratique qu’elle a eu à subir.

Les signataires de la correspondance évoquent «une exclusion politique, programmée depuis un temps et avec préméditation, des cadres et compétences intègres, reconnus localement et au niveau national». Ceci était flagrant, poursuivent les rédacteurs de la déclaration, précisant que la confection des listes s’est faite loin de «la volonté des militants et des électeurs, favorisant la vengeance, l’allégeance et les relations personnelles».

Par la même occasion, les contestataires rappellent ce qui a été rapporté dans certaines wilayas du pays, concernant l’existence de militants venus d’autres horizons politiques, qui n’ont aucun lien avec le FLN. Ils accusent ouvertement la direction d’avoir violé les statuts du parti, les résolutions adoptées et les directives signées, notamment en matière de critères de candidature et plus particulièrement pour ce qui concerne les années de militantisme, le parcours politique et le niveau d’instruction.

Pis encore, le secrétaire général du FLN est accusé par les signataires de faire des «allégations», «quand il a prétendu, disent-ils, que le président de la République a eu un droit de regard sur les listes de candidature et qu’il les a avalisées».

«Ce que nous contestons, car le président du Front, de par sa qualité de moudjahid et d’initiateur de la concorde et de la réconciliation nationale, ne peut naccepter les dépassements qui ont empreint les différentes listes, démarche en contradiction avec ces principes», est-il encore mentionné dans la correspondance.

Même s’ils insistent sur la dénonciation de telles pratiques, qu’ils qualifient «d’autodestruction», les frondeurs n’envisagent aucune autre action. «Nous avons pris en considération plusieurs facteurs et ne sommes pas prêts à faire retomber le parti dans une autre crise.

Le discernement l’a emporté», nous a indiqué l’un des contestataires. Toutefois, il a insisté pour dire que même si cette déclaration constitue leur unique action, elle a le mérite d’avoir existé, pour dire qu’il y a réellement un mécontentement.

Cependant, ceux-là mêmes qui ont fait prévaloir l’intérêt du parti, ne méritent-ils pas un geste de la direction ?, a-t-il affirmé en guise de conclusion. N. B.