Merouane Azzi : « Il y a des négociations pour la reddition d’autres terroristes »

Merouane Azzi : « Il y a des négociations pour la reddition d’autres terroristes »

El Watan, 30 septembre 2009

Il y a des négociations pour la reddition de dizaines de terroristes pour qu’ils puissent bénéficier des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. »

C’est ce qu’a affirmé Merouane Azzi, avocat responsable de la cellule chargée de la réconciliation nationale au niveau de la cour d’Alger. Intervenant lors d’une conférence-débat sur « Le droit algérien face aux mutations politiques économiques et sociales, nationales et internationales », organisée hier par le quotidien El Moudjahid, l’orateur indique également que « 10 terroristes se sont rendus aux autorités il y a quinze jours ». Selon lui, 22 autres ont déposé les armes depuis le début de l’année. En donnant ces chiffres, Merouane Azzi loue les mérites de la charte pour la paix et la réconciliation nationale dans « le rétablissement de la paix dans le pays ». Pour lui, le projet présidentiel a fait l’objet « de fausses interprétations, dont l’objectif est de minimiser ses acquis ». Dans ce sens, il précise qu’« aucun terroriste n’a été indemnisé et que cette charte n’a rien prévu pour les groupes armés ». « La charte porte sur la prise en charge de trois catégories de personnes : les familles des disparus, les familles des terroristes et les travailleurs licenciés durant la tragédie nationale. Aucune autre catégorie n’est concernée par les dispositions de la charte », note-t-il.

Estimant que le traitement des dossiers des victimes arrivent à son terme, Merouane Azzi souligne que près de 25 000 cas recensés au début de l’opération ne sont pas concernés par la charte. « Nous avons reçu 50 000 dossiers et nous en avons traité 25 000. Le reste des dossiers n’est pas concerné par le texte de la charte », lance-t-il, en précisant que parmi ces derniers, il y avait « des cas de règlements de comptes, des personnes ayant quitté le pays et d’autres qui ont rejoint les maquis ». « Il y a eu de fausses déclarations », souligne-t-il. Concernant le débat autour de l’amnistie générale, le conférencier juge que « les juristes ne seront autorisés à discuter du sujet que lorsque le texte sera prêt ». « Le chef de l’Etat a évoqué cette question lors de sa campagne électorale, mais il l’a conditionnée par le dépôt total des armes », explique-t-il. Intervenant par la même occasion, l’ancienne ministre, Saïda Benhabiles, accuse « certaines associations des familles des disparus et les partisans du « qui tue qui » de vouloir saborder la réconciliation nationale en s’associant avec des parties étrangères ». « Certains responsables de ces associations se sont rendus récemment à l’intérieur du pays pour inciter des familles des disparus à reprendre les sit-in », dit-elle.

Par Madjid Makedhi