L’Union européenne rappelle à l’Algérie ses obligations

Neuvième session du Conseil d’association

L’Union européenne rappelle à l’Algérie ses obligations

El Watan, 18 juin 2015

L’Union européenne (UE) rend ses appréciations suite à la 9e session du Conseil d’association Union européenne – Algérie, qui s’est tenue au début du mois de juin.

Dans une déclaration, publiée sur le site de la délégation européenne à Alger, il est déroulé, sur 23 points, les différents aspects ayant été discutés durant cette session et les «recommandations» introduites par la partie européenne. Dans le document, sont surtout abordés les relations économiques et les partenariats commerciaux, à l’instar de la libre circulation des marchandises, du démantèlement tarifaire, de la réduction des obstacles non tarifaires, de l’accession de l’Algérie à l’OMC, le transport maritime ou encore la protection de l’environnement. De même, l’instance continentale émet un certain nombre de remarques quant à la situation politique et sociale.

Ainsi, l’UE dit suivre avec intérêt les initiatives prises par le gouvernement, notamment «le développement de la loi organique relative à l’information, la modernisation du secteur de la justice ou de la sécurité sociale, la réorganisation administrative du territoire, et la mise en place des facilités pour améliorer l’accès des citoyens à l’administration». D’ailleurs, l’UE «encourage» l’Algérie à «approfondir les réformes annoncées (…), y compris la révision de la Constitution».

La sécurité et le terrorisme ont été, évidemment, au centre des discussions. Le Conseil d’association affirme ainsi souhaiter «établir un dialogue (…) avec l’Algérie en vue d’une coopération concrète sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme qui inclura la prévention de la radicalisation et le combat contre l’extrémisme violent dans le respect du droit international, des valeurs fondamentales et des normes internationales en matière de droits de l’homme».

Pour ce qui est de la société civile, des droits fondamentaux et des libertés individuelles, l’UE affiche, à demi-mot, sa préoccupation. L’UE «regrette les entraves opposées à certaines associations nationales et internationales pour travailler en Algérie suite à l’adoption de la nouvelle loi sur les associations ainsi que certaines restrictions au droit de réunion et de rassemblement».

De même, il est souligné la nécessité d’assurer la liberté syndicale et l’importance du dialogue social (tripartite et bipartite), composant essentiel du travail décent. Dans le même sillage, l’UE salue les réformes adoptées en matière de droits de l’homme en Algérie, «dont la protection et la promotion des droits de la femme, en particulier la modification du code de la famille pour pénaliser les violences contre les femmes», mais l’on appelle, aussi et surtout, «à leur pleine mise en œuvre».

La question de la migration est, ces derniers mois, un point de discorde entre les différents membres de l’instance continentale, qui tentent, aussi, d’impliquer d’autres pays-partenaires dans la prise en charge de cet épineux problème. Raison pour laquelle l’UE encourage l’Algérie à entamer un dialogue bilatéral dans ce domaine, «notamment en ce qui concerne la migration légale et la mobilité, le trafic des migrants, la réadmission, le retour volontaire, la coopération régionale pour la gestion des frontières, le traitement des flux mixtes de migrants et la protection internationale de ceux qui en ont besoin, l’amélioration de la contribution des citoyens algériens résidant en Europe au développement de l’Algérie et la protection internationale».

Ghania Lassal