France, Italie, Espagne : principaux partenaires commerciaux de l’Algérie

Accord d’association Algérie-UE

France, Italie, Espagne : principaux partenaires commerciaux de l’Algérie

Par : Badreddine Khris, Liberté, 25 juillet 2010

La part de marché de l’UE dans les importations algériennes a régressé,
passant de 57,4% en 2002 à 51,9% en 2007 au bénéfice de la Chine.

Dans le cadre de l’accord d’association (AA) entre l’Algérie et l’Union européenne, il est constaté que les principaux clients de l’Algérie, fournisseurs de notre pays, sont la France, l’Italie et l’Espagne qui demeurent également ses principaux clients pour toutes les exportations algériennes.
Un effort de diversification devrait être entrepris pour instaurer une concurrence entre un plus grand nombre de pays européens. C’est l’une des conclusions auxquelles sont arrivés des experts chargés de l’évaluation de l’impact de la mise en œuvre de l’AA. Les exportations européennes par catégories de produits font ressortir une évolution dans la spécialisation relative des pays exportateurs. Ainsi, la France abandonne progressivement une partie de sa part de marché dans les intrants peu transformés au profit de l’Italie et de l’Espagne. “Pour les deux autres listes qui concernent les produits à plus forte valeur ajoutée, l’érosion de la part de marché de la France est moins significative sauf en fin de période. Quelle que soit la catégorie de produits, l’Italie et l’Espagne sont les principaux concurrents de la France sur le marché algérien”, expliquent ces analystes.
Les quatre premiers produits importés par l’Algérie représentent 43,9% des importations totales. Les produits sont dispersés dans à peu près toutes les branches et toutes les listes de l’AA. Des produits à faible valeur ajoutée “côtoient des biens incorporant une technologie avancée. Le spectre des produits importés révèle les faiblesses de l’industrie (métallurgie, pharmacie, robinetterie) et de l’agriculture (lait concentré) malgré les réformes engagées dans le cadre de la nouvelle politique industrielle”, soulignent-ils.
Il est relevé en outre l’émergence de nouveaux acteurs sur cet espace commercial à savoir, les importations en provenance d’Asie et des États-Unis. La part de marché de l’UE dans les importations algériennes a régressé, en effet, passant de 57,4% en 2002 à 51,9% en 2007 au bénéfice de la Chine dont la part de marché a sensiblement augmenté de 2,8% en 2002 à 8,6% en 2007, passant devant les États-Unis.
Cette évaluation en dollars ne tient pas compte, selon les experts, de l’appréciation de l’euro sur la période et de ce fait surestime la part européenne. La Chine concurrence l’Europe sur tous les produits en métal, les véhicules industriels et les produits métallurgiques.
Malgré le démantèlement tarifaire, l’appréciation de l’euro et le faible niveau des prix chinois permettent à la Chine d’accroître ses parts de marché dans des secteurs clés pour les exportations européennes. “De ce point de vue, l’AA n’a pas donné d’avantages à l’Europe sur le marché algérien. Pour les États-Unis, le marché algérien offre des opportunités pour les céréales, les appareils électriques, les produits de la métallurgie et des exportations captives (turboréacteurs…). Toutefois, la part des États-Unis reste très modeste en dehors des hydrocarbures”, relève-t-on dans le rapport reprenant le bilan final de cette évaluation. “Malgré le faible niveau des exportations de produits industriels, celle-ci sont concentrées sur les intrants peu transformés alors que dans le même temps l’Algérie importe une quantité importante de ces produits de l’UE. En conséquence, pour ces groupes de produits, le commerce intra- industries est probablement significatif mais dégage une faible valeur ajoutée”, expliquent encore les auteurs de ce document. Les exportations de produits agricoles sont très faibles et concernent des produits isolés (produits de la pêche, dattes…). Le calcul des avantages comparés révélés de l’Algérie à l’exportation montrent que “l’Algérie a un avantage comparé bilatéral et un avantage comparé vis-à-vis des autres pays dans une dizaine de produits dont certains ne font pas l’objet d’un développement à l’exportation”, avouent-ils.
Certains produits qui sont compétitifs vis-à-vis des pays en dehors de l’UE ne le sont pas vis-à-vis de l’UE : le liège et le zinc. La grande majorité des produits est issue de la filière hydrocarbures. “Au niveau agrégé, l’AA n’a pas eu d’effet significatif sur les importations en provenance de l’UE et sur les exportations à destination de l’UE.” Ainsi, globalement, la part de l’UE dans les importations de l’Algérie a très légèrement diminué. Les principaux produits exportés par l’Algérie sont dérivés de l’industrie des hydrocarbures et quelques produits métallurgiques non transformés. En revanche, “la destination géographique des exportations de l’Algérie est évidemment déterminée par le poids des hydrocarbures et la proximité géographique des marchés. L’UE représentait en 2008 plus de 50% des exportations de l’Algérie”, précisent les rédacteurs du document. En dehors des hydrocarbures, l’UE reste de très loin le premier client de l’Algérie.
La “proximité géographique et probablement l’AA qui se veut un aboutissement d’un ancrage de l’Algérie à l’Europe font de l’Europe un partenaire commercial incontournable” de notre pays. Il est constaté aussi qu’en hors hydrocarbures les exportations en 2008 sont concentrées sur trois pays, la France, l’Italie et l’Espagne. Ce sont les principaux partenaires commerciaux de l’Algérie qui accumulent encore des excédents commerciaux avec elle.