Messahel estime que l’Afrique réclame plus du G8

Mieux répondre aux attentes du développement

Messahel estime que l’Afrique réclame plus du G8

El Watan, 26 juin 2010

Le second thème du G8, ayant trait au segment Afrique, sera consacré aux objectifs 4 et 5 du millénaire pour le développement, à savoir la santé maternelle et infantile.

Le sommet des huit grandes puissances de ce monde et l’Afrique, un tandem qui est loin de refléter un rapport harmonieux et équilibré. L’invitation de pays africains pour assister au sommet du G8 a souvent été qualifiée de bonne conscience des puissants vis-à-vis des nations africaines. Présent au sommet aux côtés du président de la République, le ministre algérien chargé des Affaires africaines et maghrébines, Abdelkader Messahel, a tenu à souligner à partir de la capitale canadienne Toronto, l’importance du renforcement du partenariat entre l’Afrique et le G8 pour qu’il réponde mieux à l’attente africaine en matière de développement. « Nous souhaitons que le G8 s’engage davantage et qu’il accorde plus d’attention aux priorités de l’Afrique, en termes, entre autres, de paix, de sécurité, d’infrastructures, d’éducation et de lutte contre les maladies », précise le ministre comme pour dire aux puissants : Arrêtez de faire semblant d’aider l’Afrique, cette dernière réclame du concret et davantage d’attention que d’une simple invitation à assister à un sommet.

Les effets de la crise financière

Evoquant le point à l’ordre du jour du sommet du G8, relatif à l’évaluation du partenariat avec l’Afrique lancé en 2001, Messahel indique qu’ « il y a des engagements pris, de part et d’autre, notamment par le G8 à travers ses différents sommets. Il est temps que nous fassions une évaluation de ce partenariat et voir si les engagements du G8 ont été tenus ou pas », a-t-il dit en notant que le G8 devrait présenter un document dans lequel il fait un bilan des engagements tenus. Le ministre algérien estime qu’il est évident que « tous les engagements du G8 n’ont pas été atteints pour des raisons multiples ». Il cite, à cet effet, la crise financière internationale et ses répercussions et le problème structurel qui se pose avec l’aide publique au développement par rapport aux exigences et aux priorités de l’Afrique et notamment du Nepad. « Nous avons revendiqué, à travers plusieurs réunions, que cette aide soit repensée. Il est vrai que de son côté, le G8 a fait un effort en matière d’effacement de la dette mais ce n’est pas suffisant », a-t-il dit.

Le second thème du G8, ayant trait au segment Afrique, sera consacré aux objectifs 4 et 5 du millénaire pour le développement, à savoir la santé maternelle et infantile. « Là aussi, les objectifs n’ont pas été atteints pour plusieurs raisons, particulièrement par manque de moyens et de financements », a déploré le ministre avant d’évoquer la question de la paix et la sécurité inscrite aussi à l’ordre du jour du sommet. « Cette question sera débattue pour voir comment repenser le partenariat avec le G8 pour permettre un retour à la paix et à la stabilité dans le continent, condition sine qua non pour le développement », a noté M. Messahel en précisant que l’Afrique a beaucoup fait dans ce domaine.

Et d’ajouter « l’Afrique demande qu’elle soit accompagnée, fondamentalement, en matière de financement de ses opérations, puisque les forces africaines de maintien de la paix, qui sont déployées dans différentes régions, ont besoin de renforcer leur coopération avec le G8 et les autres pays développés pour renforcer leurs capacités (entraînement, formation, matériel) », a-t-il dit.

Par N. B.