Alistair Burt, le ministre chargé de l’Afrique du Nord à Alger

Alistair Burt, le ministre chargé de l’Afrique du Nord à Alger

L’offensive britannique

par R.N., Le Quotidien d’Oran, 3 mars 2013

Londres se tourne de plus en plus vers Alger et ce ne sont pas les dernières visites d’officiels britanniques qui vont le contredire. Ainsi et après la venue, fin janvier, de son Premier ministre David Cameron, aux lendemains de l’attaque terroriste contre le site gazier d’In Aménas, c’est au tour de Alistair Burt, ministre chargé de l’Afrique du Nord, de se poser sur le tarmac de l’aéroport international Houari Boumediene, aujourd’hui, pour une visite qui durera deux jours destinée au renforcement de la coopération entre les deux pays.

Si le volet sécuritaire, bilatéral et régional, paraît comme une évidence dans l’agenda «coopérationnel», l’objectif de la visite, dit-on, portera sur la formation d’un nouveau partenariat stratégique de sécurité entre Londres et Alger et qui tiendra sa première réunion prochainement, selon une source diplomatique britannique citée par l’APS. Ainsi et pour son quatrième séjour en Algérie depuis qu’il occupe ses fonctions, M. Burt rencontrera plusieurs ministres dont le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, autour des dossiers comme la sécurité au Sahel, principalement au Mali, la Syrie et la Libye ainsi que les volets commerciaux et économiques. Le ministre anglais, qui a qualifié les relations bilatérales d’ «excellentes», a déclaré, à la veille de sa visite, que les deux parties devront examiner la façon de faire avancer le programme fixé par Alger et Londres lors de la dernière rencontre de M. Cameron avec le président Abdelaziz Bouteflika et le Premier ministre, M. Sellal, à la fin de janvier. Si la sécurité reste prioritaire, les Britanniques ne négligent pas pour autant l’aspect économique et l’intensification de l’enseignement de la langue anglaise.

Pour rappel, les échanges commerciaux entre les deux pays avaient atteint en 2010 plus de 2 milliards de dollars, dont 1,260 milliard de dollars d’exportations algériennes et 771 millions de dollars d’importations. Pour la même année, la Grande-Bretagne a été classée 13e client de l’Algérie et aussi son 13e fournisseur.

Cette visite s’inscrit dans une volonté toute anglaise d’asseoir un processus de normalisation des relations et de mettre un pied en Algérie, histoire de prendre sa part des projets structurants que lance le pays. Ainsi, la dernière venue de M. Cameron est perçue, depuis Londres, comme un signal «fort» de la volonté du Royaume-Uni d’approfondir «davantage» ses relations et sa coopération avec l’Algérie. Un peu à l’image des relations avec la France, de nombreux officiels se sont déplacés des deux côtés. Outre le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, William Hague, Lord Marland, ministre chargé de l’Energie et du Changement climatique et Lord Howell, ministre délégué aux Affaires étrangères, se sont également déplacés en Algérie. Parallèlement à ces visites, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci et le ministre chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Belkacem Sahli, se sont rendus au Royaume-Uni en novembre dernier. Fin 2012, David Cameron a nommé Lord Risby en tant qu’Envoyé britannique pour le développement du partenariat économique avec l’Algérie. Ce dernier, qui a déjà visité l’Algérie à trois reprises, menant des délégations de chefs d’entreprises britanniques, a déclaré, à propos de la prise d’otages de Tiguentourine qu’elle n’influerait «en aucune façon» sur les relations économiques entre le Royaume-Uni et l’Algérie. Il précisera en outre qu’au sein de la communauté d’affaires britannique, aucune remise en cause n’a été enregistrée concernant le marché algérien, affirmant que «les entreprises britanniques ont maintenu leurs programmes de travail avec ce pays».