Zerhouni : « Les boycotteurs sont responsables des actes de violence »

Zerhouni : « Les boycotteurs sont responsables des actes de violence »

El Watan, 11 avril 2009

Le ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, a balayé hier, lors de la conférence de presse consacrée à l’annonce des résultats du scrutin présidentiel du 9 avril, d’un revers de la main toutes les accusations remettant en cause la régularité de l’élection en insistant, notamment, sur le fait que le peuple algérien a su dépasser les contingences pour exercer son droit et son devoir de vote.

« A toutes ces allégations, personne ne nous a rapporté des faits concrets ni une preuve palpable démontrant leur véracité. Ils peuvent établir des recours et ils ont toute la latitude pour le faire, car ces résultats ne deviendront officiels qu’une fois validés par le Conseil constitutionnel », a répondu M. Zerhouni à une question d’El Watan. Il a, en outre, invité les auteurs de ces plaintes à user de leur droit – prévu par la loi électorale – pour présenter leurs contestations. Dans ce même contexte, le conférencier a qualifié de quantité négligeable – par rapport à la taille du corps électoral – la liste des bureaux où le vote a été contesté et les cas de dépassements enregistrés. Des dépassements qui n’ont eux, selon lui, aucun impact sur l’élection et ne l’ont nullement altérée. Néanmoins, à la question portant sur le taux de participation à l’élection qualifié par beaucoup d’« exagéré », il a expliqué que cela n’avait rien de surprenant ni d’exagéré au regard de l’engouement des électeurs et à la fermeture dans les délais des bureaux de vote.

S’agissant des actes de violence observés dans certains bureaux des régions du pays, M. Zerhouni accuse sans détour les animateurs du boycott d’être à l’origine des incidents et tentatives avortés visant la perturbation du scrutin. « Il y a eu des tentatives de saccage et des jets de pierres contre des bureaux de vote. Les auteurs de ces troubles sont connus ainsi que les responsables de ces violences », a-t-il expliqué tout en déplorant le recours par les boycotteurs à la violence et aux menaces pour empêcher les citoyens de voter. Cependant, dit-il, en dépit du grabuge, la totalité des bureaux de vote ont continué à fonctionner normalement, à l’exception de deux bureaux situés à Bouira et qui représentent 5800 inscrits. « Ce nombre est insignifiant et ne peut en aucun cas avoir un impact sur les résultats. » « Certains nous ont demandé des salles qui ont été malheureusement attribuées à d’autres parties », s’est excusé presque le représentant de l’État.

Par ailleurs, sur le plan sécuritaire, M. Zerhouni confirme le décès d’un policier et la blessure de cinq membres des forces de sécurité dans six attentats terroristes commis jeudi dans différentes villes du pays et visant, selon lui, à perturber le déroulement de l’opération de vote. Le ministre, qui n’a pas donné de précisions sur les circonstances de la mort du policier, a expliqué que deux gendarmes ont été blessés dans l’explosion d’une bombe artisanale au passage de leur véhicule dans la région de Tébessa et un autre militaire a été blessé lors d’une explosion également d’une bombe artisanale dans la commune de Ouled Attia dans la région de Skikda. D’après le ministre, un autre a été blessé dans un accrochage entre une patrouille de l’armée et un groupe armé islamiste composé de près de 10 membres à Aïn El Hammam, dans la wilaya de Tizi Ouzou.

M. Zerhouni a ajouté qu’un policier assurant la sécurité d’un bureau de vote a été blessé dans un attentat à la bombe, près de Naciria, dans la région de Boumerdès. En outre, des actions terroristes, qui avaient visé les opérations de dépouillement, ont été également enregistrées dans certaines wilayas, a encore ajouté M. Zerhouni, précisant que des cocktails Molotov ont été utilisés dans la wilaya de Boumerdès, plus précisément à Taâzibt (Naciria). Evoquant l’affaire du drapeau noir hissé par le RCD au niveau de son siège national, M. Zerhouni a rappelé que la loi de 1994 oblige les représentations de parti ou d’association à caractère national à hisser le drapeau national sur leur façade, mentionnant que la police judiciaire a enregistré l’incident et que la justice est saisie dans cette affaire. « Le code pénal prévoit des dispositions pour sanctionner ceux qui portent atteintes au drapeau, ayant constaté cette infraction, le RCD répondra de cet acte devant la justice », a souligné le conférencier.

Par Nabila Amir