Réconciliation nationale : ce que le prochain président doit faire

Réconciliation nationale : ce que le prochain président doit faire

El Watan 2014, 28 février 2014

Les dossiers «oubliés» des victimes des années 90 doivent être les priorités du «prochain» président, selon Me Azzi.

Le président de la cellule d’assistance judiciaire pour l’application des dispositions de la charte pour la réconciliation nationale interpellera, lors d’une conférence-débat qu’il animera la prochaine semaine à Alger, le président élu à réfléchir sur la nécessité d’élargir les dispositions de la charte et de prendre des mesures complémentaires. Une demande formulée depuis des années au président Bouteflika sans que des décisions concrètes soient prises. Me Merouane Azzi veut la création d’une instance qui regroupera tous les dossiers liés à la tragédie nationale. C’est-à-dire, avoir un secrétariat d’Etat, un ministère délégué ou une institution qui se chargera de gérer les dossiers en suspens. Selon le président de la cellule d’application de la charte, il est important de trancher les questions des militaires révoqués lors de la décennie noire, celle des personnes ayant passé plusieurs années en prison puis acquittées, des prisonniers jugés par des tribunaux spéciaux et militaire ainsi que celle des enfants nés dans les maquis.

Femmes violées

Les industriels touchés matériellement dans les attentats terroristes demandent également une indemnisation et que des mesures soient prises en leur faveur. Au total, 15 points sont relevés en direction de la présidence de la République et du prochain président. Me Azzi demandera un statut particulier pour réhabiliter les victimes du terrorisme. Pour le deuxième volet : demande de révision des pensions versées actuellement. La cellule se dit également prête à recevoir les femmes violées par les terroristes dont le décret exécutif a été publié le 4 février dernier pour leur apporter assistance juridique si nécessaire. Car, explique son président, aucune campagne de sensibilisation n’est menée auprès de cette catégorie de victimes dont certaines peinent à avoir leurs procès-verbaux. Le décret en question exige de la victime un procès-verbal de la police judiciaire. Celles n’ayant pas déposé une plainte au moment des faits peuvent le faire maintenant et le PV peut être établi une fois que les services de sécurité auront fait leur enquête. Les femmes violées sont invitées par Me Azzi à demander une assistance juridique si elles le souhaitent.

Nassima Oulebsir