Requête de A. Hakkar: Le dossier sera examiné en avril

Requête de A. Hakkar

Le dossier sera examiné en avril

El Watan, 30 mars 2009

C’est reparti ! La requête de Abdelhamid Hakkar, un ressortissant algérien injustement maintenu en prison en France depuis 25 ans, sera bientôt examinée.

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), qui a eu à rejeter sa première requête en octobre 2002, va statuer « dans les plus brefs délais ». C’est le président de la Cour, Jean-Paul Costa lui-même, qui en a informé l’un des défenseurs de « la cause Hakkar », à savoir le parlementaire Jack Lang, dans une correspondance qu’il lui a adressée le 13 mars dernier. Jack Lang avait saisi par écrit M. Costa le 20 février dernier en lui demandant de donner suite à la dernière requête formée par Abdelhamid Hakkar en décembre 2004 et qui demeure pendante. M. Costa a ainsi rassuré le requérant et ceux qui soutiennent sa « cause » que la requête va faire l’objet d’une décision « d’ici quelques semaines, probablement en avril ». M. Costa affirme être sensible aux « dimensions humaines de cette affaire ».

Il promet ainsi de veiller à ce que la requête « soit jugée dans les plus brefs délais ». Il précise cependant que la CEDH « n’a pas le droit d’annuler des jugements nationaux ni d’intervenir dans les procédures internes de libération conditionnelle ». M. Costa n’ira pas sans évoquer, tout de même, la loi du 15 juin 2000 qui constitue, selon lui, « un progrès important ». Une loi qui a vu le jour grâce notamment à l’influence de la CEDH et du Conseil de l’Europe. Ainsi, grâce à ce texte législatif, il est désormais possible de demander le réexamen des affaires pénales en France, ce qui n’existait pas avant l’adoption de cette loi en 2000. Une avancée provoquée par l’affaire Hakkar. Détenu depuis le 2 septembre 1984, Abdelhamid Hakkar a été jugé et condamné par défaut à une peine de prison à perpétuité assortie de 18 ans de sûreté.

Son appel a été rejeté par l’instance suprême. Perdant espoir en la justice française, A. Hakkar se retourne vers la CEDH qui condamne en 1995 la France pour un procès inéquitable. Mais du côté de Paris, silence radio. Après des années de lutte et grâce au soutien des défenseurs des droits de l’homme français, A. Hakkar finit par avoir un nouveau procès le 26 février 2003, devant la Cour d’assises des Hauts-de-Seine, qui a diminué la période de sûreté en la portant à 16 années au lieu de 18 ans. Mais A. Hakkar n’a pas été libéré ; il en est à sa vingt-cinquième année de cachot pour un crime qu’il n’aurait pas commis. Et ce n’est pas encore terminé. Il espère encore une fois que la CEDH pourra lui rendre justice…

Par M. A. O.