Le général-major Hamel fixe ses priorités

Fête nationale de la police

Le général-major Hamel fixe ses priorités

Par : A. B., Liberté, 24 juillet 2010

C’est une cérémonie assez particulière qu’aura vécue, jeudi dernier, la direction des Unités républicaines de sécurité d’El Hamiz. Pour son 48e anniversaire, la Sûreté nationale a tenu à rendre un vibrant hommage à Ali Tounsi. Son épouse était présente dans les tribunes, au milieu des ministres et autres personnalités conviés à cette fête.

Un portrait géant du défunt “El Ghaouthi”, soutenu par un chariot élévateur, trônera au milieu de la place d’Armes et fera plonger l’assistance dans un moment de grande tristesse. Beaucoup de policiers avaient de la peine à retenir leurs larmes.
Six mois après son assassinat, le souvenir de l’ancien patron de la police reste vivace. D’ailleurs, la promotion d’AOP qui est sortie ce jeudi a été baptisée de son nom. La célébration de la Fête nationale de la police a confirmé la nouvelle tendance depuis l’arrivée du général-major Abdelghani Hamel à la tête de l’institution : tous les policiers portent des tenues, y compris les officiers supérieurs habitués à la tenue civile. Ce jeudi, le seul en tenue civile fut le général-major Hamel.
Ce dernier, s’il commence à imposer son empreinte sur la police nationale, ne veut pas bousculer l’ordre établi, encore moins faire des annonces avant d’assimiler parfaitement les réalités de la “maison”. C’est peut-être pour cela qu’il s’est refusé de faire la moindre déclaration ce jeudi. Même son discours a été lu par le sous-directeur de l’instruction. La presse a été sciemment mise bien à l’écart de la tribune officielle. Les journalistes ont longuement attendu, après la cérémonie, une hypothétique conférence de presse du nouveau DGSN, ils retourneront bredouilles. On murmure que le général-major se serait donné six mois pour mieux assimiler les réalités de la DGSN avant de faire des déclarations publiques.
Pour ce qui est du discours de circonstance, le DGSN y a fixé ses priorités : poursuite de la lutte contre le crime sous toutes ses formes, homogénéisation des structures de la DGSN, crédibilité de l’institution et prise en charge des questions liées aux ressources humaines.
La lutte contre le crime, sous toutes ses formes, dira le général-major, reste la priorité principale des autorités. Pour lui, le rôle de la police en matière de prévention est primordial. Dans ce sens, l’importance du travail de renseignement est relevée. Les études et autres analyses, poursuivra-t-il, devraient être exploitées selon des méthodes scientifiques modernes.
“Pour ce faire, il est indispensable de mettre en place une politique de travail soudée et souple à même d’assimiler et de s’adapter aux mutations locales que connaît notre société et aux défis qu’impose la mondialisation avec ses dimensions économiques et sociales, à travers l’identification précise de toutes les menaces sécuritaires et l’élaboration de plans adéquats et les moyens de leur réalisation”, dira-t-il.
Mais, pour le nouveau patron de la police, “la réalisation de ces objectifs doit se baser sur l’homogénéisation et la coordination entre les éléments qui composent la chaîne de gestion, notamment en ce qui concerne la planification et l’organisation des moyens matériels et humains, à travers un système informatique de gestion efficace, permettant de prendre les bonnes et justes décisions à temps afin de hisser la qualité du service sécuritaire et d’améliorer la réputation de l’institution et sa crédibilité”.
Première étape, en vue de parvenir à cette homogénéisation : la réorganisation des services, à travers la précision des prérogatives et des responsabilités et la clarification de relations administratives et opérationnelles. Le patron de la police reconnaît que l’institution connaissait quelques problèmes liées aux interférences entre divers services, mais aussi à des décisions arbitraires.
Le général-major prône un système de gestion efficace des ressources humaines, basé sur l’identification des besoins, quantitativement et qualitativement, selon des prévisions statistiques précises et une précision claire des critères de sélection et des caractéristiques de chaque poste de responsabilité, avec la mise en place d’un cadre organique permettant l’émergence des compétences.
Le parcours professionnel du policier, dira-t-il, doit suivre un processus scientifique en matière de gestion des ressources humaines, dans un cadre transparent, juste et équitable.
Il insistera sur la formation continue des policiers. Comme il promettra de prendre en charge wles questions socioprofessionnelles des policiers.