Coopération interarabe en matière de sécurité

Coopération interarabe en matière de sécurité

Rencontre de haut niveau à l’École supérieure de la police

Par : Nissa Hammadi, Liberté, 17 décembre 2006

Il est attendu du chef de l’Exécutif ainsi que des responsables en charge du dossier sécuritaire de s’exprimer sur cette recrudescence des actes de terrorisme dans la capitale.

En présence du Chef du gouvernement, de hauts responsables de différents secteurs et de personnalités de la société civile, la DGSN organise, demain en fin d’après-midi, à l’École supérieure de police de Châteauneuf, une cérémonie de commémoration du lancement de la coopération arabe en matière de sécurité.
Au programme, une allocution du Chef du gouvernement et celle du directeur général de la Sûreté nationale, ainsi qu’une exposition portant sur les affaires criminelles.
Cette année, cet anniversaire intervient au moment où les forces de sécurité, particulièrement les policiers, constituent une cible privilégiée des terroristes du GSPC qui, depuis son alliance avec Al-Qaïda, a redoublé de férocité.
Cette réunion intervient également à quelques jours de l’attentat spectaculaire perpétré contre un bus de la société américaine BRC à Bouchaoui. Il est attendu du chef de l’Exécutif et des autres hauts responsables en charge du dossier sécuritaire de s’exprimer sur cette recrudescence des actes de terrorisme dans la capitale.
Les chancelleries arabes, qui ont été invitées en force à ce conclave, voudront probablement savoir comment l’Algérie, considérée comme le pays leader de la lutte contre le terrorisme dans le monde arabe, gère cette recrudescence des attentats perpétrés par le GSPC dans un contexte de réconciliation nationale. Cette réunion est d’autant importante qu’elle constitue la première sortie médiatique officielle de hauts responsables algériens en lien direct avec le dossier sécuritaire. Cette rencontre sera, en outre, l’occasion de dresser le bilan de la coopération arabe commune en matière de sécurité dont les premiers jalons ont été mis en place en 1972.
Une coopération qui a fonctionné au ralenti et a été cantonnée longtemps dans le traitement des affaires liées à la drogue.
C’est uniquement à partir de 1996 qu’elle a marqué un tournant en s’attaquant aux problèmes du crime organisé, la violence sous toutes ses formes et le terrorisme dans l’élaboration des lois, sans apporter des résultats palpables sur le terrain.
Deux ans plus tard, l’Algérie a présenté son expérience de police de proximité et a contribué à former dans ses écoles des cadres de plusieurs pays arabes. En 2000, le Conseil des ministres de l’Intérieur arabes a adopté la “stratégie sécuritaire arabe” et la proposition algérienne consistant en la mise en place d’un système moderne de communication reliant les États arabes et les structures du conseil. S’en est suivie l’adoption de “la stratégie arabe de lutte contre la drogue”, “la stratégie de lutte contre le terrorisme” et “la stratégie médiatique pour la sensibilisation sécuritaire”.
Les Conseils des ministres arabes de l’Intérieur et de la Justice ont également entrepris, à travers un comité mixte, l’élaboration, l’année dernière, du projet de convention de lutte contre le crime transnational dont la première mouture comporte 45 articles définissant, pour la première fois, le crime transnational et les mesures de prévention et de lutte contre ce phénomène.
Ce projet de convention évoque les crimes liés au blanchiment d’argent, à la corruption administrative, au trafic de stupéfiants et psychotropes, au trafic d’organes humains et à la production et trafic illicites des armes.

N. H.