Rina Sherman doublement condamnée pour « diffamation » et « injures publiques »

Rina Sherman doublement condamnée pour « diffamation » et « injures publiques »

Algeria-Watch, 21 juillet 2009

L’ethnologue Rina Sherman et son éditeur ont été tous deux condamnés par la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris le 10 juillet 2009, pour « diffamation » contre le journaliste Paul Moreira et « injures publiques » contre son confrère Jean-Baptiste Rivoire.
En raison de plusieurs passages de l’ouvrage Rina Sherman intitulé « Le Huitième mort de Tibhirine » (publié en février 2007 aux Éditions Tatamis), que les deux journalistes estimaient diffamatoires à leur égard, ils ont déposé plainte contre Mme Sherman et son éditeur et ont eu en partie gain de cause.

Mme Sherman a prétendu dans son livre que la mort de son compagnon Didier Contant, en février 2004, serait en réalité un « suicide maquillé », car « il était soumis à une grande angoisse psychologique en raison des attaques dont il était l’objet », après son enquête en Algérie sur l’affaire des moines, laquelle visait le témoignage d’un sous-officier des services secrets algériens, Abdelkader Tigha, impliquant l’armée dans l’enlèvement et la mort des moines. Ces « attaques » auraient été le fait d’une « machination » de Jean-Baptiste Rivoire et de Paul Moreira, alors journalistes à Canal Plus, qui auraient exercé de graves pressions sur Contant pour l’empêcher de publier son enquête, car celle-ci aurait contrarié leur « thèse », celle du « lobby du qui tue qui » réunissant « ceux qui œuvrent pour le dédouanement des intégristes islamistes » algériens.

En vertu de sa condamnation, Rina Sherman devra verser un euro symbolique à Paul Moreira et à Jean-Baptiste Rivoire ainsi que deux amendes de 500 euros avec sursis. Elle devra en outre leur rembourser une partie de leurs frais d’avocats.
Regrettant qu’en ce qui le concerne, Rina Sherman ait été relaxée des poursuites en diffamation qu’il avait intentées, Jean-Baptiste Rivoire a fait appel de cette décision.