L’ONU étend la liste des individus et entités terroristes

L’ONU étend la liste des individus et entités terroristes

Al Qaïda et le GSPC en ligne de mire

Par Rami Narimene, La Tribune, 31 juillet 2005

Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé vendredi dernier à l’unanimité une résolution américaine élargissant la liste des individus et des entités liés à Al Qaïda et aux taliban qui sont soumis à des sanctions. Avec cette résolution, le Conseil de sécurité fait obligation aux 191 Etats membres de l’ONU de bloquer les avoirs, d’empêcher l’entrée sur leur territoire ou le transit par leur territoire, et d’empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects d’armes et de matériel militaire aux individus et entités figurant sur la liste. Avant cette résolution, la liste comprenait les noms de 143 individus appartenant ou associés aux taliban et une entité appartenant ou associée au taliban, ainsi que les noms de 182 individus appartenant ou associés à Al Qaïda et 117 entités (organisations non-gouvernementales, sociétés commerciales ou financières) appartenant ou associées à l’organisation terroriste dirigée par Oussama Ben Laden. «Le fait que le Conseil de sécurité ait pris une décision unanime est la chose la plus importante», s’est félicité l’ambassadeur grec Adamantios Vassilakis, président en exercice de cet organisme. «Les gens doivent savoir que le Conseil est fermement engagé contre le terrorisme», a-t-il ajouté devant des journalistes. Cette résolution «arrive à un moment très important alors que le terrorisme montre encore plus de force. Il est important que nous renforcions et élargissions les sanctions contre Al Qaïda et ceux qui lui sont associés», a dit de son côté le représentant algérien Abdallah Baali. L’allusion est faite au GSPC qui non seulement continue à commettre des crimes en Algérie mais a félicité Al Qaïda pour le rapt des deux diplomates algériens, puis pour leur exécution. Depuis 1999, le Conseil de sécurité a créé un comité chargé d’imposer un embargo de restriction des voies aériennes et sur les fonds et biens financiers des taliban. A partir de décembre 2000, cet embargo s’est étendu au réseau d’Al Qaïda. Cependant, bien que cette résolution soit censée être appliquée par tous les Etats membres de l’ONU, quelques gouvernements ne coopèrent pas de manière satisfaisante, ont mis en garde plusieurs rapports. Ainsi, de nombreux Etats n’ont pas soumis au comité le rapport national qu’ils ont théoriquement l’obligation de remettre sur la manière dont ils mettent en œuvre les directives relatives à l’embargo sur les armes, à l’interdiction de voyager et au gel des avoirs financiers imposés aux membres d’Al Qaïda, aux taliban et aux personnes qui leur sont liées. En août 2004, un texte de l’ONU déplorait que la liste «perde de la crédibilité» en s’interrogeant sur l’utilité du gel des avoirs de sociétés censées être privées d’activité internationale mais qui, souvent, renaissent de leurs cendres. La dernière résolution plaide en faveur d’une meilleure coordination dans l’échange d’informations entre le Comité et l’organisation internationale de police Interpol. Elle appelle également les Etats membres à annuler plus rapidement les passeports déclarés volés ou perdus.

R. N.